Environ 45% des quelque 200 sites naturels classés au Patrimoine mondial de l'Unesco sont victimes de braconnage ou d'exploitation forestière illégale, d'après un rapport de l'organisation non gouvernementale WWF, publié ce mardi 18 avril. D'après le rapport, le braconnage des espèces vulnérables et menacées, au premier rang desquelles les éléphants, les rhinocéros et les tigres, est signalé dans au moins 43 sites du Patrimoine mondial, tandis que des cas d'exploitation forestière illégale d'espèces végétales précieuses, comme le bois de rose et l'ébène, sont recensés dans 26 sites. Quant à la pêche illégale, elle est rapportée dans 18 des 39 sites marins et côtiers actuellement définis. La WWF souligne toutefois que l'estimation de l'ampleur des activités concernées est rendue difficile par leur nature illicite. La WWF estime que la chasse illégale de l'éléphant prive chaque année le continent africain de 25 millions de dollars de recettes touristiques (23,5 millions d'euros). L'organise estime que, d'une valeur annuelle comprise entre 15 et 20 milliards de dollars, le trafic d'espèces sauvages se classe au quatrième rang mondial des commerces illicites après la drogue, la contrefaçon et les êtres humains. Quant au commerce illégal de bois d'œuvre (bois destiné à tout emploi autre que le chauffage), responsable à lui seul de 90% de la déforestation enregistrée dans les grands pays tropicaux, il est valorisé à hauteur de 30 à 100 milliards de dollars par an par la WWF. À noter que, le braconnage dans les sites Unesco met en péril les espèces mais aussi l'économie locale, notamment en diminuant l'attractivité de ces sites pour les touristes qui souhaitent admirer les animaux dans leur environnement naturel.