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Le Maroc «affirme de plus en plus son identité d'Etat atlantique par un maillage diplomatique étendu vers l'Amérique latine et les Caraïbes», écrit le PCNS
Publié dans Barlamane le 11 - 09 - 2025

Un volumineux rapport du Policy Center for the New South (septembre 2025) signé par Len Ishmael, met en évidence la place singulière du Maroc dans la redéfinition des équilibres diplomatiques, économiques et stratégiques reliant l'Afrique, l'Amérique latine et les Caraïbes. L'étude insiste sur le fait que «le Maroc, sur la côte atlantique de l'Afrique, affirme de plus en plus son identité d'Etat atlantique par un maillage diplomatique étendu vers l'Amérique latine et les Caraïbes».
L'auteur rappelle que dès 2019, avant la pandémie et les guerres en Europe et au Moyen-Orient, «les relations entre l'Afrique et les Caraïbes furent caractérisées comme un rendez-vous manqué, marqué par l'absence d'un engagement constant et substantiel». Le texte retrace une généalogie qui commence avec «les 400 années de la traite triangulaire» puis le rôle du Mouvement panafricain (PAM), né en 1958, qui «soutint le démantèlement de l'apartheid en Afrique du Sud, la fin de la ségrégation en Rhodésie et nourrit la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis».
Réseaux diplomatiques et alliances Sud-Sud
À partir des années 1970, «l'activisme politique cède la place à des tentatives d'influencer les institutions internationales, comme le G77 tandis que des mécanismes ad hoc tels que l'Organisation des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) peinent à produire des résultats tangibles». La note souligne que «l'empreinte coloniale pèse lourdement sur les échanges transatlantiques, les flux commerciaux se dirigeant vers le nord via les anciennes métropoles», et que «les trajets aériens reproduisent ces itinéraires, compliquant les déplacements directs entre l'Afrique et l'Amérique latine».
Dans ce paysage, le Maroc choisit d'élargir ses réseaux. L'analyse insiste : «Le Maroc soutient la mission commune des Etats de la Caraïbe orientale à Rabat et son Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) offre des bourses aux étudiants de ces régions, accroissant le rayonnement du royaume». Cette stratégie éducative complète une présence diplomatique en expansion sur le continent latino-américain.
Le rapport note que depuis 2019, «les relations dans l'espace sud-atlantique se transforment alors que les Etats cherchent à défendre leurs intérêts, réduire leur dépendance aux institutions occidentales et multiplier les alliances avec d'autres puissances émergentes». Ils deviennent «activement multi-alignés, refusant d'être contraints de choisir entre les Etats-Unis et la Chine, ou entre l'Occident et la Russie».
Le Maroc, par son appartenance africaine et son ouverture vers l'Atlantique, se situe au cœur de ce réajustement. L'étude rappelle que «les pays du Sud global trouvent désormais dans le BRICS élargi, la Coopération de Shanghai ou le G77+Chine de nouveaux espaces de convergence». Ces regroupements permettent «d'élaborer des positions communes dans les instances multilatérales telles que l'Assemblée générale des Nations unies ou l'Organisation mondiale du commerce».
Le texte cite de nombreux exemples de ce basculement : la «pétro-diplomatie» du Venezuela, les bourses offertes par le Brésil, les soutiens de Cuba à ses voisins caribéens, ou encore les projets du Mexique auprès des Etats de l'Organisation des Caraïbes orientales. Mais c'est le Maroc qui, selon l'auteur, se distingue par la constance de son action et son identité atlantique revendiquée.
Routes maritimes et projets structurants
Sur le plan économique, le royaume s'impose comme acteur décisif. Le rapport détaille «l'Initiative atlantique lancée par Rabat en 2023, comprenant la construction d'un nouveau port à Dakhla destiné à relier les pays du Sahel et le Nigeria aux marchés latino-américains». Il précise que «le commerce des phosphates avec le Brésil et l'Argentine connaît une croissance spectaculaire, passant de 655 millions de dollars en 2016 à 2,05 milliards en 2022 avec le Brésil, et progressant de 45 % avec l'Argentine entre 2021 et 2022 pour atteindre 1,5 milliard».
Cette orientation maritime complète les nouveaux corridors commerciaux sud-américains financés par la Chine, mais le Maroc propose une voie originale, reliant directement l'Afrique de l'Ouest aux ports brésiliens et caribéens. L'analyse note que «les accords de ciel ouvert ouvrent la perspective de liaisons aériennes directes entre l'Afrique et la Caraïbe, tandis que les forums Afro-Caribbean Trade and Investment rassemblent chaque année des centaines de participants».
Le rapport décrit aussi «les accords financiers noués par l'Afreximbank avec douze pays de la Caraïbe, offrant trois milliards de dollars de crédit et lançant un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), miroir d'un dispositif caribéen (CPASS)». Dans cette dynamique, «des banques caribéennes ouvrent des succursales en Afrique, tandis qu'une banque nigériane prépare son implantation dans la Caraïbe».
Au-delà du Maroc, l'étude embrasse tout l'échiquier sud-atlantique : «les politiques américaines agressives, les sanctions, les tarifs douaniers et les pressions militaires plongent l'Amérique latine et les Caraïbes dans l'incertitude». Elle rappelle les «sanctions contre le Venezuela, les menaces tarifaires de 50 % contre le Brésil et les pressions sur le Mexique malgré l'accord USMECA». Ces crises renforcent l'aspiration des pays à diversifier leurs alliances, et donnent au Maroc un rôle d'intermédiaire précieux.
L'étude analyse également «la montée en puissance de la Chine, qui depuis seize ans demeure le premier partenaire commercial de l'Afrique, tandis que son commerce avec l'Amérique latine atteint 450 milliards de dollars en 2021 et devrait dépasser 700 milliards d'ici 2035». La Chine se présente comme «le contrepoint à l'unilatéralisme américain, en multipliant les investissements dans les mines de lithium, l'énergie et les infrastructures».
Le texte conclut que «les intérêts occidentaux ne coïncident plus de facto avec ceux du reste du monde». Les pays du Sud, dont le Maroc, préfèrent «ne pas choisir un camp mais traiter avec tous, selon leurs propres priorités». Ils inventent «des coalitions souples, des partenariats flexibles, des mécanismes financiers autonomes».
Au terme de plus de cent pages, Len Ishmael souligne que «les Etats du Sud atlantique bâtissent une cour commune avec une clôture basse, permettant à des partenaires de bonne volonté de la franchir aisément». Le Maroc y apparaît comme la clef de voûte, incarnant cette identité atlantique nouvelle qui, selon le rapport, «façonne discrètement mais durablement l'avenir de la diplomatie mondiale».


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