On aimerait bien savoir ce que pense les défenseurs de ElGrande Toto après sa sortie dans le SudInfo belge. Même notre ministre de la Culture fait partie de ce bloc de supporters. Il ouvre une porte et la reçoit en retour en plein minois. Pendant ce temps, le cracheur de messages épileptiques à l'endroit d'une jeunesse mal en point souhaite avec un rageux sérieux plonger dans une carrière politique. C'est en découvrant un message sur les réseaux sociaux que sa tête enfle, manquant d'exploser : « Toto ministre de la Culture. » Il s'y voit et repartage le câble. Pour la circonstance, il 'imbibe de quelques envolées au lyrisme d'une rare poésie : « En vrai de vrai, j'aimerais bien le faire, mais pas maintenant. Parce que ça, c'est un taf où il faut que tu fasses que ça. Moi, en tout cas, je sais que si je veux être ministre de la Culture, je vais respecter tout le monde, même les trucs que je n'écoute pas forcément. Il faut que je respecte tous les arts possibles, la culture en général. Et là, je n'ai ni le temps pour ça, ni les notions pour. » Les notions, voilà qui mine le bled. Ou tu arraches le job ou tu rappes. « Je suis beaucoup trop jeune pour être ministre. Mais je ne suis pas contre », funambule-t-il avant de leur clouer le bec aux non-technocrates : « Je suis juste contre le faire avec un parti politique. Moi, je suis technocrate. Fuck tous les partis politiques de ''A à Z'' au Maroc, je les emmerde tous ! » Quel romantisme... Et puisque c'est un individu similaire qui l'interviewe, voilà ce que celui-ci évacue. Et ça s'intitule journaliste : « Un discours sans filtre, qui divise autant qu'il fascine, mais qui soulève une vraie question : et si ElGrandeToto devenait un jour une figure de la culture institutionnelle marocaine ? Lui qui connaît la rue, qui parle au peuple, et qui a fait rayonner la musique urbaine marocaine au-delà des frontières, pourrait bien incarner une nouvelle façon de penser la politique culturelle », rote-t-il, une fois. Sans filtre, malheureusement.
