La chambre criminelle de première instance près la cour d'appel d'Errachidia a prononcé, mercredi 14 juillet, une peine de trente années de réclusion à l'encontre d'un ancien élève de vingt et un ans, reconnu coupable d'avoir mortellement attaqué une enseignante de français à Erfoud. Le tribunal l'a également condamné à verser une indemnité de 300 000 dirhams aux ayants droit de la défunte, au titre de la réparation du préjudice moral. Le drame a eu lieu le 27 mars, en pleine voie publique. L'auteur des faits a asséné plusieurs coups à sa victime à l'aide d'une arme blanche, dans des circonstances d'une extrême violence. L'enseignante, qui exerçait dans un établissement de formation professionnelle de la ville, a succombé à ses blessures après plusieurs jours passés en réanimation à l'hôpital universitaire Hassan‐II de Fès. L'émotion s'est propagée bien au-delà du cercle éducatif Ce geste d'une brutalité sidérante a provoqué un bouleversement profond au sein de la communauté enseignante, mais également dans l'ensemble de la société marocaine. Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans plusieurs villes ; sur les réseaux sociaux, des milliers de voix ont exprimé leur effroi, tout en appelant à une protection effective des personnels éducatifs. Les éléments de la police judiciaire ont localisé et interpellé le mis en cause peu après les faits. Il a été placé en garde à vue sur instruction du parquet général afin de permettre la conduite de l'enquête, qui a mis au jour une préméditation possible bien que les motivations réelles n'aient pas été intégralement élucidées. L'affaire a ravivé les inquiétudes sur la sécurité scolaire La disparition tragique de cette jeune femme a relancé, avec acuité, le débat sur les conditions d'exercice des métiers de l'enseignement au Maroc. Plusieurs associations professionnelles ont fait valoir que les établissements éducatifs ne sauraient demeurer des espaces d'exposition au danger, appelant à un encadrement plus rigoureux et à une présence accrue des dispositifs de prévention. Des voix issues du monde académique ont également exhorté les pouvoirs publics à garantir une protection effective et permanente des éducateurs, condition jugée indispensable au rétablissement d'un climat de sérénité dans les lieux d'apprentissage. La sentence rendue par la juridiction d'Errachidia a été accueillie comme un signe de fermeté à l'égard de la violence scolaire, dans un contexte où les atteintes à l'intégrité du personnel enseignant ont, ces dernières années, connu une recrudescence inquiétante.