■ Outsourcia a récemment été classé 29ème au N.Africa Fast Growth 50 et 150ème à l'Arabia 500 pour ses performances en terme de croissance. ■ Eclairage de Youssef Chraïbi, Directeur général d'Outsourcia sur les performances de l'entreprise au cours des 3 dernières années. ✔ Finances News Hebdo : Que représente pour la société Outsourcia cette classification ? ✔ Youssef Chraïbi : Nous saluons d'abord l'initiative de la création de ce classement valorisant les entreprises arabes à plus forte croissance, réalisée par Allword Network, organisation déjà reconnue pour l'établissement de classements similaires dans les régions du Sud. Je suis convaincu que la dynamique entrepreneuriale est un levier majeur de création de valeur dans les pays du Sud. Cette rencontre, première du genre, a regroupé à Istanbul 500 entrepreneurs arabes et turcs qui ont pu partager leur expérience entrepreneuriale et favoriser ainsi la collaboration Sud-Sud. Nous sommes, bien entendu, ravis que Outsourcia puisse faire partie de ce classement, (pour information, Outsourcia a été classé 29ème au N.Africa Fast Growth 50 et 150ème à l'Arabia 500) et nous sommes convaincus de l'importance de faire émerger des champions nationaux dans cette région. ✔ F.N.H. : Comment expliquez-vous cette performance de croissance de votre groupe qui vous a permis d'atteindre ce classement ? ✔ Y. Ch. : Le classement de Allword a été établi selon 3 critères audités sur les 3 dernières années : la croissance du CA, le nombre d'emplois créés et la part des revenus à l'export. Sur la base de ces critères, Outsourcia a enregistré de belles performances ces dernières années : une croissance forte de l'ordre de 40% en moyenne depuis son démarrage, la création de plus de 400 emplois ces 3 dernières années et la réalisation de plus de 85% de son chiffre d'affaires à l'export. ✔ F.N.H. : Le secteur des centres d'appels, activité «offshoring» par excellence, s'est développé d'une manière remarquable au cours des dernières années ; quelle est la marge de progression possible de ce secteur à moyen et long terme ? ✔ Y. Ch. : L'année 2010 a été exceptionnelle en termes de croissance (+20%) et création d'emplois (2011). Le premier semestre 2011 confirme cette tendance avec une forte croissance des sociétés leaders sur le marché. Je reste très confiant sur le potentiel de croissance de ce secteur, étant donné l'engouement croissant des entreprises pour l'outsourcing de fonction de services de façon générale, et pour l'offshoring, en particulier qui offre des modèles économiques attractifs. Le Maroc, étant positionné comme destination leader de l'offshoring francophone, devrait conserver ce rang compte tenu de ses atouts structurels et également de son positionnement sur des prestations à forte valeur, le protégeant d'une concurrence sur les prix, notamment des destinations d'Afrique subsaharienne ✔ F.N.H. : Qu'en est-il de la main- d'œuvre ? Est-ce que le Maroc dispose de compétences qualifiées pour faire face à la concurrence internationale et attirer d'avantage d'investisseurs? ✔ Y. Ch. : Notre main-d'œuvre est à la fois notre principal atout mais peut également constituer le principal frein à un développement encore plus massif de cette activité. En effet, compte tenu de la croissance organique importante des acteurs déjà installés, nous ressentons, non pas une pénurie mais une tension croissante sur le marché de l'emploi, impactant les délais de recrutement. Cela est lié avant tout aux compétences linguistiques et comportementales qui s'avèrent être insuffisantes compte tenu du niveau d'exigence de nos donneurs d'ordre. Afin d'y remédier partiellement, nous avons mis en place au niveau de l'AMRC, en partenariat avec l'ANAPEC, un programme d'urgence de mise à niveau en français, qui a déjà permis de former gratuitement plus de 700 personnes. Il convient à présent d'affiner et d'intensifier ce programme pilote. ✔ F.N.H. : Quels sont les défis relevés pour atteindre encore plus de performances et les perspectives d'extension d'Outsourcia à moyen et long terme ? ✔ Y. Ch. : Notre ambition première est de tenter de maintenir un rythme de croissance élevé et de poursuivre notre diversification sectorielle et géographique, afin de contribuer à l'émergence de champions nationaux, dans un métier (l'offshoring), encore largement dominé par des acteurs étrangers. Pour nous, cela passe aussi par une présence plus importante en France. Nous avons ainsi fait une acquisition d'une société française et avons par ailleurs ouvert un nouveau centre d'appels en France, où nous employons désormais 250 personnes, en plus des 500 au Maroc. Car nous pensons que, paradoxalement, la meilleure façon de développer l'offshore et de créer des emplois dans la région, est d'avoir une bonne implantation onshore, afin de sécuriser nos marchés et maîtriser les arbitrages en terme de localisation. ■ Propos recueillis par L.Boumahrou