Les Etats‐Unis s'apprêtent à doter leur dispositif militaire en Afrique d'un commandement pleinement autonome, distinct de la structure européenne. Le Sénat a validé la nomination du nouveau responsable du Commandement des forces américaines en Afrique (Africom), désormais séparé du Commandement de l'armée américaine en Europe et en Afrique (Usareur-Af). Selon le site spécialisé Defence24, le Maroc serait sérieusement envisagé pour accueillir le futur quartier général. Une réorganisation doctrinale face aux rivalités croissantes Jusqu'alors, Africom opérait sous une hiérarchie conjointe avec Usareur-Af, limitant sa réactivité face aux évolutions propres au continent africain. La création d'un commandement indépendant répond au besoin, selon les responsables militaires auditionnés par le Sénat, de disposer d'une «structure plus agile, capable de répondre aux menaces émergentes avec une vision exclusivement africaine». Cette mutation intervient sur fond de rivalités géopolitiques accrues, les Etats‐Unis observant avec inquiétude l'extension de l'influence chinoise et russe en Afrique. Le Maroc, position charnière et partenaire historique Toujours selon Defence24, «le Maroc figure parmi les options sérieusement étudiées pour abriter le quartier général de Africom». Cette éventualité s'explique par la situation géographique du royaume, à la confluence des zones saharienne, atlantique et méditerranéenne, et par sa relation bilatérale ancienne avec les Etats‐Unis en matière de sécurité. Le royaume accueille depuis plusieurs années les exercices conjoints African Lion, les plus importants du continent. Une implantation permanente renforcerait la capacité de projection des forces américaines, tout en approfondissant la coopération militaire avec un allié considéré comme fiable et stable dans la région. «L'Afrique est devenue un théâtre stratégique à part entière», a déclaré le futur commandant de Africom lors de son audition au Sénat, ajoutant que «la séparation d'avec l'Europe était devenue nécessaire pour adapter nos moyens aux réalités du terrain africain».