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PME : Comment sortir de la sous-capitalisation
Publié dans Finances news le 13 - 10 - 2018

45% des sociétés créées au Maroc démarrent avec un capital de 10.000 DH, 80% avec moins de 100.000 dirhams.
Le financement par quasi-fonds propres se présente comme une solution pour ces structures.


«Les PME représentent 90% du tissu économique national». Voici la fameuse statistique qui revient sur toutes les lèvres quand on aborde le sujet. «90% des PME marocaines sont sous-capitalisées», en voici une autre, moins bien connue, mais qui résume parfaitement l'état actuel des entreprises de taille moyenne au Maroc.
La problématique des fonds propres ne date pas d'aujourd'hui. C'est un boulet que traînent les patrons des TPME depuis des années, malgré les bonnes intentions du gouvernement à travers plusieurs Lois de Finance.
A côté de la question des délais de paiement et celle de la rupture du cycle de trésorerie, la sous-capitalisation chronique se pose comme l'une des principales causes de défaillance chez ce type de structures.
Pour Amine Diouri, directeur des études et communication chez Inforisk, «le problème est à l'origine même de l'entreprise, au moment de sa création. Nous le savons, le capital social de démarrage est trop faible. 45% des sociétés créées le sont avec 10.000 dirhams de capital social, 80% avec moins de 100.000 dirhams. Sachant qu'au démarrage de l'entreprise, l'entrepreneur doit à la fois investir, trouver de nouveaux clients et financer le BFR (délais de paiement), les montants indiqués ne permettent pas de le faire, sans parler du paiement du loyer, des salaires éventuels, des impôts, etc.»
Résultat des courses, poursuit-il, «la très grande majorité des défaillances d'entreprises enregistrées en 2017 - plus de 8.000 - furent des TPE, qui n'avaient pas réussi à passer le cap de la «vallée de la mort»
(3 ans après la création)».
Généralement, les prêteurs conventionnels, les banques en l'occurrence, ont tendance à refuser de prêter de l'argent, car l'entreprise n'offre ni garantie ni cash-flow positif, en plus d'être sous-capitalisée. Les entreprises se retrouvent dos au mur, obligées de mettre la clef sous la porte, ou au mieux d'ouvrir leur capital à des tiers.
«On voit une augmentation d'entreprises sous-capitalisées, qui ont des fonds propres devenus inférieurs à la moitié du capital social. Cela arrive notamment dans le cas où l'entreprise accumule les pertes qui viennent diminuer les fonds propres. La loi oblige ces entreprises à se recapitaliser, par une opération d'accordéon, c'est-à-dire une diminution de capital pour éponger les pertes suivie d'une augmentation, sous peine d'être liquidées. Or, peu le font en réalité», regrette notre interlocuteur.

Vers quelles solutions se tourner ?
Mohamed Benchaâboun ministre de l'Economie et des Finances a déclaré, lors des journées de l'Université d'été organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qu' «il faut mettre en place un mécanisme qui puisse améliorer les fonds propres des PME. Un mécanisme qui permet non pas de rentrer dans le capital, parce que ce n'est pas accepté par la majorité des PME, notamment celles qui ont un caractère familial, mais de mettre en place ce qu'on appelle des quasi-fonds propres. C'est-à-dire de la dette subordonnée financée à des taux intéressants».
Les PME, familiales particulièrement, sont souvent réticentes à l'ouverture de leur capital. Elles écartent le plus souvent cette alternative craignant une perte de contrôle de leur société. Ainsi, les quasi-fonds propres se présentent comme un moyen idoine de financer des PME qui ont la hantise de la dilution.
L'instrument proposé par le ministre peut être utilisé comme un parfait outil de gestion du bilan pour la PME. En clair, ces dettes subordonnées serviront à renforcer les fonds propres des PME, en leur évitant de lancer des augmentations de capital, qui pourraient leur faire perdre le contrôle de leur entreprise. L'avantage est que, d'un point de vue comptable, ces dettes sont considérées comme des quasi-fonds propres.
«Le fait de mettre en place ce mécanisme permettra d'améliorer la structure bilancielle de la PME et, par ricochet, d'accéder tout de suite au crédit bancaire», clarifie Benchaaboun.
Notons au passage qu'un tel instrument est relativement plus cher qu'un financement «sénior», car le prêteur qui accepte de contracter une dette subordonnée est un créancier de dernier rang. Dit autrement, en cas de défaillance de l'emprunteur, le créancier subordonné ne sera remboursé qu'en dernier, après les autres créanciers. Donc, du moment où le risque de non remboursement est plus élevé, le taux d'intérêt d'une dette subordonnée l'est aussi. Cette «juniorisation» de la dette peut aussi être dédommagée par d'autres avantages, comme par exemple des redevances établies en fonction des revenus générés, ou encore des options d'achat sur le capital de la société financée.

