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RDC-Rwanda, Azerbaïdjan-Arménie, Thaïlande-Cambodge : et si «un accord de paix» Maroc-Algérie sur fond de soutien américain au Sahara devenait la surprise du chef Trump ?
Un accord de paix entre le Maroc et l'Algérie, dont l'ossature serait le soutien explicite de Washington à la souveraineté marocaine sur le Sahara, relève moins de la chimère qu'il n'y paraît. Depuis décembre 2020, les Etats-Unis ont maintenu leur reconnaissance de cette souveraineté, position réaffirmée au printemps 2025 par de hauts responsables américains et par M. Trump lui-même, qui voient dans le plan d'autonomie proposé par Rabat «la seule base de négociation réaliste et crédible». Ce socle diplomatique, auquel s'ajoute la perspective d'investissements économiques substantiels dans les provinces sahariennes, pourrait offrir un cadre inédit à un rapprochement longtemps jugé impossible. Dans cette architecture, Washington n'agirait plus seulement en arbitre lointain : il se poserait en architecte de la paix, associant promesses de coopération sécuritaire et projets d'infrastructures, pour transformer un territoire que le Maroc refaçonne en espace de prospérité partagée et une région longtemps divisée. La légende dit que le réalisme de Donald Trump désarme tout : les rancunes historiques, les crispations idéologiques et les calculs régionaux. Le président américain, de retour à la maison blanche depuis janvier 2025, peut réaliser l'impossible : un Maghreb réconcilié où le Sahara ne serait plus un champ de rivalité, mais un trait d'union. L'éclaircie ? une médiation américaine qui, actuellement, pacifie plusieurs régions du monde. Des conflits en cours depuis plusieurs décennies. Le texte, s'il voit le jour, aura l'heur de tout traiter d'un coup : le Sahara, les frontières fermées depuis 1994, la rupture des relations diplomatiques en 2021 et le raidissement du régime algérien. Malgré des divergences profondes, plusieurs signes en 2025 – appuis internationaux au plan marocain, réchauffement des alliances régionales – ouvrent une fenêtre de perspective diplomatique historique. Les récents succès qu'on prête à M. Trump (Arménie-Azerbaïdjan, RDC-Rwanda, Yémen, Thaïlande-Cambodge) sont analysés comme autant de modèles possibles d'engagement américain dans le dossier maghrébin. Contexte historique : un litige jamais réglé Le conflit algéro-marocain plonge ses racines dans le statut du Sahara et le rôle des séparatistes du Front Polisario, soutenus militairement et diplomatiquement par Alger. La fracture est ancienne : l'interférence algérienne dans le dossier du Sahara, l'appui accordé aux milices de Tindouf, chiffré à des milliards de dollars, la fermeture des frontières terrestres et maritimes entre les deux pays, décidée en 1994 après un attentat à Marrakech, et qui a rompu les liens économiques et humains. Le Monde note que cette coupure de longue durée «a fini par ruiner les espoirs d'une coopération économique régionale» amorcée lors de la création en 1989 de l'Union du Maghreb arabe. Les tensions se sont encore aggravées à l'été 2021. Alger a annoncé la rupture des relations diplomatiques et, dès le mois suivant, la suspension de son espace aérien à tous les vols en provenance du Maroc. Le ministre algérien des affaires étrangères exigeait, par ailleurs, de Rabat qu'il abandonne son «nouvel élan pro-israélien», parrainé par les Etats-Unis. Ces mesures – qui visaient aussi le gazoduc Maghreb-Europe aboutissant en Espagne – ont enterré tout espoir de détente à court terme. Face à ce statu quo figé, Rabat engrange les succès. Dans les capitales occidentales, chacun suit de près l'évolution des rapports de force qui penche vers le royaume chérifien. Les déclarations de représentants américains ont régulièrement montré leur faveur pour la thèse marocaine. Ainsi, en avril 2025, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a réaffirmé le soutien de Washington à «la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental» en recevant son homologue marocain à Washington. Cette prise de position retentissante a aussitôt été formellement critiquée par Alger. Signaux diplomatiques et