Magasela Mzobe, porte-parole du parti sud-africain uMkhonto weSizwe (MK), a réfuté vendredi 8 août toute contribution pécuniaire en provenance du Maroc, déclarant que «le MK Party ne bénéficie d'aucun financement émanant du gouvernement marocain». Ce démenti, qui conteste des informations relayées sans examen par quelques médias marocains et sud-africains, intervient après les allégations formulées le 19 juin par Floyd Shivambu, ancien secrétaire général du MK, lors d'une conférence de presse. Un conflit jugé trop long pour rester sans solution Sur la question du Sahara, M. Mzobe a expliqué que M. Zuma avait changé de position à la lumière de «nouvelles données», estimant que la reconnaissance d'une autonomie de la région au sein du Maroc constituait la voie la plus pragmatique. «Ce différend dure depuis trop longtemps sans perspective de règlement. La décision la plus sensée est d'accorder à la région une autonomie au sein du Maroc, semblable à celle de provinces dotées d'un budget propre sous un même drapeau national», a-t-il déclaré. Il a comparé cette proposition à la réintégration des anciens bantoustans sud-africains dans une seule entité nationale après l'apartheid : «Nous avons plaidé que Bophuthatswana, Transkei et Ciskei ne pouvaient rester des Etats indépendants dans l'imaginaire. Des provinces autonomes au sein d'un seul pays appelé Afrique du Sud suffisaient». Selon lui, le Maroc illustre la possibilité d'une coexistence entre institutions démocratiques et structures traditionnelles. Il a affirmé que M. Zuma avait engagé des discussions avec le roi Mohammed VI dès 2017 pour explorer une issue au différend, ce qui avait abouti à la réouverture de l'ambassade sud-africaine à Rabat. Un soutien affirmé au plan marocain d'autonomie M. Zuma a, pour sa part, exprimé un soutien appuyé à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, saluant le plan d'autonomie proposé par le royaume comme une issue crédible au litige territorial. À l'issue d'échanges récents avec le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, il a déclaré que «le plan d'autonomie du Maroc offre aux populations sahariennes une gouvernance locale substantielle tout en préservant la souveraineté marocaine». «Notre parti reconnaît le contexte historique et juridique qui fonde la revendication du Maroc sur le Sahara occidental. Les efforts du royaume pour recouvrer son intégrité territoriale s'accordent avec l'engagement du MK Party à préserver la souveraineté et l'unité des Etats africains», a-t-il ajouté, en précisant que cette position correspond à celle de puissances majeures telles que les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, qui ont tous exprimé leur appui à l'initiative marocaine. L'ancien chef de l'Etat a souligné que cette proposition constituait une voie équilibrée vers la paix et le développement régionaux, invitant la communauté internationale à la soutenir comme cadre crédible pour une stabilité durable dans la région saharienne. Une position inscrite dans une stratégie plus large du MK Party Il a également évoqué le nouveau document de politique générale du MK intitulé «Partenariat stratégique pour l'unité africaine, l'émancipation économique et l'intégrité territoriale», qui réaffirme les liens historiques unissant le Sahara au Maroc, rappelant que la région faisait partie du royaume bien avant la colonisation espagnole à la fin du XIXe siècle et que des tribus y prêtaient allégeance au trône marocain. Le texte présente la «Marche verte» de 1975 — mobilisation pacifique de plus de 350 000 Marocains non armés pour affirmer la souveraineté du royaume sur le Sahara — comme «un mouvement de libération unique et non violent» et «un acte de décolonisation». M. Zuma a précisé que son appui s'inscrivait dans le prolongement d'échanges diplomatiques entamés dès 2017, lors de sa rencontre avec le roi Mohammed VI en marge du sommet Union africaine–Union européenne en Côte d'Ivoire, rencontre qui avait contribué à réchauffer les relations bilatérales entre Pretoria et Rabat. Avec cette prise de position, le MK Party rejoint un nombre croissant de voix africaines et internationales favorables au plan d'autonomie marocain pour résoudre l'un des différends géopolitiques les plus persistants du continent, que le Maroc est en train de dénouer.