Un article publié par The Conversation et signé par Manel Ismahane Rebbah, chercheuse à l'université Hassiba Benbouali de Chlef, met en évidence la progression continue du Maroc sur la scène internationale au sujet du Sahara. Tout en cherchant à justifier l'engagement algérien en faveur du Front Polisario, le texte souligne paradoxalement la légitimité croissante du plan d'autonomie marocain et dévoile les incohérences de la politique algérienne. La reconnaissance croissante du plan d'autonomie L'autrice rappelle que «le président français Emmanuel Macron a officiellement approuvé en 2024 le plan d'autonomie marocain de 2007 pour le Sahara occidental dans une lettre adressée au roi Mohammed VI. Il y voyait une solution viable à un conflit qui dure depuis près de cinquante ans». Cette déclaration marque un tournant décisif : elle place la France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, parmi les soutiens définitifs affirmés de Rabat. En désignant le plan marocain comme «solution viable», M. Macron confère une légitimité supplémentaire à une proposition qui conjugue réalisme politique et stabilité régionale. Manel Ismahane Rebbah souligne, en outre, que «depuis lors, plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Ghana et le Portugal, ont également exprimé leur soutien au plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Ce réalignement diplomatique constitue un renforcement significatif de la position internationale du Maroc, tout en accentuant les tensions avec l'Algérie». Ces propos reflètent le glissement diplomatique en faveur de Rabat, confirmé par des capitales majeures en Europe, en Amérique et en Afrique. Ils témoignent de l'isolement grandissant de l'Algérie, qui persiste à défendre une position dont la crédibilité s'effrite au sein de la communauté internationale. L'intégrité territoriale au cœur de la position marocaine L'article précise avec netteté que «le Maroc considère le Sahara occidental comme une partie intégrante de son territoire national». Cela traduit la constance de la politique marocaine, ancrée dans le principe intangible de l'intégrité territoriale. Cette réalité démontre la continuité de l'Etat marocain dans la défense de son unité nationale. La chercheuse ajoute que «le Maroc envisage aussi de développer le port de Dakhla afin d'offrir aux pays du Sahel un accès à l'océan Atlantique. Cela correspond à ses ambitions nationales et à ses intérêts stratégiques». En reconnaissant cette orientation, l'article illustre le rôle de Rabat comme acteur de développement régional. Le projet du port de Dakhla n'est pas seulement une projection stratégique : il constitue une passerelle concrète entre l'Afrique sahélienne enclavée et l'Atlantique, offrant de nouvelles perspectives économiques et commerciales à des pays voisins. La stature économique du royaume La même étude insiste sur le poids du Maroc dans l'économie mondiale en affirmant que «le Maroc est lui-même un acteur clé du secteur des phosphates. Il représente à lui seul 20 % de la production mondiale, se classant au deuxième rang derrière les Etats-Unis». Ce constat, formulé par une universitaire algérienne, confirme la prééminence internationale du royaume dans un domaine vital pour l'agriculture et la sécurité alimentaire. Cette position stratégique, renforcée par les investissements du groupe OCP (Office chérifien des phosphates), confère à Rabat une influence décisive dans les équilibres économiques mondiaux, au-delà des rivalités régionales. Ce rappel de la puissance économique marocaine contraste avec la fragilité du discours algérien, qui tente d'opposer une rhétorique idéologique aux réussites tangibles de son voisin. Les contradictions d'Alger mises en lumière Enfin, plusieurs passages du texte soulignent la duplicité de l'Algérie. L'autrice concède que «le soutien de l'Algérie au Front Polisario soulève de nombreuses questions quant à ses motivations réelles» et reconnaît que les mobiles d'Alger dépassent largement la prétendue défense des Sahraouis et traduisent avant tout une volonté de contenir l'influence marocaine. Elle affirme également que «l'Algérie s'engage à respecter la neutralité et la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays». Or, ce rappel est immédiatement contredit par le rôle actif qu'Alger s'arroge dans le dossier du Sahara. En proclamant la neutralité tout en hébergeant, finançant et armant le Polisario, l'Algérie se place en contradiction flagrante avec ses propres principes affichés. Enfin, Manel Ismahane Rebbah reconnaît que «pour des raisons humanitaires, l'Algérie a accueilli des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis, dont beaucoup vivent dans des conditions déplorables». Cet aveu met en évidence non seulement l'incapacité d'Alger à assurer des conditions de vie décentes à ces populations mais aussi le détournement d'une cause au service d'intérêts géopolitiques. L'argument humanitaire se retourne ici contre l'Algérie, qui exhibe son impuissance et son échec à protéger ceux qu'elle prétend défendre.