Le marché africain des barres, tiges et profilés en aluminium non allié amorce une trajectoire ascendante, avec une croissance annuelle moyenne estimée à +0,9 % en volume et +1,4 % en valeur entre 2024 et 2035, selon les données de la plate-forme IndexBox. Une consommation continentale en stagnation, un marché marocain en expansion En 2024, la consommation africaine de barres en aluminium non allié s'est légèrement contractée pour atteindre 188 000 tonnes, affichant un recul de -2,7 % en valeur à 647 millions de dollars. Bien que le marché continental soit demeuré relativement atone depuis 2017, le Maroc s'en distingue par une progression constante. Avec une croissance annuelle composée (CAGR) de +5,8 % entre 2013 et 2024, le royaume chérifien se classe parmi les pays connaissant l'expansion la plus soutenue dans ce segment. Sur l'année 2024, le Maroc a consommé quelque 6 700 tonnes, se hissant au second rang des importateurs africains derrière l'Egypte (10 000 tonnes) et devant la Tunisie (5 900 tonnes), selon les volumes importés. En valeur, le Maroc a importé pour 33 millions de dollars de barres en aluminium non allié devançant la Tunisie (26 millions de dollars) et l'Afrique du Sud (donnée inférieure), tout en représentant 19 % de la valeur totale des importations sur le continent. «Le Maroc affiche une progression robuste, conjuguant hausse des volumes et maîtrise des coûts à l'importation, avec un prix moyen de 4 925 dollars la tonne, proche de la moyenne africaine (4 342 dollars)», observe IndexBox. Production continentale dominée par le Mozambique, croissance contenue ailleurs La production africaine, après avoir atteint un sommet en 2023 (710 000 tonnes), a légèrement reculé à 697 000 tonnes en 2024. Le Mozambique concentre à lui seul 81 % du volume total, loin devant l'Egypte (28 000 tonnes) et le Kenya (24 000 tonnes). Cette prédominance mozambicaine se traduit aussi à l'export : avec 546 000 tonnes expédiées en 2024 (soit 99 % des exportations africaines), Maputo reste le pivot continental de cette filière. Cependant, la valeur des exportations demeure affaiblie, atteignant 350 millions de dollars, loin du pic enregistré en 2013 (1,1 milliard de dollars). Le prix moyen à l'exportation s'est effondré sur la décennie, passant de 12 544 dollars la tonne en 2013 à 637 dollars en 2024. «La filière de transformation primaire s'est réorganisée autour d'une logique de volumes, délaissant les produits à forte valeur ajoutée au profit d'un rendement industriel massif», explique IndexBox. Perspectives modérées à l'horizon 2035 Selon les projections établies par IndexBox, le marché africain des barres d'aluminium non allié devrait atteindre un volume de 207 000 tonnes en 2035, pour une valeur estimée à 754 millions de dollars en prix de gros nominaux. Le Maroc, qui a enregistré une hausse de 4,4 % de sa consommation par habitant entre 2013 et 2024, pourrait tirer parti de cette évolution pour consolider sa position dans la chaîne de valeur régionale, à condition de développer des capacités locales de transformation.