L'Association nationale des cliniques privées (ANCP) a esté le SG du ministère des Finances en justice pour son intervention lors des Assises où il a rappelé à l'ordre les cliniques privées. Mais pas seulement, les médecins haussent le ton et menacent de mener une grève. Parmi les interventions qui ont marqué les esprits lors des Assises nationales sur la fiscalité et qui a suscité par la suite toute une polémique, celle du Secrétaire général du ministère des Finances Zouhair Chorfi. Le SG qui assisté à la deuxième plénière du panel « Convergence des fiscalités d'Etat et locale : Equité et simplicité » n'a pas pu s'empêcher de prendre la parole après l'intervention du Vice-président de l'Association Nationale des cliniques privées (ANCP) Hassan Afilal. Une intervention sans langue de bois où Zouhair Chorfi a révélé au grand jour quelques pratiques du secteur privé. « Il est venu le moment de dire les choses avec responsabilité et d'arrêter de dire une chose et d'en faire une autre. Je ne veux pas attaquer une profession mais aujourd'hui les données de chaque profession sont connues. Malheureusement, nous ne sommes pas dans des minorations de 10 et de 20% mais plutôt de 80%, ce qui constitue un grand problème », a-t-il précisé. Noir, corruption, pratiques illégales..., Zouhair Chorfi ne fait pas dans la dentelle pour décrire une situation que malheureusement bon nombre de Marocains vivent au quotidien. En effet, face à un secteur public en réanimation, le secteur privé fait sa loi sous le couvert du rôle social et de la mission publique. Certes leur rôle dans le système de santé marocain est important mais certains font de cette noble profession un business juteux plus qu'autre chose et ce au grand dam du citoyen qui n'a d'autres choix que de se plier aux dictats du secteur. L'intervention de Chorfi n'était pas celle du SG du ministère des finances mais d'un simple citoyen qui subit de plein fouet les dictats de certains opérateurs privés. Toutefois, si la réaction de Chorfi a été fortement applaudie par l'assistance des Assises, elle n'a pas été du goût du secteur privé dont la réaction ne s'est pas faite attendre. L'Association nationale des Cliniques privées (ANCP) a publié un communiqué en guise de réponse à l'intervention du SG du ministère qu'elle a jugée de fracassante et irresponsable. « Les propos de ce haut commis de l'état qui accuse solennellement les médecins de sous-déclaration majeure (90%) de leur imposition et qui affirme en même temps accepter des contribuables une sous-déclaration de leurs revenus imposables à hauteur de 20% sont d'autant plus regrettables qu'ils vont à l'encontre des hautes recommandations de notre souverain que Dieu le glorifie qui n'a cessé de louer le travail 24h/24, tous les jours de l'année, des « Soldats de la Santé » que sont les médecins de notre pays et d'inciter les instances du pays au changement dans la prise en compte de la problématique de la Santé dans notre cher pays », lit-on dans ledit communiqué. En réaction aux propos de Z. Chorfi, l'ANCP et les syndicats ont décidé d'adopter les résolutions suivantes : * Un courrier au Président du CNOM a été envoyé demandant qu'il prenne position dans ce problème vu ses responsabilités vis à vis des médecins marocains ; * L'ANCP a esté en justice le SG du ministère des Finance qui devra répondre à celle-ci de ses propos ; * Le collège et l'ANCP ont sollicité des parlementaires pour qu'ils interpellent le Ministre des finances, au sein du Parlement, à propos des glissement graves de son Secrétaire Général ; * Un plan de communication via tous les médias est acté. Il consiste à dénoncer, sans ambages, les dérives verbales graves de M. le Secrétaire Général du ministère des Finances dont la vidéo a fait le tour de tous les médecins du pays et bien au-delà ; * Une grève des médecins du secteur privé est proposée. La proposition est de faire une Assemblée Générale des médecins associant l'ANCP et les différents syndicats juste après ramadan et de lancer, immédiatement après, une grève nationale de tout le corps médical libéral sur une durée d'une semaine. Il faut dire que cette nouvelle montée au créneau des professionnels de la santé du secteur privé vient s'ajouter à une série qui a démarré il y a quelques mois où les libéraux ont à plusieurs reprises menacé de faire la grève, de ne plus prendre en charge les assurés AMO où la toute dernière celle de ne pas prendre en charge les césariennes de la CNOPS. Ce qui est sûr c'est que le régulateur à savoir l'ANAM doit rapidement prendre les choses en mains pour mettre de l'ordre et assainir le secteur. A suivre !