CAN 2025 Maroc : BAM lance une pièce en argent et un billet commémoratif    CAN 2025 : le Maroc franchit un cap historique avec un afflux record dans ses aéroports    Samsung prépare le CES 2026 avec une offensive majeure sur la maison connectée dopée à l'intelligence artificielle    Clarification de l'Ambassade du Japon au Maroc sur les Questions Régionales et la Position du Japon    Espagne : le PSOE de Pedro Sanchez vacille, Vox progresse, quels impacts pour le Maroc et les MRE ?    La RAM lance un espace dédié aux supporters à Anfa Park pour suivre les matchs de la CAN    New York : Zohran Mamdani surprend les supporters des Lions de l'Atlas dans un restaurant marocain    CAN 2025 Maroc : le programme complet de ce lundi 22 décembre    M. Baraka : Le ministère s'emploie à renforcer l'anticipation et à accélérer la réalisation des projets de protection contre les inondations    ISCAE Group achieves dual international recognition with BGA and AMBA accreditations    South Africa triumphs over Angola 2-1 in AFCON 2025 opener in Marrakech    Cold wave : Nearly 833,000 people affected by national plan    Oncorad Group renforce l'accès aux tests génétiques au Maroc    Province de Midelt : mobilisation sur le terrain des autorités pour secourir cinq familles nomades encerclées par la neige dans la commune d'Aït Yahya    Gabon : Internet bientôt disponible à bord des trains    Donald Trump élargit l'interdiction d'entrée à quatre nouveaux pays    Forum Russie-UA : L'avenir de la MINURSO au menu des entretiens entre Lavrov et Attaf    Accès à l'information : Au Maroc, le PNDAI facilite la tâche aux MRE    Lancement de la première équipe marocaine à la FIRST Robotics Competition à Casablanca    Regragui après Maroc - Comores : « Une victoire amplement méritée »    CAN Maroc 2025 : Brahim Diaz, homme du match    CAN 2025 : «Marseille c'est nous», les maillots de l'OM en hommage aux diasporas africaines    Classement FIFA : Le Maroc toujours 11e au monde    Renfort américain à Casablanca face à la hausse des demandes de visas    Maroc : Le Groupe ISCAE intègre les Business Schools accréditées BGA    Tangier Mobility lance un site pour faciliter l'accès au Grand Stade de Tanger pendant la CAN 2025    M-AUTOMOTIV sacré « Elu Service de l'Année 2026 » pour la 3ème année consécutive    Merci, Sa Majesté le Roi Mohammed VI    Après le PJD, le MUR rejette l'indépendance de la Kabylie en Algérie    La première mosquée marocaine d'Amsterdam a vu le jour dans le sous-sol d'une église    2ème édition des Concerts de Poche : Les instruments à cordes à l'honneur    CAN 2025 : AFRICALLEZ, l'hymne de l'unité    Procédure pénale : Nouveaux gages de protection pendant la garde à vue    CAN 2025 À Rabat, le régime algérien exporte sa pathologie politique    Chutes de neiges et fortes pluies et rafales de vent, de dimanche à mercredi, dans plusieurs provinces du Royaume    Akhannouch : «Nos engagements ne sont pas des promesses électorales»    Forum Russie–Afrique : Moscou verrouille sa ligne, Alger se heurte à un mur diplomatique    Casablanca : "Winter Africa" propose un mois d'événements multidisciplinaires    Cinéma : « Everybody Loves Touda » distingué à Thessalonique    Cinéma : « Calle Málaga » écarté des shortlists des Oscars 2026    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire correspondra au lundi 22 décembre    Algérie : Benkirane condamne la proclamation de l'indépendance de la Kabylie    Les FAR déploient 3 hôpitaux de campagne à Al Haouz, Midelt et Azilal    Italie: Accès payant à la fontaine de Trevi à Rome pour lutter contre le surtourisme    Le dirham s'apprécie de 0,9% face au dollar américain    «Moultaqa Al Walaâ» : Casablanca célèbre la passion andalouse    « Rabat Patrimoine » : La nouvelle application qui réinvente la découverte du patrimoine de la capitale    Musique, ferveur et cohésion : Timitar clôture son édition anniversaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Fatima Zohra Alaoui, Dg de l'AMITH : « L'amendement de l'ALE avec la Turquie rétablira une concurrence plus loyale sur le marché local »
Publié dans Challenge le 11 - 11 - 2020

La modification de l'Accord de libre-échange avec la Turquie validée récemment par le gouvernement constitue une bouffée d'oxygène pour les opérateurs de l'industrie textile dans cette phase de relance économique. Fatima Zohra Alaoui, Directrice générale de l'Association Marocaine des Industries du Textile et de l'Habillement (AMITH) revient sur l'impact de la crise sanitaire sur le secteur, les mesures du PLF 2021, l'impact de la dévaluation constante de la monnaie turque…
Challenge: La monnaie turque a beaucoup perdu de sa valeur ces derniers mois. Quelles sont les répercussions de cette situation sur le secteur ?

