Le Maroc consolide le réalisme de sa vision : "L'autonomie" s'impose dans le langage du Conseil de sécurité    Automobile: L'Autrichien Hirschmann Automotive lance une nouvelle usine à Oujda    Grands chantiers : le digital comme accélérateur    CDM U17 Qatar 2025 : Boma, mascotte du Mondial    Port de Dakhla Atlantique : La cheffe de la diplomatie de l'Eswatini salue un pont africain    Ammor : Des projets clés en main attendent les jeunes et l'approche territoriale est une nécessité urgente    ONU : La résolution finale sur le Sahara modifiée in extremis ce jeudi    Maroc : 3 projets de décret octroient des licences pour lancer la 5G    Air Transat lancera le premier vol direct Montréal - Agadir en 2026    Report du vote de l'ONU sur le Sahara en raison de la crise au Soudan    Botola D1 / J7 : Coup d'envoi cet après-midi    Trêve FIFA novembre : L'Angola s'offre Messi pour 12 millions de dollars !    Mondial U17 : Les Lionceaux de l'Atlas poursuivent leur préparation à Doha    Les températures attendues ce vendredi 31 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce vendredi 31 octobre 2025    UN Security Council postpones Sahara resolution vote to October 31    Air Transat lanzará el primer vuelo directo Montreal - Agadir en 2026    Droits d'Auteurs et Droits Voisins : Le Syndicat Professionnel Marocain des Créateurs de la Chanson saisit les hautes instances sur les élections au sein du BMDAV    Le développement des secteurs du transport et de la logistique a affiché des indicateurs positifs    Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan : Sous la «Ouazzani touch»    L'Université Kean rapproche les jeunes Chinois et Américains    Bourse de Casablanca : clôture sur une note positive    Rupture d'une conduite d'eau potable située à Sbata à Casablanca... La SRM Casablanca-Settat mobilisée pour rétablir le service dans les meilleurs délais    Deux femmes arrêtées suite au décès d'un nourrisson dans une crèche à Tanger    Les licences 5G accordées aux trois opérateurs nationaux IAM, Orange et Inwi    La Chine fixe au 31 octobre la date de lancement du vaisseau spatial habité « Shenzhou-21 »    Président Xi Jinping : La Chine et les Etats-Unis sont capables de contribuer à la réussite et à la prospérité de l'un et de l'autre    Savoirs ancestraux et défis modernes : Fès explore le conte en tant que levier de développement durable    Moroccan athletes shine at 2025 Hip Hop Unite World Championships in Prague    Bilal Nadir : des nouvelles rassurantes après une grosse frayeur    France : Maes, le rappeur franco-marocain au cœur de «L'Empire» du banditisme    Les Lions de l'Atlas affronteront le Mozambique et l'Ouganda à Tanger    L'Assemblée nationale française adopte une résolution du Rassemblement national dénonçant l'accord de 1968 avec l'Algérie, historique    Le Sénat kazakh approuve l'accord d'extradition avec le Maroc    "Farine mélangée au papier moulu": la Justice entre en ligne    "Khawa Khawa... Bla Adaoua" : un hymne artistique pour réconcilier les peuples marocain et algérien    Renforcement de la coopération maroco-chinoise dans les projets d'infrastructure et de transport : l'ambassadrice de Chine au Maroc rencontre le ministre Abdessamad Qaiyouh    Morocco's 2025–2026 date harvest expected to reach 160,000 tons, up 55% from last season    Manifestations Gen Z : 2.480 accusés, dont 1.473 en détention    Trump et Xi concluent un nouvel accord sur les métaux rares : le début d'une nouvelle trêve économique entre Washington et Pékin    Liban : « D'abord mettre fin aux attaques israéliennes... »    Palestine : Frappes aériennes israéliennes intensives en plein cessez-le-feu    Environnement : 308 milliardaires du monde émettraient plus de CO2 que 118 pays réunis    Pedro Sánchez défend la probité financière du PSOE devant la commission sénatoriale après des versements non annoncés    Le Qatar prêt pour accueillir la Coupe du monde U17    Festival des Andalousies Atlantiques : 20 ans de mémoire partagée !    La Rentrée Littéraire 2025–2026 : Trois jours d'échanges autour de la lecture et de la création littéraire    Marrakech brille sur la scène internationale : l'Associated Press célèbre la ville rouge    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Singapour, un nouvel acteur asiatique intéressé par l'Afrique?
Publié dans Challenge le 08 - 09 - 2025

L'édition 2025 du Forum d'affaires Afrique-Singapour, tenue dans la cité-Etat du 26 au 28 août, a mis en lumière l'ambition singapourienne de renforcer ses positions sur le continent. Transport maritime, logistique et industrie manufacturière figurent parmi les secteurs phares ciblés. En marge de l'événement, la Côte d'Ivoire a conclu un accord bilatéral d'investissement, illustrant l'attractivité croissante de ce partenariat. On vous explique...
Dans le paysage africain marqué depuis deux décennies par l'omniprésence de la Chine, un nouvel acteur discret mais déterminé avance ses pions : Singapour. La cité-Etat asiatique, longtemps considérée comme une plateforme financière et logistique régionale, cherche désormais à élargir son influence au-delà de l'Asie du Sud-Est. La tenue, du 26 au 28 août 2025, de la 8e édition du Forum Afrique-Singapour illustre cette dynamique. Plus de 5 000 participants y ont pris part, venus scruter les opportunités de partenariat entre les entreprises africaines et singapouriennes. Pour beaucoup d'expert ce mouvement n'est pas anodin.
L'Afrique connaît une profonde transformation de ses économies, stimulée par la croissance démographique, l'urbanisation rapide et l'émergence d'une classe moyenne consommatrice. Les besoins en infrastructures, en logistique et en industries de transformation explosent.