Absence de vision stratégique
Peu de PME se posent la question de leur stratégie à moyen et long terme. Elles ont plutôt une approche opportuniste pour développer ou maintenir leur activité, sans se soucier de l'avenir de leur boîte.
«Beaucoup de dirigeants de TPME manquent de vision stratégique sur le devenir de leur entreprise, sur les investissements et sur les ressources nécessaires pour se développer. Pour eux, l'entreprise permet simplement de financer la belle voiture ou la villa. Or, sans cette vision, il n'y a pas de développement des ressources de l'entreprise», explique Douiri.
Renforcer ce manque de capitalisation passe d'abord par un changement de mindset de nos dirigeants de TPME, avec une vraie vision stratégique, la volonté de réinvestir chaque centime gagné dans son entreprise, caractérisée par le non versement de dividendes en cas de bénéfices, etc.», avant de penser à autre chose, souligne notre expert.
Cette absence de vision peut conduire au scénario catastrophe hélas ! classique, et qui explique le taux élevé de mortalité des entreprises. Souvent au bout de quelques années, l'activité se dégrade, et les dirigeants imputent, à tort, ce ralentissement à la frilosité des banques, qui refusent de les financer.

Un meilleur accès aux fonds de garantie de la CCG
Le nouveau ministre semble plus que déterminé à refonder la PME et la TPE marocaine. Il en fait l'un des axes prioritaires dans son prochain PLF, avec le remboursement de la TVA et les délais de paiement. Il a révélé qu'il y a un important travail qui se fait au niveau des Fonds de garantie, expliquant vouloir établir un «Small Business Act», dont l'objectif est un meilleur accès aux fonds de garantie de la CCG.
«L'idée est de simplifier les fonds de garantie pour plus de lisibilité et pour qu'ils soient plus utilisés par les entreprises et les banques», a-t-il déclaré, précisant que «nous comptons réduire leur nombre de 12 à 2». Le premier fonds de garantie aura pour mission le financement de la trésorerie et le second servira pour l'investissement. Et d'ajouter : «On essaiera également d'adresser toute la tranche de la TPE qui n'est aujourd'hui financée ni par les banques ni par le système des associations de microcrédit, et ce par un nouveau mécanisme qui sera mis en place avec la Caisse centrale de garantie». Une réforme qui fera partie du lot de mesures du projet de Loi des Finances 2019. ■

Comment évaluer la structure bilancielle des PME
Première constatation faite d'après les différentes études réalisées par Inforisk, le niveau de fonds propres varie selon la catégorie d'entreprises. Pour les TPE, les capitaux propres, les quasi-fonds propres et comptes courants d'associés représentent plus de 2/3 des ressources de l'entreprise. Suivent les dettes fournisseurs. Le financement par crédits bancaires ne représente que 9% des ressources totales. A l'inverse, pour les grandes entreprises, la part des fonds propres dans le total des ressources baisse fortement au profit des crédits bancaires. Conclusion : la part des fonds propres dans le total passif dépend du niveau d'accès des entreprises aux crédits bancaires, ce qui exclut de fait beaucoup de TPE.


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