Le porte-parole du ministère de l'intérieur, Rachid El Khalfi, a déclaré que plusieurs formes de protestation observées dans différentes régions du royaume avaient pris «un tournant gravement alarmant en se muant en attroupements portant atteinte à la sécurité et à l'ordre publics». Selon le porte-parole, ces attroupements ont été marqués par «des actes de violence et de graves désordres, dans lesquels se sont engagés, d'une manière préoccupante, de très nombreux mineurs, représentant plus de 70 % des participants, et atteignant parfois 100 % de certaines foules». Il a indiqué que ces incidents ont été aggravés par «l'usage d'armes blanches, des jets de pierres, l'explosion de bouteilles de gaz et l'incendie de pneus». M. El Khalfi a ajouté que «le plus préoccupant dans ces événements réside dans la proportion des enfants et des mineurs impliqués, lesquels, à plusieurs reprises, ont constitué la totalité des groupes participants». Il a rappelé que, «conformément aux dispositions constitutionnelles et légales relatives à la préservation de l'ordre public et à la protection des droits et libertés, les autorités publiques ont poursuivi, hier soir, leurs interventions réglementées dans plusieurs régions, en veillant à la stricte observation des normes juridiques établies pour garantir la sécurité et prévenir tout danger pour les personnes et les biens». Des attaques graves contre des édifices publics et des pertes humaines Le porte-parole a souligné que «ces actes de violence et de désordre ont, dans plusieurs localités, atteint une gravité accrue par le recours à des attaques menées avec armes blanches, l'envahissement de bâtiments de l'Etat et de locaux de services de sécurité». À Leqliaa, dans la préfecture d'Inezgane Aït Melloul, «un groupe de personnes a tenté de s'emparer de munitions et d'armes de service mises à disposition des forces de sécurité, ce qui a conduit les éléments de la gendarmerie à recourir à leur arme de service dans le cadre de la légitime défense, occasionnant trois décès». Au sujet des affrontements de la veille, M. El Khalfi a précisé que «354 personnes ont été blessées à des degrés divers, dont 326 membres des forces publiques chargées du maintien de l'ordre». Les violences ont causé «de lourds dommages matériels, affectant 271 véhicules des forces de l'ordre et 175 voitures particulières, ainsi que des dégradations et pillages ayant touché environ 80 établissements administratifs, sanitaires, sécuritaires, communaux, des agences bancaires et des commerces répartis dans 23 provinces et préfectures». Le responsable a ajouté que «les procédures judiciaires appropriées ont été engagées contre les personnes soupçonnées de participation à ces actes criminels, sous la supervision du parquet compétent. Des majeurs ont été placés en garde à vue, tandis que des mineurs ont été soumis aux mesures de rétention prévues par la loi, dans le strict respect des garanties procédurales». Il a conclu en affirmant que «les autorités publiques, soucieuses d'informer l'opinion nationale, demeurent attachées à l'exercice de leurs missions dans le respect des responsabilités institutionnelles et des dispositions légales, veillant à la sauvegarde de l'ordre public et à l'exercice des droits et libertés dans leur cadre légitime. Elles poursuivront les opérations réglementées et sécuritaires pour interpeller tous les auteurs des violences et des désordres, avec la rigueur et la fermeté que commande la loi et en conformité avec les compétences attribuées».