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Processus de Barcelone
Publié dans Finances news le 01 - 12 - 2005

A Barcelone, les pays partenaires du processus euro-méditerranéen comptaient adopter un programme de travail pour les cinq prochaines années et une déclaration politique sur les objectifs du processus en termes de paix, de stabilité et de prospérité dans la région. Présentée comme une alternative au volontarisme américain, l'approche européenne de la coopération avec les pays arabes aura été rudement mise à l'épreuve.
Le premier Sommet euro-méditerranéen de l'histoire s’est tenu à Barcelone sur fond de difficiles discussions sur le terrorisme et l'immigration et en l'absence des principaux chefs d’Etat arabes partenaires de l'Europe.
Deux sujets intéressent en priorité les représentants des 40 pays invités au sommet : le terrorisme international, qui vient de frapper à nouveau en Jordanie, et la poussée de l’immigration clandestine venant du Sud.
Ce sommet vise essentiellement à donner un second souffle au «processus de Barcelone», un «partenariat euro-méditerranéen» lancé en 1995 pour faire de la Méditerranée une «zone de paix et de prospérité» et dont les résultats sont jugés peu probants. Pour rappel, le processus Euromed lie les 25 pays de l'Union européenne à dix partenaires méditerranénens: Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Israël, Autorité palestinienne, Jordanie, Syrie, Liban, Turquie.
Le sommet a rencontré aussi plusieurs opposants. Ainsi, des milliers de personnes ont manifesté dimanche dernier dans le centre de Barcelone contre sa tenue qui devait débuter dans la soirée, en se déclarant opposées à «la Méditerranée du capital et de la guerre». Alors que sur le plan géo-économique de grands ensembles se constituent et que la régionalisation de la mondialisation s’accélère, il apparaît de plus en plus que l’Europe et les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) ont du mal à structurer leur rapprochement. Les enjeux de taille auxquels l’ensemble de la région est confronté rendent ainsi nécessaire la redéfinition des termes du contrat liant l’Europe à ses voisins du Sud de la Méditerranée.
Le partenariat euro-méditerranéen, lancé en 1995 à Barcelone, s’est assigné comme objectif principal l’instauration d’un espace de paix et de prospérité partagées, dans le respect des droits humains. Dix ans après sa mise en œuvre, le bilan du partenariat euro-méditerranéen demeure en deçà des objectifs qui ont été assignés au processus de Barcelone lors de son lancement.
Echec
Il est à signaler que le Maroc (représenté par le Premier ministre, Driss Jettou), la Turquie et la Palestine ont collaboré pleinement aux travaux de l'Euromed, selon une source espagnole. En revanche, un premier groupe constitué par l'Egypte et la Tunisie a opposé de fortes résistances aux pressions européennes pour qu'ils prennent des engagements en matière de bonne gouvernance, de démocratisation, de droits des femmes, selon la même source.
Par ailleurs, la Syrie, le Liban et l'Algérie ont fait problème dans les discussions sur le code de bonne conduite antiterroriste, notamment sur la définition de cette notion
Le volet économique du partenariat, en particulier, n’a pas abouti aux résultats escomptés, à savoir une modification sensible du sentier de croissance des PSEM afin de permettre une augmentation du revenu par tête d’habitant et d’absorber l’accroissement de la population active. De plus, les produits agricoles demeurent contingentés, alors même que l’Union européenne a développé un arsenal de normes qui ont rendu l’accès à son marché plus difficile. L’aide financière de l’Europe accordée aux PSEM, malgré sa qualité et son apport important pour les pays partenaires méditerranéens, notamment en matière d’appui aux réformes économiques globales et sectorielles, reste disproportionnée par rapport à l’appui financier massif accordé aux pays d’Europe centrale et orientale. Ainsi, pour la période 2000-2006, l’UE aura alloué trente euros par habitant à ces pays contre quatre pour les douze pays partenaires de la Méditerranée. Le partenariat euromed souffre également des distorsions portées à la liberté de circulation des personnes, ce qui pèse sur la libéralisation des services et la constitution d’un espace régional de libre-échange. De plus, l’intégration euro-méditerranéenne nécessite la mise en place d’une nouvelle politique migratoire, qui donnerait plus d’importance au mouvement de la main-d’œuvre qualifiée, dans un contexte de complémentarité démographique. Enfin, le partenariat euromed n’a pas permis l’éclosion et la réussite d’un véritable processus d’intégration régionale, ce qui est de nature à affecter négativement le développement de l’investissement direct étranger dans les PSEM et retarde, par conséquent, le processus d’intégration euro-méditerranéenne.
Tensions politiques
Cette intégration sud-sud est rendue complexe par les tensions politiques régionales persistantes qui viennent entacher la cohérence et l’efficacité des initiatives visant à promouvoir la coopération entre pays et qui gênent l’élaboration de politiques de développement d’une infrastructure économique régionale.
Des raisons économiques constituent aussi un frein à l’accélération de l’intégration régionale dans la zone euromed. Elles portent notamment sur la grande disparité de développement entre les partenaires, la faible diversification de leurs structures productives, les caractéristiques plus concurrentes que complémentaires des économies dans la région et l’hétérogénéité des législations nationales.
D’autres facteurs empêchent toute avancée significative du processus d’intégration régionale. Il s’agit du manque d’infrastructures régionales ferroviaires et maritimes, des grandes difficultés rencontrées en matière de financement des échanges régionaux et la quasi-inexistence de contacts et de relations entre les différents opérateurs économiques. Seule initiative d’importance depuis Barcelone,
l’Accord d’Agadir visant à établir une zone de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, a pris du retard en matière de mise en œuvre. Cette initiative constitue pourtant un puissant levier de développement pour les quatre pays concernés, compte tenu de ses effets potentiels sur la diversification des échanges, l’émergence d’économies d’échelle et d’avantages comparatifs intra-branches et sur l’attrait des investissements directs étrangers.
En parallèle, le renforcement des relations économiques entre les pays maghrébins devrait conférer plus de crédibilité à la stratégie d’ouverture entamée par ces pays, notamment vis-à-vis de l’Union européenne.
Enfin, de nouveaux défis s’imposent aux pays méditerranéens avec l’adhésion définitive le 1er mai 2004, à l’UE, de dix pays de l’Europe de l’Est et orientale (PECO).
Cette adhésion, même si elle offre de nouvelles perspectives en terme de développement des échanges entre les partenaires méditerranéens et les PECO, fait craindre une concurrence politique, économique et financière susceptible d’affaiblir l’intérêt que l’Union porte à ses partenaires du Sud. De plus, elle pourrait peser sur les ressources financières qu’elle serait prête à leur consacrer et détourner l’investissement direct étranger.
A noter qu’en marge du sommet euroméditerranéen, un fonds de capital-risque doté de 45 millions d'euros et destiné à promouvoir les investissements dans les entreprises du Maghreb a été créé à Barcelone.
Dans ce sens, un accord a été signé par le gouvernement de Catalogne (Generalifat), l'Institut de Crédit Officiel (ICO) espagnol et la Banque Européenne d'Investissement (BEI).
L'objectif est de favoriser les investissements privés dans des entreprises d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. A terme, entre 60 et 100 millions d’euros pourraient être apportés au total à ce fonds grâce à l'arrivée d'autres partenaires espagnols.
La lutte contre l'immigration clandestine a émergé comme le seul consensus du premier sommet entre l'UE et ses dix partenaires de la Méditerranée qui n'ont pas réussi à produire de déclaration commune en raison des désaccords entre Arabes et Israéliens.


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