réalignements régionaux en 2025 Au premier semestre 2025, Rabat a conforté sa base internationale. Plusieurs pays ont reconnu la validité du plan d'autonomie marocain pour le Sahara qu'Alger, isolée, rejette en bloc. Le 2 juin, le chef de la diplomatie britannique a affirmé que la proposition d'autonomie de Rabat constituait «la base la plus crédible» pour régler le litige. Londres rejoignait ainsi le Portugal et d'autres pays européens déjà acquis à cette perspective. De son côté, l'Elysée a maintenu la ligne française : dès 2024, Emmanuel Macron avait réaffirmé la souveraineté marocaine sur le Sahara, et au début 2025 les autorités françaises appuyaient officiellement et sans équivoque Le souverain tend la main mais défend le plan d'autonomie comme unique solution Au Maroc même, le roi Mohammed VI a multiplié les appels au dialogue. Lors de son discours de la fête du Trône le 29 juillet 2025, il a renouvelé son appel à «un dialogue fraternel et sincère» avec l'Algérie, plaidant pour une solution «sans vainqueur ni vaincu» au conflit du Sahara. Le roi a souligné que le Maroc restait ouvert à «un dialogue franc et responsable portant sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays» – une référence claire aux points de rupture (frontières, trafic migratoire, questions sécuritaires) mais sans obliger formellement Alger à des concessions. Dans le même temps, Rabat a mis en avant son ancrage régional : par exemple, des rencontres bilatérales de haut niveau (ouverture de consulats, coopération avec plusieurs pays africains) positionnent le Maroc en interlocuteur stabilisateur au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Inversement, le positionnement de l'Algérie a régressé sous les pressions extérieures. Isolée diplomatiquement, l'Algérie a du mal à trouver des soutiens internationaux pour sa vision du Sahara. Les tensions chroniques avec Paris (affaires d'expulsion de personnel diplomatique, Amir DZ, Boualem Sansal) ont poussé Alger à chercher des relais ailleurs (Chine, Russie). Néanmoins, même ces alliés traditionnels demeurent discrets sur le dossier sahraoui. L'émissaire américain à Alger s'est dit fin juillet «déterminé» à relancer un dialogue «véritable» avec l'Algérie et des discussions économiques reprennent timidement entre Madrid et Alger, certains y voyant l'aube d'un réchauffement des relations après une longue rupture entamée mi-2022. Les précédents de médiation de Donald Truump en 2025 Un facteur nouveau est toutefois apparu : le réalignement de certains pays du Sahel vers le Maroc, aux dépens de l'Algérie. En avril 2025, les ministres des affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont été reçus ensemble par le roi Mohammed VI à Rabat, formant avec le royaume, dit Le Monde, un front commun d'opposition à Alger. Cette convergence, accentuée par la place croissante de nouveaux acteurs (notamment la Turquie ou la Russie dans certains dossiers) montre que l'influence traditionnelle de l'Algérie au Sahel s'est amoindrie. Pour Washington, ce basculement géopolitique multiplie les possibilités d'influence : les Etats-Unis pourraient se poser en arbitre acceptable de ce réseau désormais moins solidaire d'Alger. Dans ce contexte international mouvant, le nom de Donald Trump revient fréquemment. Les observateurs français et internationaux notent qu'en 2025 l'ancien président américain multiplie les percées diplomatiques aux quatre coins du monde. Début août, M. Trump a, en personne, organisé une cérémonie de paix à la Maison-Blanche pour l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Sous son regard «satisfait», les dirigeants des deux pays ont signé une «déclaration commune» actant la fin d'un conflit vieux de plusieurs décennies. Les comptes rendus rappellent que Donald Trump s'est empressé de rappeler aux deux parties qu'ils s'engageaient à cesser «définitivement tout conflit» et à ouvrir pleinement leurs échanges commerciaux et diplomatiques mutuels. Immédiatement après la cérémonie, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a salué ce jour comme «historique» et remercié Donald Trump, qui a en outre décidé de lever les restrictions américaines sur la coopération