Lire aussi | La BAD veut un plus grand engagement des institutions japonaises en Afrique
Là où la Chine a massivement investi dans les routes, les ports et les mines, Singapour propose une approche différente : celle d'un hub stratégique, misant sur son expertise logistique, son savoir-faire en matière de connectivité portuaire et sa capacité à attirer les flux financiers mondiaux. Pour l'économiste Driss Aissaoui ''un pays comme Singapour a atteint un niveau important de développement, alors dans ce schéma il parait clair que le pays se pense en dehors de son espace pour créer de la richesse''.
Des secteurs stratégiques ciblés
Trois secteurs apparaissent comme prioritaires dans cette offensive économique singapourienne : le transport maritime, la logistique et l'industrie manufacturière. L'Afrique, avec ses 30 000 kilomètres de côtes, demeure un marché sous-équipé en infrastructures portuaires modernes. Singapour, dont le port figure parmi les plus performants du monde, voit là une opportunité de mettre en avant son expertise. Les entreprises singapouriennes veulent contribuer à la modernisation des terminaux africains, à la gestion numérique des flux de marchandises et à l'optimisation des chaînes de valeur.
En parallèle, la logistique devient un enjeu central. À l'heure où la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ambitionne de créer un marché commun de plus d'un milliard de consommateurs, la fluidité des échanges internes sera cruciale. Les groupes singapouriens, réputés pour leur efficacité dans la gestion de hubs régionaux, entendent s'imposer comme partenaires privilégiés. L'industrie manufacturière, enfin, est vue comme un relais naturel : plutôt que d'exporter uniquement des matières premières, plusieurs pays africains cherchent à développer des filières de transformation locales. Singapour y apporte son expérience en matière de zones économiques spéciales et d'écosystèmes industriels intégrés.
Lire aussi | Afrique : 5G, certains pays ne sont pas prêts
Par ailleurs il faut noter que de nombreuses banques d'Afrique de l'Ouest s'appuient déjà sur la technologie singapourienne pour effectuer des paiements transfrontaliers. On peut citer des initiatives telles que l'écosystème financier intégré du Ghana, basé sur une solution singapourienne, qui permet aux petites entreprises d'accéder à des financements et à de nouveaux marchés.
Les chiffres confirment cette montée en puissance. En 2024, le commerce entre Singapour et l'Afrique de l'Ouest a atteint un record de 7 milliards de dollars. À titre de comparaison, ce montant reste encore loin des échanges Afrique-Chine, estimés à 282 milliards de dollars la même année. Mais la trajectoire est significative : Singapour ne cherche pas à concurrencer frontalement Pékin, mais à occuper une niche stratégique, en jouant sur son image d'acteur neutre et agile, moins contraint par des ambitions géopolitiques visibles. ''La Chine devrait prendre ce nouvel acteur comme un concurrent sérieux. Il faut rappeler que dans les investissements chinois, Pékin vient avec l'homme et la femme censé exécute les projets''
Premiers accords et perspectives
Le Forum d'affaires Afrique-Singapour a également donné lieu à des avancées concrètes. La Côte d'Ivoire a signé un accord bilatéral d'investissement avec la cité-Etat, marquant une étape dans la coopération économique entre les deux parties. Pour Abidjan, il s'agit de diversifier ses partenariats et d'attirer des capitaux dans des secteurs clés comme les infrastructures et les services financiers. Pour Singapour, c'est l'occasion de tester son modèle en Afrique de l'Ouest, souvent considérée comme une porte d'entrée vers le continent.
Cette percée reste toutefois à nuancer. Si la Chine a bâti son influence sur des financements massifs et visibles – routes, chemins de fer, barrages – Singapour adopte une approche plus sélective, centrée sur la valeur ajoutée et la connectivité. Cela lui confère une certaine crédibilité auprès des décideurs africains, mais limite aussi sa capacité à peser face aux géants déjà installés. L'avenir dira si ce positionnement complémentaire lui permettra de s'affirmer comme un rival sérieux ou simplement comme un partenaire alternatif.
Une alternative crédible, mais pas encore un rival
La question de savoir si Singapour peut réellement rivaliser avec la Chine en Afrique reste ouverte. En termes d'échelle et de puissance financière, la comparaison semble disproportionnée. La Chine a représenté près de 64 % des exportations africaines vers l'Asie l'année dernière, consolidant ainsi sa position dominante en tant que premier partenaire commercial du continent.
Lire aussi | EnR: les pays qui fournissent les champions africains en technologies...
Mais en matière de qualité des partenariats, de neutralité politique et d'expertise technique, la cité-Etat dispose d'atouts indéniables. Elle se présente moins comme un compétiteur direct que comme une alternative crédible pour les pays africains désireux de diversifier leurs partenaires.
Dans un continent en pleine mutation, où la compétition entre puissances étrangères ne cesse de s'intensifier, l'arrivée de Singapour illustre une réalité : l'Afrique n'est plus seulement l'objet d'un tête-à-tête entre grandes puissances. Elle devient un espace ouvert où des acteurs de taille moyenne, mais spécialisés et agiles, peuvent trouver leur place. La réussite de Singapour en Afrique dépendra de sa capacité à inscrire cette ambition dans la durée, à multiplier les projets concrets et à démontrer que sa promesse de partenariat « gagnant-gagnant » peut se traduire dans les faits.
Pour rappel les échanges commerciaux entre Singapour et l'Afrique de l'Ouest ont été de 7 milliards de dollars en 2024, soit près du double du niveau enregistré en 2020. Les entreprises singapouriennes ont déjà investi plus de 20 milliards de dollars à travers l'Afrique, faisant du pays l'une des 10 premières économies à investir sur le continent, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.