Deux figures présumées d'un vaste réseau criminel britannique ont été condamnées à de très lourdes peines pour avoir conçu un projet d'importation massive de cocaïne et de cannabis, a indiqué l'Agence nationale de lutte contre la criminalité (NCA), ler FBI britannique. Selon la NCA, Lee McClenaghan, âgé de 57 ans, et Lea Talbot, âgée de 55 ans, «avaient passé deux années à planifier l'acheminement de 600 kilogrammes de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud à bord d'un yacht engagé dans une course transatlantique en 2020». Lorsque l'épreuve a été annulée en raison de la pandémie, «le groupe s'est rabattu sur d'autres procédés, dissimulant de la cocaïne dans des cargaisons de fruits et de légumes et organisant de vastes importations de cannabis depuis le Maroc». Les enquêteurs ont mis un terme à cette entreprise en mai 2022 lorsqu'«ils ont découvert 408 kilogrammes de cannabis dissimulés à l'intérieur d'un tour industriel». De lourdes peines infligées par la justice britannique Le tribunal a condamné McClenaghan à trente années de réclusion tandis que Talbot a écopé d'une peine de vingt-trois années. D'autres membres du réseau ont reçu des peines allant de six à vingt-deux années, «tous ayant plaidé coupables». Le commissaire Richard Smith, de l'Organised Crime Partnership, a déclaré que si le projet initial avait abouti, «il se serait révélé d'une rentabilité exceptionnelle». Leur échec, a-t-il ajouté, «a privé les criminels des profits considérables que cette quantité de cocaïne aurait générés et a empêché les communautés de subir les violences et les exploitations qui en découlent». L'Europe, carrefour de la criminalité liée aux stupéfiants Cette affaire survient au moment où «l'Europe se trouve confrontée à une expansion inédite du trafic de drogues». Selon l'analyste scientifique Alexander Söderholm, spécialiste des marchés de la drogue et du crime à l'Agence européenne des drogues (EUDA), le marché européen possède «une valeur minimale estimée à 31 milliards d'euros». Il a ajouté que «la disponibilité élevée de la plupart des stupéfiants, la stabilité des prix de détail conjuguée à la grande pureté des produits et l'élargissement de la gamme offerte aux consommateurs témoignent d'une demande soutenue, comblée par des filières d'approvisionnement toujours plus efficaces». L'Europe «occupe une position centrale dans le trafic mondial, à la fois comme marché majeur et comme plateforme de production à grande échelle». Les cargaisons de cocaïne empruntent «de plus en plus fréquemment les ports européens», tandis que «de nouvelles substances de synthèse continuent d'apparaître». En juin, l'EUDA a averti que «l'essor du trafic via les principaux ports reflète non seulement l'accroissement des volumes, mais aussi la multiplication des vulnérabilités», soulignant «l'ampleur préoccupante de l'activité criminelle». Entre janvier 2019 et juin 2024, «les autorités ont saisi plus de 1 826 tonnes de stupéfiants à l'intérieur ou en direction des ports européens».