Si "Dbibina" avait pu parler à Hicham Jerando, il lui dirait de revenir à la raison. Mais il n'a pas envie de lui parler et il sait que ce type est un menteur et surtout obsédé par l'état marocain, par sa police qu'il veut absolument détruire. Alors tous les coups sont permis, et il ne s'embarrasse pas de rapporter des faits avérés ou prouvés, c'est toujours «on m'a dit, on m'a appelé». "Dbibina" revient sur la dernière vidéo de Jerando sur l'attaque de la brigade de la gendarmerie royale de Leqliâa, à coté d'Agadir dans la soirée du 1er octobre. Toujours au volant – on dirait qu'il n'a plus de bureau depuis qu'il est parti en prison -, il se met encore à crier et à l'en croire, les deux jeunes tués (qui sont en fait trois, mais ça Jerando s'en fiche) ne l'ont pas été dans l'édifice de la brigade mais beaucoup plus loin, ce qui veut dire qu'ils n'ont jamais donné d'assaut à la Gendarmerie Royale et qu'ils ont été tués volontairement, et la preuve pour lui c'est que «personne n'a regardé les caméras des gendarmes». "Dbibina" continue de regarder la vidéo et voit Jerando s'en prendre directement au conseiller royal Fouad Himma et au directeur général du pôle DGSN/DGST, Abdellatif Hammouchi et même à SM le Roi, puis, dans la confusion, il appelle les gens à se révolter et à dénoncer ce qu'ils voient. "Dbibina" renonce à regarder le reste parce qu'il vient de recevoir les communiqués du parquet d'Agadir et du ministère de l'intérieur sur ce qui s'est passé dans cette petite ville près d'Agadir, ce qui s'est réellement passé. C'étaient 200 manifestants, dont plus des deux tiers des mineurs, des adolescents, qui ont tout saccagé dans la ville qui n'était pas mentionnée sur la liste des GenZ des villes qui allaient voir des manifestations, ce qui a d'ailleurs conduit les GenZ à se laver les mains de ce qui s'est passé à Leqliâa. Quand ils ont bloqué la voie publique et détruit plusieurs magasins, les 200 jeunes se sont dirigés vers la brigade de la gendarmerie royale pour y prendre les armes et les munitions. Les gendarmes les ont repoussés une première fois avec du lacrymogène, mais ils sont revenus, armées de sabres, de cocktails Molotov, couteaux et gourdins, et ils ont mis le feu à une partie du bâtiment, détruisant la façade sur laquelle se trouvent les caméras d'ailleurs. La précision est importante. Le voisinage effrayé, les gendarmes menacés d'être brûlés vifs ont tiré en l'air pour disperser l'émeute mais face à l'insistance des jeunes, ils ont tiré en état de légitime défense. ⸻ Et là, "Dbibina" pense à «l'ordre» donné par Jerando à la population de filmer et de dénoncer ce qu'elle voit. Très bien, mais alors Jerando devrait expliquer pourquoi aucune vidéo ne circule. N'était-ce pas une émeute, donc avec des gens autour et si les gendarmes avaient effectivement tiré sur de gentils manifestants, pourquoi personne n'a filmé ça ? et Jerando peut aussi dire que les manifestants, en attaquant les gendarmes, voulaient s'emparer de leurs armes, et qu'ils ont brûlé un véhicule et plusieurs motos de la brigade plus la moitié de son édifice. Et il peut dire aussi qu'en deux jours, plus de 500 éléments des forces de l'ordre ont été blessés, et des centaines de véhicules brûlés ou détruits. Non, se dit "Dbibina", Jerando veut le chaos et la violence. Normal pour quelqu'un qui a conduit sa propre famille en prison et qui sort lui-même de prison, pense "Dbibina", il n'a aucune conscience. Franchement, entre les affabulations et les cris de Jerando et les communiqués froids et précis du parquet ou du ministère de l'intérieur, "Dbibina" préfère les seconds, parce qu'ils reflètent la réalité. Ses mensonges, à Jerando, ne s'arrêtent pas et il se fiche totalement de la moindre cohérence. En début de semaine, il avait capturé et publié les images de gens qu'il a présentés comme des policiers en civil introduits dans les manifestations des jeunes GenZ. Et dans sa vidéo, il dit que finalement, «ce sont pas des policiers mais des repris de justice dangereux et libérés par la police pour les insérer dans les manifestations». Il est vraiment cinglé, ce type, se dit "Dbibina". Et, dernière chose, à quoi joue Jerando en disant «ah vous savez, un jour dans vos mensonges, vous direz que les manifestants ont attaqué le Palais Royal». Voilà une autre incitation de ce type, soi-disant camouflée en réflexion innocente. C'est comme pour dire aux jeunes attaquants «allez au Palais Royal». "Dbibina" se demande si l'état marocain a le droit de le poursuivre en justice au Canada pour incitation au trouble de l'ordre public, puisque c'est ce qu'il fait et que les moyens technologiques lui permettent de le faire à distance. Cette justice canadienne qui a fini par condamner lourdement Jerando pour ses diffamations, chantages et menaces contre des Marocains à partir du Canada en disant que «la défense de la liberté d'expression est aussi importante que la protection de la vie privée des gens» peut aussi (la justice canadienne) considérer que la liberté d'expression ne doit pas permettre d'inciter à la sédition en colportant de fausses nouvelles.