Le Maroc figure parmi les premiers partenaires internationaux du programme chinois Géely Constellation, dont onze nouveaux satellites ont été mis en orbite le 9 août. Ce lancement, réalisé depuis les eaux au large de Rizhao, dans la province du Shandong, marque la quatrième étape de déploiement de cette infrastructure spatiale, qui associe désormais le royaume chérifien à un réseau mondial de communication orbitale. Dans la salle de contrôle, les ingénieurs de Géely suivaient sur leurs écrans les données s'égrener : «séparation du lanceur et du satellite réussie», «entrée sur orbite confirmée». Des applaudissements nourris et des exclamations de joie ont salué l'aboutissement de cette opération. Une avancée décisive pour l'industrie satellitaire privée chinoise Issu des travaux de Zhejiang Shikong Daoyu Technology, filiale du constructeur automobile chinois, la constellation Geely est intégralement conçue, assemblée et testée dans la «super-usine» de Taizhou Bay New Area. Grâce à l'outillage intelligent et aux méthodes héritées du tissu industriel automobile du Zhejiang, le cycle complet de fabrication d'un satellite a été réduit à moins de 28 jours, pour une capacité annuelle atteignant 500 unités et une baisse du coût de production estimée à 45 %. Vers un réseau mondial de communication orbitale L'entreprise projette, dans la première phase de la constellation, un ensemble de 72 satellites. Avec cette mission, 41 unités sont déjà en service, et le directeur général, Wang Yang, prévoit d'en porter le nombre à 64 d'ici deux mois. Les mesures effectuées indiquent une fiabilité remarquable : un taux de réussite des communications de 99,15 % et une disponibilité du réseau supérieure à 99,97 %. Des partenariats stratégiques, du Maroc à l'Asie du Sud-Est La coopération engagée avec le Maroc devrait notamment s'articuler autour de projets pilotes de connectivité satellitaire dans des zones rurales et maritimes afin d'améliorer la couverture des réseaux de télécommunications et de soutenir les activités économiques dans des secteurs comme la pêche, la logistique portuaire et la gestion énergétique. Selon des sources proches du dossier, des discussions portent aussi sur l'intégration de cette technologie dans les systèmes nationaux de gestion des transports intelligents, renforçant la capacité du pays à déployer des services numériques avancés à l'échelle du territoire. S'appuyant sur cette infrastructure, Zhejiang Shikong Daoyu entend bâtir un socle de communication satellitaire à vocation mondiale, à destination prioritaire des marchés émergents du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-Est, d'Afrique et d'Amérique latine. «Notre objectif est de créer une base mondiale de communication par satellites où la rupture de liaison serait bannie. Nous espérons ouvrir une voie nouvelle pour que le savoir-faire du Zhejiang serve le monde et relie les continents», a confié M. Wang au journaliste. La société a déjà conclu des accords avec plus de vingt opérateurs de télécommunications, parmi lesquels ceux d'Oman, de Malaisie, d'Arabie saoudite et du Maroc. Les usages envisagés couvrent les réseaux intelligents pour véhicules, la pêche maritime, les engins de chantier, la mobilité aérienne à basse altitude, les communications d'urgence, l'énergie et les transports.