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Baisse du taux directeur : «Les instruments de la politique monétaire sont devenus de plus en plus inefficaces...»
Publié dans Finances news le 20 - 09 - 2012

Baisser les taux n'est pas suffisant pour relancer la croissance.
Le lien de causalité entre baisse des taux et variation de la masse monétaire reste difficile à prouver.
La situation économique n'est pas inscrite au premier niveau des priorités du gouvernement.
Otmane Gair, economiste, président du Centre d'études et de recherches en gouvernance et politiques publiques.
- Finances News Hebdo : Bank Al-Maghreb a décidé d'abaisser son taux directeur en mars dernier pour soutenir l'économie. Pensez-vous que cela est suffisant pour une relance de la croissance ? Mesurez-vous les impacts de cette décision 6 mois plus tard ?
- Otmane Gair : La baisse du taux directeur par la Banque centrale entend bien sûr favoriser l'octroi des crédits par les établissements bancaires et, par voie de conséquence, favoriser l'investissement et la consommation, notamment dans un contexte de crise qui secoue le Royaume. Tout de même, il ne faut pas, à mon avis, considérer que par cette simple décision seulement on pourrait relancer la croissance dans la mesure où celle-ci reste intimement liée au cadre macroéconomique dans sa globalité, dont le taux d'intérêt n'est qu'un élément parmi tant d'autres facteurs aussi importants et primordiaux.
A cela il faut ajouter que les instruments de la politique monétaire sont devenus de plus en plus inefficaces à la lumière de la conjoncture difficilement maîtrisable. Généralement ,et d'après les chiffres du ministère de l'Economie et des Finances, la masse monétaire (M3) a augmenté à fin juin 2012 de 5,7% en glissement annuel, après +4,4% un an auparavant. Cette évolution a résulté de l'amélioration de la croissance des créances sur l'économie, passant de +6% à +9,2%, en lien avec l'amélioration du rythme de progression des crédits bancaires qui est passé à +7,4% après +6,7%.
Mais, globalement, le lien de causalité entre la baisse du taux directeur et la variation de la masse monétaire reste difficile à prouver.
- F. N. H. : Ce mécanisme de planche à billets pour soutenir l'économie ne va-t-il pas nous placer dans une situation similaire à celles des pays européens et des USA ?
- O. G. : Il est tout à fait normal que la Banque centrale fasse appel aux instruments d'intervention indirects de la politique monétaire dont elle dispose pour agir sur la masse monétaire en circulation, et par voie de conséquence soutenir la croissance à travers l'encouragement de la consommation et l'investissement.
C'est dans ce sens que la décision de la Banque centrale s'inscrit, mais qui reste à consolider par un investissement dans le capital confiance par les autorités publiques.
- F. N. H. : Doit-on craindre une situation inflationniste suite à l'abaissement des taux ?
- O. G. : Je ne pense pas que le risque d'une situation inflationniste existe, pour la simple raison qu'il n'y a pas une trappe au crédit. Les taux d'évolutions du crédit restent très corrects à la lumière du besoin de financement de l'économie. Cependant, il y a plusieurs autres facteurs qui font en sorte que le Maroc pourrait devenir relativement inflationniste, comme la flambée des prix des matières premières au niveau mondial, ce qui pourrait engendrer une inflation importée.
Il faut signaler en revanche que le Maroc a déployé d'énormes efforts durant les dernières années pour assurer une meilleure maîtrise des niveaux de prix ; un objectif atteint parfois au détriment de la croissance.
La réforme de la Caisse de compensation doit, dans ce sens, tenir compte du risque inflationniste de la libéralisation totale des prix, qui pèse sur l'économie nationale.
- F. N. H. : A votre avis, cette décision est-elle passagère ou doit-on s'attendre à une baisse des taux supplémentaire dans les mois ou années à venir ?
- O. G. : Tout dépend de l'évolution des différents agrégats de l'économie nationale, et des exigences de croissance et de stabilité de la conjoncture économique. Cela implique de la part du gouvernement et des autorités monétaires plus de prudence, et d'audace.
- F. N. H. : A votre avis, quels sont les leviers dont nous disposons à côté des mesures monétaires pour relancer la croissance ?
- O. G. : Le Maroc a besoin actuellement d'un nouveau modèle de croissance, qui pourrait favoriser la création d'emplois et de richesses, l'inclusion sociale et l'émergence d'une véritable classe moyenne. Cela passe essentiellement à travers l'abandon de la spécialisation passive axée sur la compétitivité-coût, et l'adoption d'une diversification productive, axée sur l'innovation et la création de plus de valeur ajoutée.
La relance de la croissance nécessite la diversification des marchés étrangers, tout en développant le marché intérieur en tant que base arrière pour amortir les chocs exogènes. La dépendance du Maroc envers l'Europe en termes d'export est une limite majeure à l'expansion de l'offre marocaine et, par voie de conséquence, à sa croissance. L'amélioration du potentiel de croissance impose le développement du capital humain, et la qualité de la gouvernance institutionnelle, comme deux déterminants clés de la compétitivité.
Dans ce contexte de mondialisation, il faudrait concrétiser le potentiel d'intégration économique régionale, notamment avec l'Union européenne et l'Afrique voisine, pour assurer une insertion réussie dans le commerce mondial, afin de tirer profit des multiples opportunités offertes.
- F. N. H. : Dans ce sens, comment jugez-vous l'action du gouvernement ?
- O. G. : L'action du gouvernement reste décisive pour instaurer un climat de stabilité, de confiance et de croissance. Malheureusement, le gouvernement actuel manque de visibilité et de programme économique; je dirais même que la situation économique n'est pas inscrite au premier niveau des priorités du gouvernement.


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