Le Maroc a été distingué, mercredi 29 octobre, par l'Union européenne pour son rôle à la présidence du Comité des Nations unies pour les utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS), lors d'une séance de la Quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée à la coopération internationale dans le domaine spatial. L'Union européenne (UE) a déclaré qu'elle «accueillait favorablement les efforts du Maroc, en tant que président actuel du COPUOS, et de l'Italie, prochain président, dans la facilitation des discussions» sur la préparation de la future conférence UNISPACE IV, prévue en 2027. Cette rencontre devrait offrir «une orientation claire pour les activités liées au trafic spatial, aux débris orbitaux et aux ressources de l'espace», tout en invitant «le secteur privé, la société civile et d'autres acteurs» à participer aux processus intergouvernementaux liés à la sécurité et à la durabilité spatiale. L'Union européenne réaffirme son attachement au multilatéralisme Représentant l'Union devant la Quatrième Commission, le délégué européen a souligné que les Etats membres «ont toujours défendu et continueront de défendre la Charte des Nations unies et les principes qu'elle consacre», réaffirmant leur engagement envers «un multilatéralisme effectif et le droit international, avec l'ONU en son centre». L'Union a condamné «la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine» ainsi que «les tirs répétés de la République populaire démocratique de Corée utilisant des technologies balistiques», estimant que ces actes constituent «de flagrantes violations de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité». L'UE s'est dite favorable à la mise en œuvre du Pacte pour l'avenir adopté par les Nations unies, qui reconnaît «la nécessité d'agir d'urgence pour garantir l'usage sûr et durable de l'espace au profit de l'humanité entière». L'Union a appuyé la tenue d'UNISPACE IV et rappelé «l'importance de doter l'Office des Nations unies pour les affaires spatiales (UNOOSA) des ressources nécessaires à sa réalisation». Elle a réitéré son soutien à la vision du secrétaire général de l'ONU pour l'initiative UN80, visant à «réviser, restructurer et revitaliser le système des Nations unies». Selon l'Union, cette réforme devrait «renforcer la résilience de l'ONU et sa capacité à mettre en œuvre efficacement ses mandats, tant normatifs qu'opérationnels». L'espace, patrimoine commun de l'humanité L'Union européenne a rappelé que «le Traité de 1967 sur l'espace extra-atmosphérique et les autres instruments des Nations unies constituent la pierre angulaire de la gouvernance mondiale de l'espace». Les Etats membres ont réaffirmé «l'applicabilité du droit international humanitaire dans l'espace» et rappelé que l'article IV du Traité interdit «le placement d'armes nucléaires ou de destruction massive en orbite terrestre, sur les corps célestes ou ailleurs dans l'espace». Ils ont exhorté tous les Etats à «s'abstenir de toute activité menaçante» et à adhérer aux traités spatiaux existants. L'Union a insisté sur le fait que «l'exploration et l'usage de l'espace relèvent de l'humanité tout entière» et que «l'espace, en tant que bien commun mondial, doit demeurer libre d'accès pour tous les Etats, sans discrimination et dans le respect du droit international». L'UE a salué «le rôle indispensable du COPUOS et de ses sous-comités, assistés par l'UNOOSA», pour promouvoir «la coopération internationale, le développement du droit spatial, les normes et les bonnes pratiques». Elle a encouragé «les discussions du Groupe de travail sur la durabilité à long terme des activités spatiales» et «l'adoption du rapport LTS lors du plénum du COPUOS en juin 2025». Sur le plan opérationnel, l'Union a rappelé que depuis 2016, «le système européen de surveillance et de suivi spatial (EU SST) fournit des services d'évitement de collisions et de prévision de rentrée, ouverts à des utilisateurs non européens». Enfin, Bruxelles a salué «les débats du Groupe de travail sur les aspects juridiques des activités relatives aux ressources spatiales» et «les échanges sur la mise en œuvre de l'article XI du Traité de l'espace concernant l'échange d'informations». Elle a mentionné «les travaux du groupe d'action sur les activités lunaires visant à garantir que celles-ci soient conduites de manière sûre, pacifique et transparente». L'Union européenne a mis en avant les programmes spatiaux GALILEO et COPERNICUS, piliers de la politique spatiale européenne, qui offrent «des données ouvertes, fiables et gratuites» pour soutenir «la gestion de l'eau, la sécurité alimentaire, la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique». Elle a également évoqué «le partenariat spatial Afrique-UE, lancé cette année pour accompagner les ambitions africaines dans le domaine spatial». Les 27 ont conclu en réaffirmant «le rôle unique du COPUOS comme plate-forme multilatérale pour la coopération spatiale» et annoncé que «les Etats membres de l'Union soutiendront la candidature de Malte à rejoindre le COPUOS», tout en saluant celles de «la Côte d'Ivoire, de la Gambie, du Honduras, des Maldives et du Zimbabwe».