militaire de l'Azerbaïdjan. Quant au Premier ministre arménien Nikol Pachinian, il a salué un accord qui «ouvre la voie» pour mettre fin à des décennies de conflit. De même, fin juin 2025, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont annoncé la signature à Washington d'un accord de paix historique. Selon Le Monde, le président américain s'est «félicité d'avoir obtenu» ce traité mettant fin à trente ans de guerre dans l'est congolais. L'accord, négocié sous forte pression américaine, contient plusieurs engagements concrets : stabilisation du territoire, désarmement du groupe armé M23, mais aussi respect de l'intégrité territoriale de la RDC, chère aux autorités de Kinshasa. Le quotidien français souligne que, «là où s'étaient enlisées les actions de l'Union africaine», le «forcing diplomatique américain» a débloqué la situation. Donald Trump a d'ailleurs dit qu'il jugeait le «merveilleux traité» digne d'un prix Nobel de la paix, soulignant du même souffle ses «médiations» réussies antérieures (Inde/Pakistan, Serbie/Kosovo, Egypte/Ethiopie, etc.). Dans chaque cas, la scène a été soignée. Trump a organisé des rencontres séparées avec chaque partie prenante avant la cérémonie commune, signant au préalable avec chacune un traité bilatéral Etats-Unis–X, puis procédant à la signature tripartite finale. Cette méthode permet de lier chaque pays à Washington avant d'étendre l'accord à tous. Sur ses réseaux sociaux, M. Trump n'hésite pas à se vanter de ces succès : il affirme ainsi qu'en 2025 sa présidence «a présidé à la conclusion d'un cessez-le-feu ou d'un accord de paix par mois», listant ses différentes médiations internationales. À l'issue du sommet arméno-azerbaïdjanais, les dirigeants signataires ont même suggéré d'appuyer la candidature de Donald Trump pour le prix Nobel de la paix, saluant son rôle de «faiseur de paix». L'Algérie résistera-t-elle à la «Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale» ? Selon plusieurs sources diplomatiques qui se sont confiées à Barlamane.com, «la durée du conflit saharien est devenue insoutenable pour le reste du monde.» Donald Trump pourrait-il pousser l'Algérie à signer un accord bilatéral de coopération avec les Etats-Unis (par exemple en matière de sécurité régionale, de contre-terrorisme ou d'investissements) avant d'organiser un sommet tripartite qui inclura le Maroc ? Un compromis commun qui videra tous les différends entre Alger et Rabat avec le respect de la souveraineté marocaine sur le Sahara peut changer la donne définitivement. Dans le cas du Maroc et de l'Algérie, les enjeux économiques et stratégiques sont réels. La région abrite de vastes gisements gaziers au large de l'Algérie et du Maroc, d'importantes réserves de phosphates ainsi que des routes commerciales ou de pipelines. Déjà, les propos de M. Trump laissent entendre qu'il lierait l'aide américaine au compromis conclu : lors de la signature en Arménie/Azerbaïdjan, il a par exemple suspendu des restrictions à la coopération militaire avec Bakou pour récompenser ce rapprochement. À Rabat, la presse locale insiste sur le fait qu'un second mandat de Trump serait l'occasion de mettre enfin en œuvre les promesses de 2020. En particulier, l'ouverture promise d'un consulat américain à Laâyoune est attendue comme un symbole fort. Le Monde note qu'après des années d'inaction, même Alger affiche quelques signes de pragmatisme prudent. Certains experts estiment que l'équilibre géopolitique change peu à peu : la Mauritanie et la Tunisie, voisins concernés, pourraient être intéressés par une stabilisation du voisinage et la médiation américaine offre un terrain neutre. Les récents exemples de «paix trumpienne» montrent que le président américain est capable, lorsqu'il le décide, de placer Washington au centre de négociations internationales complexes. Cette évolution reposerait sur un alignement exceptionnel d'intérêts – diplomatiques, sécuritaires et économiques – et sur l'acceptation par Alger du statut de garant attribué à Washington. C'est la condition essentielle pour que, dans ce dossier historique, l'«angle mort» maghrébin puisse enfin être levé par une médiation internationale active.