Alerte au Palais-Bourbon : les députés français ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (RN) réclamant la dénonciation de l'accord franco-algérien signé en décembre 1968. Ce texte, de nature non contraignante, porte sur les clauses spécifiques accordées aux ressortissants algériens en matière de circulation, d'immigration et de séjour en France. Marine Le Pen s'est aussitôt félicitée de ce vote, déclarant que «c'est une journée qu'on peut qualifier d'historique pour le RN», en soulignant qu'il s'agissait du premier texte de son parti approuvé par l'Assemblée nationale, «en dépit des oppositions de la gauche, des macronistes et du gouvernement». La majorité présidentielle s'est trouvée mise en difficulté : sur 92 membres du groupe Ensemble pour la République, seuls 30 députés ont voté contre la proposition, tandis que trois se sont abstenus et sept n'ont pas pris part au scrutin. Un texte symbolique à forte portée politique Portée par Marine Le Pen et ses troupes, cette résolution appelle à l'abrogation de l'accord bilatéral de 1968, qui accorde aux ressortissants algériens un régime dérogatoire par rapport aux autres nationalités. Selon les partisans du texte, il s'agirait de «restaurer une égalité de traitement» dans le droit des étrangers. Bien que dépourvu de valeur législative, le vote confère au Rassemblement national une victoire symbolique inédite dans l'hémicycle, confirmant la fragmentation des équilibres politiques en France.