Le Maroc conserve une prééminence incontestée dans le commerce africain de l'anchois préparé ou conservé. Selon une étude publiée par le cabinet IndexBox, le royaume a expédié en 2024 près de 72 millions de dollars, soit environ 705 millions de dirhams, représentant à lui seul 85 % des exportations africaines de ce produit. Les perspectives de marché établies par l'étude indiquent que «la consommation africaine d'anchois préparés ou conservés suivra une progression continue jusqu'en 2035, mais à un rythme modéré». En volume, la hausse moyenne devrait se limiter à 1 % par an entre 2024 et 2035, portant la consommation à 162 000 tonnes. En valeur, une progression annuelle moyenne de 2,4 % est anticipée, pour atteindre près de 1,2 milliard de dollars (11,8 milliards de dirhams) à l'horizon 2035. Le rapport précise également que «la consommation africaine s'est établie à 144 000 tonnes en 2024, un niveau identique à celui de l'année précédente». Depuis 2013, la progression annuelle moyenne a été de 2,7 %, avec des variations notables, en particulier en 2018 lorsque la hausse avait atteint 8,9 %. Une consommation continentale en expansion L'étude indique que «la taille du marché africain s'est élevée à 941 millions de dollars en 2024, soit près de 9,2 milliards de dirhams, en augmentation de 6,2 % sur un an». Ce chiffre correspond aux revenus des producteurs et importateurs, hors frais logistiques et marges de distribution. La consommation se concentre dans trois pays majeurs : le Nigeria avec 23 000 tonnes, l'Ethiopie avec 14 000 tonnes et la République démocratique du Congo avec 10 000 tonnes. Ensemble, ils représentent 32 % du volume continental. En valeur, les marchés les plus importants sont le Nigeria (143 millions de dollars, soit 1,4 milliard de dirhams), l'Ethiopie (86 millions de dollars, soit 843 millions de dirhams) et l'Egypte (80 millions de dollars, soit 784 millions de dirhams). En termes de consommation par habitant, «les niveaux les plus élevés ont été observés en Algérie (112 kg pour 1 000 habitants), en Tanzanie (110 kg) et en Ethiopie (107 kg)». Une production légèrement en retrait Après onze années consécutives de progression, «la production africaine d'anchois préparés a reculé de 0,1 % en 2024, pour s'établir à 153 000 tonnes». Entre 2013 et 2024, le volume a crû en moyenne de 2,8 % par an, malgré des variations sensibles, notamment une forte hausse de 9 % en 2018. En valeur, la production est estimée à 1,1 milliard de dollars (10,8 milliards de dirhams) en 2024, traduisant une progression annuelle moyenne de 4,9 % depuis 2013. L'étude relève que «le rythme le plus marqué avait été observé en 2017, avec une hausse de 16 %». Les principaux producteurs africains demeurent le Nigeria (23 000 tonnes), l'Ethiopie (14 000 tonnes) et le Maroc (11 000 tonnes), représentant ensemble 31 % du total continental. Des importations réduites mais en reprise récente Les importations africaines d'anchois préparés se sont établies à 196 tonnes en 2024, en hausse de 9,9 % par rapport à l'année précédente. Sur le long terme, elles accusent cependant une baisse sensible, le pic ayant été atteint en 2015 avec 390 tonnes. En valeur, «les importations ont représenté 2,4 millions de dollars en 2024, soit environ 23,5 millions de dirhams». Ce chiffre reste inférieur au maximum de 2,9 millions de dollars observé en 2015. Les principaux importateurs en 2024 sont l'Afrique du Sud (52 tonnes) et l'Egypte (52 tonnes), totalisant ensemble 53 % des volumes. Ils sont suivis du Nigeria (23 tonnes), de la République centrafricaine (19 tonnes) et de l'île Maurice (15 tonnes). En valeur, l'Afrique du Sud (787 000 dollars, soit 7,7 millions de dirhams), l'Egypte (722 000 dollars, soit 7,1 millions de dirhams) et le Nigeria (278 000 dollars, soit 2,7 millions de dirhams) figurent en tête. Une forte hausse des prix à l'importation Selon l'étude, «le prix moyen à l'importation en Afrique a atteint 12 294 dollars la tonne en 2024, soit environ 120 500 dirhams, en hausse de 53 % sur un an». Sur la période 2013-2024, le prix a progressé en moyenne de 3,9 % par an, avec de fortes variations. Le rapport précise que «l'Afrique du Sud affichait le prix le plus élevé, soit 15 067 dollars la tonne (147 600 dirhams), tandis que l'île Maurice se situait parmi les plus bas avec 4 987 dollars (48 900 dirhams)». Le Nigeria a enregistré la progression la plus rapide de ses prix d'importation, avec une hausse moyenne de 15,8 % par an. Des exportations en léger repli après trois années de croissance Les exportations africaines d'anchois préparés ont reculé de 9,9 % en 2024 pour s'établir à 9 000 tonnes, après un sommet de 10 000 tonnes atteint en 2023. Sur la période 2013-2024, elles ont toutefois progressé en moyenne de 4,5 % par an. En valeur, «les exportations se sont chiffrées à 84 millions de dollars en 2024, soit 823 millions de dirhams, contre 92 millions de dollars en 2023». Malgré ce reflux, la tendance de long terme demeure favorable, avec une croissance robuste sur plus d'une décennie. Le Maroc en tête, suivi de la Tunisie Le Maroc a représenté à lui seul 87 % des volumes exportés en 2024, soit 7 800 tonnes, suivi par la Tunisie avec 1 200 tonnes (13 % du total). L'étude observe que «les exportations marocaines ont progressé en moyenne de 3,5 % par an depuis 2013, tandis que la Tunisie enregistrait un rythme beaucoup plus soutenu, de 16,4 %». En valeur, le Maroc reste de loin le premier exportateur africain avec 72 millions de dollars (705 millions de dirhams), contre 12 millions de dollars (117 millions de dirhams) pour la Tunisie. Selon l'étude, «le taux de croissance annuel moyen du Maroc en valeur a été de 5 % entre 2013 et 2024». Des prix d'exportation globalement stables Enfin, le rapport souligne que «le prix moyen à l'exportation en Afrique a atteint 9 387 dollars par tonne en 2024, soit environ 92 000 dirhams, en hausse de 1,6 % sur un an». Sur la période 2013-2024, il a progressé de 1,6 % par an en moyenne. Les prix diffèrent selon les pays exportateurs : la Tunisie s'est située à 10 451 dollars la tonne (102 400 dirhams), contre 9 227 dollars (90 400 dirhams) pour le Maroc.