Dans un incident tragique qui a ébranlé le personnel de l'éducation et les défenseurs des droits humains au Maroc, une enseignante en formation professionnelle succombé à ses blessures, des jours après avoir été violemment agressée par l'un de ses élèves dans la ville d'Erfoud. L'enseignante H.A. est décédée, dimanche, au Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès, après une opération et plusieurs jours de soins intensifs. Le 27 mars dernier, la victime avait été attaquée violemment par l'un de ses élèves d'un institut de formation professionnelle à Erfoud, province d'Errachidia. La jeune femme a ainsi succombé à ses graves blessures. Le même jour de l'agression, la police d'Erfoud a réussi à appréhender le mis en cause, âgé de 21 ans. Ce tragique incident a suscité de vives réactions de la part des associations éducatives et des droits humains, ainsi que des syndicats. Dans un communiqué, l'Instance démocratique marocaine des droits de l'Homme (IDMDH) a exprimé sa ferme condamnation de cet «acte criminel qui ne peut être justifié d'aucune façon», affirmant qu'il «représente non seulement une violation flagrante du droit à la vie, mais signifie également un effondrement choquant du système des valeurs humaines et religieuses, ainsi qu'une déchéance morale pour l'Etat». L'organisation a également condamné la série d'agressions répétées contre les éducateurs, une atteinte à la dignité des professionnels de l'éducation et à la réputation des établissements publics. Dans ce sens, elle a appelé à une enquête complète sur ce crime et aux peines les plus sévères à l'encontre de l'auteur. L'organisation a pointé la responsabilité des «gouvernements successifs dans la normalisation de la violence scolaire», appelant à un large débat sociétal sur le phénomène et à l'implication des médias pour sensibiliser au lieu des «prête-noms afin de blâmer les cadres pédagogiques pour la détérioration du système éducatif, déformant leur noble mission et sapant leur statut social et moral». Une grève régionale dans le secteur Parallèlement, le bureau régional de la Fédération nationale de l'enseignement - orientation démocratique, a annoncé la tenue de sit-in de pendant les pauses du matin et du soir, lundi 14 et mardi 15 avril 2025. Par ailleurs, une grève régionale est prévue, mercredi 16 avril, pour dénoncer la violence mortelle dans les milieux de la formation. Le bureau a critiqué le manque de moyens alternatifs pour faire face à la «violence scolaire, devenue un fléau rongeant l'éducation publique». Elle a également interrogé la «volonté politique de l'Etat pour rétablir le respect envers les cadres éducatifs». À leur tour, les bureaux syndicaux locaux de la Fédération nationale de la formation professionnelle affiliés à l'Union marocaine du travail (UMT), dans la région de Drâa-Tafilalet, ont exprimé leur rejet total de toutes les formes de violence, en plus de dénoncer la marginalisation et les restrictions auxquelles sont confrontés les employés du secteur. Dans ce sens, les structures syndicales ont appelé à des «sit-in de protestation» aujourd'hui, au sein des divers établissements de formation professionnelle, avec la récitation de la Fatiha en mémoire de la défunte.