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Le Maroc atteint 0,531 en participation politique mais chute à 0,396 sur l'Etat de droit selon l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale 2025
L'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale (IDEA) a publié son rapport : L'état mondial de la démocratie 2025: la démocratie en mouvement, qui attribue au Maroc une place médiane dans l'échelle mondiale de la démocratie. Les indicateurs GSoD montrent des résultats contrastés, certains proches de la moyenne internationale, d'autres nettement plus faibles. L'IDEA constate: «Le Maroc obtient un score de 0,531 en participation politique (96e rang mondial), 0,432 en représentation (107e rang) et 0,509 en libertés civiles (77e rang), alors que l'indicateur de l'Etat de droit demeure nettement plus faible (0,396, 103e rang).» Le rapport souligne que ce classement régional situe le pays «parmi les moyennes-moyennes»: «Il dépasse légèrement certains voisins maghrébins, comme l'Algérie (0,374 en représentation), mais reste en retrait face à la Tunisie (0,405), tandis que l'Algérie et l'Egypte obtiennent des scores inférieurs.» La Libye, précise l'étude, «ferme la marche mondiale avec un indice de représentation nul.» À l'échelle continentale, l'IDEA relève: «Les déficits démocratiques restent généralisés.» Presque tous les pays africains se situent, écrit-elle, «dans la bande basse des classements pour l'essentiel des indicateurs.» Seule la participation électorale échappe partiellement à cette tendance, car «38 pays africains affichent un niveau moyen contre 11 pays en niveau bas.» Pour l'organisation, cela signifie que «la participation n'est problématique que pour un nombre relativement limité d'Etats.» Cette trajectoire confirme la position médiane du Maroc: «Des pays du pourtour méditerranéen comme la Tunisie ou Israël obtiennent de meilleurs scores sur certains volets, par exemple les droits civils, tandis que d'autres voisins demeurent en queue du classement IDEA.» Sur le continent, seuls quelques pays de tradition démocratique affirmée, «tels que le Botswana, l'Afrique du Sud ou le Cap-Vert, enregistrent des avancées significatives.» Libertés publiques, institutions et participation électorale Le rapport souligne: «Le Maroc n'est ni un champion ni un cancre en matière de démocratie.» Ses institutions paraissent stables: «Les élections nationales se tiennent régulièrement, mais l'autorité judiciaire et la gouvernance locale sont jugées faibles par les indices IDEA.» Ces résultats s'expliquent, selon l'organisation, par le contexte politique intérieur: «Le Maroc dispose d'une monarchie parlementaire et de partis dynamiques, mais les libertés publiques – en particulier l'indépendance de la justice et la liberté de la presse – affichent des performances modestes.» L'observatoire indique encore: «Les tendances des cinq dernières années dans la région ont été dominées par des reculs électoraux, à la suite de crises politiques en Côte d'Ivoire, au Mali ou au Niger, tandis que seuls quelques Etats, notamment le Botswana et l'Afrique du Sud, ont connu des alternances pacifiques.» À l'échelle mondiale, IDEA insiste: «Le recul général des libertés et de l'Etat de droit se vérifie également au Maroc, où des organisations internationales relèvent des insuffisances dans l'indépendance de la justice et l'encadrement législatif des médias.» En revanche, la participation politique demeure moins dégradée, puisque «le Maroc figure parmi les pays qui, sur le long terme, maintiennent un niveau moyen de mobilisation, la participation aux élections parlementaires restant habituellement élevée.» Droits électoraux de la diaspora marocaine Le rapport IDEA consacre un second volet au lien entre migration et démocratie, en s'intéressant aux droits électoraux des diasporas. Il rappelle: «Le vote hors du pays – dit vote des électeurs à l'étranger (OCV) – peut accroître le sentiment d'appartenance et la résilience démocratique dans le pays d'origine, à condition toutefois que les mécanismes soient adaptés.» Toutefois, l'étude identifie une difficulté majeure: «Les taux de participation de ces électeurs non-résidents sont généralement faibles.» IDEA souligne que «les données disponibles montrent que les taux de participation des diasporas sont relativement faibles et que les informations publiées sur les électeurs expatriés demeurent limitées et inégales.» Autrement dit, même lorsque les cadres juridiques le permettent, l'exercice effectif du vote reste restreint. Au Maroc, la Constitution de 2011 reconnaît aux Marocains résidant à l'étranger «tous les droits de citoyenneté, y compris celui d'être électeurs et éligibles.» En pratique, ces droits sont encore imparfaitement appliqués: «Le nombre de bureaux de vote à l'étranger demeure très insuffisant et le recours au vote par procuration, souvent évoqué, s'avère complexe à organiser sur plusieurs continents.» L'IDEA insiste sur l'importance de l'architecture juridique: «Il n'existe pas de modèle universel, mais la configuration légale et administrative des systèmes de vote à l'étranger affecte fortement les taux de participation.» Pour l'organisation, «assouplir l'accès au vote et faciliter l'inscription des expatriés sont des enjeux cruciaux.» La communauté marocaine à l'étranger – plus de cinq millions de personnes selon le gouvernement – joue un rôle majeur pour le pays. Le rapport précise que «l'émigration vers l'Europe, notamment vers la France et l'Espagne, a engendré de significatifs transferts de fonds.» Mais au-delà de l'apport économique, IDEA estime que «l'intégration politique de cette diaspora est essentielle pour élargir la démocratie marocaine.» En conclusion de ce chapitre, l'institut prévient: «Un simple droit formel ne suffit pas; il faut des modalités adaptées pour encourager ces électeurs.» Il recommande donc que «les institutions démocratiques réévaluent régulièrement les mécanismes permettant d'impliquer les citoyens non-résidents.» Pour IDEA, l'extension et la facilitation du vote des expatriés pourraient «accroître la légitimité politique et la cohésion nationale, à condition de lever les freins logistiques et administratifs identifiés.»