«Le journalisme n'est pas un crime.» Ce cri de ralliement a retenti le 16 juillet à Avignon, où la famille et les proches du journaliste Christophe Gleizes se sont rassemblés pour «alerter l'opinion publique» sur son incarcération en Algérie. Condamné en juin à sept ans de prison pour «apologie du terrorisme», ce collaborateur des revues So Foot et Society demeure détenu à Tizi Ouzou depuis mai 2024. La mère du journaliste, Sylvie Godard, a confié son désarroi dans une déclaration diffusée samedi par la chaîne France 24 (F24) : «Nous avons été dévastés, effondrés à l'annonce de la condamnation de Christophe. Depuis, nous essayons de remonter la pente et d'être vraiment combatifs et résistants. Nous nous battons pour sa libération et c'est ça qui nous tient debout.» Son beau-père, Francis Godard, dénonce quant à lui une affaire instrumentalisée : «Christophe est quasiment l'otage d'une véritable fantasmagorie politico-judiciaire dans laquelle il n'a rien à voir. Mais il est, je dirais, un peu l'otage de gens qui veulent se servir de son travail de journaliste pour leurs propres fins politiques.» Des accusations «sans fondement», selon RSF Journaliste indépendant âgé de 36 ans, Christophe Gleizes s'était rendu en Kabylie au printemps 2024, notamment pour couvrir le club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie. Selon Reporters sans frontières (RSF), il avait alors été interpellé à Tizi Ouzou, après être entré sur le territoire algérien muni d'un visa touristique. Le tribunal local l'a condamné à sept ans d'emprisonnement pour «apologie du terrorisme» et «possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national». RSF et l'éditeur So Press, pour lequel il écrivait, ont jugé cette sentence «injuste», arguant que les charges «sans fondement» découleraient de contacts antérieurs noués en 2015 et 2017 avec un responsable du club kabyle, également dirigeant du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée comme terroriste par les autorités algériennes depuis 2021. «Les accusations portées contre Christophe sont totalement réfutées et relèvent d'un amalgame dangereux entre travail journalistique et engagement politique», a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. À Paris, le ministère des affaires étrangères a déclaré «regretter vivement» cette condamnation, ajoutant que «le respect de la liberté de la presse et du droit à l'information doit être garanti partout dans le monde».