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La Gen Z réclame le départ du gouvernement Akhannouch, qui a «rompu le dialogue avec la société et trahi l'esprit de réforme proclamé à son arrivée au pouvoir»
Le collectif de jeunes Gen Z a publié un texte accusant le gouvernement d'avoir failli à ses engagements et réclamant «une refondation politique et sociale fondée sur la dignité, la justice et la responsabilité.» Le communiqué s'ouvre sur une citation du roi Mohammed VI, tirée d'un discours prononcé en 2017 : «Ou vous assumez vos responsabilités dans leur intégralité, ou vous vous retirez.» Les signataires affirment replacer cette exhortation au cœur de l'actualité politique, estimant que «le Maroc s'est éloigné de la voie du sérieux et de l'exemplarité que le souverain n'a cessé d'appeler de ses vœux.» Ils assurent que leur mobilisation est née d'un «mouvement pacifique et responsable», issue du «refus d'un quotidien marqué par les inégalités, la perte de confiance envers les institutions et l'érosion de la justice sociale.» Selon eux, la manifestation du 27 septembre «a exprimé la lassitude d'une jeunesse en quête d'équité et d'espérance», tout en demeurant «respectueuse des lois et des valeurs nationales.» Dialogue rompu et faillite de la confiance publique Le texte reproche au gouvernement d'avoir «rompu le dialogue avec la société et trahi l'esprit de réforme proclamé à son arrivée au pouvoir [en septembre 2021]» Les auteurs jugent que les responsables actuels «n'ont pas compris la profondeur de la crise» et «persistent à ignorer la souffrance réelle des citoyens.» Ils évoquent «la disparition du sens de l'Etat et la déliquescence des valeurs publiques», qu'ils imputent à «une gouvernance incapable d'incarner la probité, la transparence et le sens de la justice.» Rappelant que le roi Mohammed VI «a, depuis 2019, multiplié les appels à un nouveau modèle de développement fondé sur l'équité et la participation citoyenne», ils considèrent que «ces orientations n'ont jamais été traduites en politiques concrètes par les gouvernements successifs». Ils estiment que «l'actuelle équipe a aggravé la fracture sociale en privilégiant la communication à l'action» et «a négligé la voix des citoyens au profit de calculs partisans.» Les signataires dénoncent «l'absence d'écoute du pouvoir exécutif» et «la dérive d'une classe politique davantage préoccupée par la conservation de ses privilèges que par la défense du bien commun», au point que «le fossé entre la société et les institutions s'est mué en abîme.» Les revendications d'une refondation globale Sur la base de ce constat, le collectif proclame sa «perte totale de confiance dans le gouvernement actuel, jugé incapable de répondre aux attentes sociales et de garantir une gouvernance équitable.» Il appelle, en conséquence, à «la démission immédiate du cabinet en place, devenu illégitime aux yeux des citoyens.» Les auteurs précisent que leurs «revendications s'expriment dans un cadre pacifique et responsable», ajoutant qu'ils «entendent exercer leur droit à la parole dans le respect de la Constitution et de l'unité nationale.» Après «des années d'attente et de désillusion», ils annoncent vouloir «soumettre à la nation et au souverain les grandes lignes d'une réforme authentique.» Le texte expose ensuite sept axes considérés comme «les piliers d'une refondation nationale.» Il réclame «une réforme en profondeur du système éducatif, afin qu'il garantisse un enseignement gratuit, moderne et équitable, valorisant le mérite, l'effort et la formation continue» ; «un redressement complet du secteur de la santé publique, fondé sur la dignité du citoyen, la qualité des soins et la répartition équilibrée des infrastructures médicales» ; «une justice indépendante et impartiale, respectueuse de la loi et affranchie de toute interférence politique ou économique» ; «un modèle économique équitable, orienté vers la création d'emplois durables et la valorisation du potentiel de la jeunesse» ; «une administration exemplaire, régie par la transparence, l'éthique et la reddition des comptes» ; «une gestion équitable des ressources nationales, au service d'un développement territorial équilibré et solidaire» ; enfin, «une participation accrue des jeunes à la vie publique et à la conception des politiques d'avenir, afin de les rendre acteurs de leur propre destin.» En conclusion du texte, les signataires affirment que «leur voix n'est pas un cri de colère éphémère, mais un appel sincère à restaurer la confiance entre l'Etat et les citoyens.» Ils affirment vouloir «œuvrer, avec lucidité et constance, à la renaissance morale et civique du pays.»