Fatima Zohra Alaoui: La dévaluation continue de la monnaie turque, depuis presque deux ans, donne aux produits textiles turcs une compétitivité prix indiscutable, surtout dans un contexte de crise sans précédent dans l'industrie du textile et l'habillement liée à la Covid19. Les marques et les distributeurs, nationaux et internationaux, sont à la recherche de produits très compétitifs au niveau prix, et la dévaluation de la livre donne aux produits trucs un avantage compétitif certain face à ses concurrents. Cependant, cette dévaluation continue de la livre turque est une forme de manipulation monétaire qui fausse, avec des taux de change artificiellement bas, les règles de concurrence loyale. Au Maroc, l'afflux massif et la croissance exponentielle des importations turques de produits finis textiles à des prix défiants toute concurrence a entrainé la fermeture de dizaines d'unités textiles opérant sur le marché local, et la perte de dizaines de milliers d'emplois chaque année.
Lire aussi| Transport aérien : nouvelle condition d'accès au territoire marocain pour les voyageurs
Challenge: La modification de l'Accord de libre-échange avec la Turquie a été approuvée il y a quelques semaines. Qu'est-ce que cette modification apporte au secteur et comment l'AMITH entend-t-elle tirer profit de cela ?
FZA: Nous avons accueilli cette nouvelle avec beaucoup de soulagement. Avec le fort soutien du Ministère de l'Industrie, l'AMITH mène ce combat pour amender l'ALE avec la Turquie depuis plusieurs années pour freiner l'hémorragie des fermetures d'usines et des pertes d'emplois. Le but étant de sauvegarder notre tissu industriel national et de préserver les emplois dans notre secteur. Cet amendement est une bouffée d'oxygène qui soulagera les industriels du textile et de l'habillement opérant sur le marché local, et ce en rétablissant des règles de concurrence plus loyale sur le marché local entre produits turcs et produits marocains. En effet, il est de notoriété publique que l'industrie textile turque est fortement subventionnée tout au long de la chaine de valeur, y compris sur le volet distribution. Suite à la signature de l'ALE, les exportations turques de produits finis vers le Maroc, que ce soit habillement ou textile de maison, ont connu une croissance exponentielle liée à leur prix défiant tout concurrence grâce aux subventions dont elles bénéficient. Vous rajoutez à cela la dévaluation continue de la monnaie turque et cela vous donne une compétitivité prix de ces produits avec laquelle il est impossible de rivaliser, à moins d'adopter des pratiques similaires. En parallèle, les exportations marocaines vers le marché turc n'ont cessé de baisser depuis la signature de l'ALE en raison des barrières non tarifaires imposées par la Turquie pour bloquer l'entrée sur le territoire de produits textiles marocains. Les exemples de ces pratiques sont nombreux et ont été dénoncés par nos industriels mais sans succès auprès des autorités turques. Aujourd'hui, l'amendement de l'ALE donne l'opportunité aux industriels marocains de se réapproprier leur marché domestique en substituant une offre « Made in Morocco » de qualité aux importations turques dans tous les circuits de distribution existants.
Lire aussi| Souss-Massa : voici le guide du foncier industriel [Document]
Challenge: A l'instar de la majeure partie des secteurs de l'économie nationale, l'industrie textile est également très impactée par la crise sanitaire. Où en est le secteur aujourd'hui quant à la relance économique?
FZA: Une des particularités de la crise de la Covid-19 est liée à l'incertitude et à l'absence de visibilité sans précédent qu'elle engendre. Après 3 mois de quasi-arrêt de notre secteur, un rattrapage a été enregistré entre juin et septembre 2020. Depuis le mois d'octobre, nous enregistrons une nouvelle baisse des exportations liée à l'évolution de la pandémie dans nos principaux marchés à l'export, et les perspectives pour les derniers mois de l'année sont malheureusement très inquiétantes. A ce titre, nous estimons que l'impact de la pandémie sur notre secteur sera de l'ordre de 35% de baisse sur les marchés à l'export et de l'ordre de 60% de baisse sur le marché local. Cependant, nous sommes convaincus que notre industrie a suffisamment d'atouts et d'avantages comparatifs à faire valoir. Elle est capable de se réinventer et de s'adapter à tout changement. La meilleure démonstration est la dynamique fraîchement vécue par toutes les forces vives du secteur, en sachant vite adapter l'outil productif et répondre au besoin en masques de protection pour nos concitoyens et des E.P.I. pour les marchés à l'export. Le plus important aujourd'hui pour tous les acteurs du secteur est de passer le cap de cette crise et maintenir les forces productives vivantes pour pouvoir se projeter dans la phase post-Covid.
Challenge: Les mesures du PLF 2021 satisfont-elles l'AMITH ?

FZA: Nous ne pouvons que nous réjouir de toute mesure qui privilégie la préférence nationale, stimule l'investissement et crée des emplois. Par ailleurs, Il faut rappeler que plusieurs filières de notre industrie possèdent d'importantes capacités qui sont insuffisamment utilisées. La mobilisation de ces dernières serait salutaire pour nos écosystèmes afin de retrouver un relatif équilibre et présager de meilleures perspectives. Les mesures prévues par le PLF 2021 visant à encourager la substitution à l'importation permettront à la fois de mieux exploiter les capacités industrielles existantes mais aussi d'encourager les nouveaux investissements dans le secteur en vue d'améliorer la qualité et la compétitivité des produits marocains, et préserver ainsi les emplois dans un secteur qui reste, rappelons-le, le premier employeur industriel du pays. Notre but est de renforcer la contribution de notre secteur à la réduction du déficit de la balance commerciale de notre pays, d'autant plus que les produits bénéficiant de certaines des mesures prévues dans le PLF 2021 sont produits voire même exportés par nos acteurs. Nous nous devons tous de préserver ce savoir-faire textile et consolider tout acquis industriel de notre économie. Cette pandémie nous l'a bien enseigné ! La substitution par la production nationale s'impose donc naturellement, surtout pendant la période post-Covid durant laquelle nos acteurs devraient gagner en confiance et en dynamisme pour se repositionner sur l'échiquier mondial.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.