Elections: Deux projets de loi adopté en commission à la Chambre des représentants    Sefrou : Le rappeur Pause Flow poursuivi en état de liberté    Interpol : le nouveau président promet un renforcement de la coopération avec le Maroc    La Somalie réitère son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc et salue l'adoption de la résolution 2797    ADM annonce la mise en service de l'autoroute Tit Mellil–Berrechid    ONCF: un chiffre d'affaires global prévisionnel de plus de 5 MMDH en 2025    Africa Investment Forum 2025 : Soft power et investissement, le double dividende marocain    Assurances : Les primes progressent de 7,2% à fin septembre    Médias : Rabat désignée capitale arabe de l'information pour 2026    Mondial 2026: Quels adversaires pour le Maroc ?    Les Lionnes bouclent leur préparation avant d'affronter le Burkina Faso    Nayef Aguerd de retour à la compétition samedi face à Toulouse    Saibari, Salah-Eddine et Driouech font sensation en Ligue des Champions    Théâtre: «Daribat Al3ichq», quand la passion consume tout    The Moroccan Fair: un nouveau rendez-vous international pour les marques marocaines    Bourse de Casablanca : ouverture en grise mine    Vladimir Poutine attendu en Inde pour une visite d'Etat les 4 et 5 décembre    Fusillade à Washington: le FBI enquête sur un éventuel acte terroriste    En pleine tension en Ukraine, la France instaure le service militaire volontaire à partir de l'été prochain    Guinée-Bissau. Le général Horta N'Tam prend les commandes    La 93e AG d'INTERPOL, "un succès" à tous les niveaux et sur tous les plans (M. Hammouchi)    Le Maroc et L'Espagne tiennent la prochaine session de la Réunion de Haut Niveau les 3 et 4 décembre à Madrid    Le groupe Al Omrane et la FRMF scellent un partenariat stratégique    Foot africain : Quatre clubs marocains en quête de victoires en interclubs ce vendredi    Foot féminin : Maroc–Burkina Faso en amical ce soir à Marrakech    CAN Maroc 2025 : le Maroc s'illustre aussi au sifflet    S.A. la Princesse Lalla Zineb préside l'Assemblée Générale de La Ligue Marocaine pour la Protection de l'Enfance    Somalia reaffirms support for Morocco's sovereignty over Western Sahara    Algerian journalist Saïd Bouakba faces trial for remarks on Eastern Sahara    Influencer Soukaina Benjelloun jailed pending trial in defamation case filed by ex-husband    Violence à l'égard des femmes: Cap sur une refonte de l'arsenal juridique    Cours des devises du vendredi 28 novembre 2025    Fès-Meknès : Les dossiers brûlants sur la table du nouveau wali    ECOFEST : le Sénégal lance la première édition    SAR le Prince Moulay Rachid : « le Festival de Marrakech a inscrit le Maroc sur la carte des grands rendez-vous cinématographiques internationaux »    Avec « Don't Let the Sun Go Up on Me », Asmae El Moudir explore l'ombre et la résilience    La Princesse Lalla Zineb préside l'Assemblée Générale de La Ligue Marocaine pour la Protection de l'Enfance    Akhannouch préside une réunion de haut niveau avec les représentants du GAFIMOAN    Le temps qu'il fera ce vendredi 28 novembre 2025    Marrakech : Le Français Lucas Philippe élu nouveau président d'Interpol    Italie : La justice milanaise requiert 11 ans de prison pour l'élu qui a assassiné Younes El Boussettaoui    France : Des responsables musulmans dénoncent «une instrumentalisation politique»    Algérie : Un journaliste arrêté pour avoir évoqué indirectement la marocanité du Sahara oriental    L'artiste Manal Benchlikha, nouvelle ambassadrice de FIAT au Maroc    Hajji : « Marrakech attire des cinéastes, producteurs et acteurs majeurs du cinéma international »    Mondial U17 : Portugal-Autriche, affiche inédite pour la finale    Nathacha Appanah remporte le prix Goncourt des lycéens    Démantèlement d'un réseau criminel de trafic international de drogues, 16 tonnes de « chira » saisies    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Notaires et adouls vs Agents d'affaires : Le bras de fer n'est pas terminé !
Publié dans Finances news le 31 - 10 - 2013

Décidément, le ministère de la Justice n'en finit pas d'avoir des professionnels en colère sur le dos.
Les adouls et notaires demandent au gouvernement de surseoir à la mise en œuvre du processus législatif du projet de Loi 88-12. Et ils ne semblent nullement convaincus des arguments du ministère.
Pour du forcing, autant dire que c'est réussi, bien que jusqu'à présent aucun compromis n'ait été trouvé. Et pour du jamais vu, ça l'est aussi : quatre jours sans notaires et sans adouls, c'est dire l'ire de ces professionnels.
Tellement en colère que les Ordres nationaux des notaires et des adouls ont accordé leurs violons en organisant ensemble, le jeudi 24 octobre, un sit-in de deux heures devant le siège du ministère de la Justice. Ils ont observé du 24 au 28 octobre une grève nationale pour exprimer «l'inquiétude et le mécontentement de tous les membres de ces deux professions et leur rejet catégorique du projet de Loi N°88-12 qui attribue aux agents d'affaires (écrivains publics) la compétence pour rédiger des actes à date certaine», explique-t-on.
Le motif de cette colère sans précédent est la décision du gouvernement d'encadrer la profession des agents d'affaires en les impliquant dans la rédaction des actes à date certaine, à travers le projet de Loi 88-12.
Ce projet de Loi vise à permettre aux agents d'affaires actifs d'exercer leur fonction de rédacteurs d'actes sous-seing privés à condition de prouver qu'ils exercent habituellement la profession d'agents d'affaires chargé de la rédaction des actes, conformément aux dispositions du troisième alinéa du chapitre premier du Dahir du 27 décembre 1364 (12 janvier 1945)».
Un acte jugé comme une régression par rapport à la politique menée ces dernières années pour la réforme des professions juridiques et judiciaires, leur mise à niveau et leur moralisation afin de garantir la protection des droits des citoyens et le renforcement de la sécurité des transactions. Bien qu'il ne s'agisse encore que d'un projet de Loi régissant la profession d'agents d'affaires rédacteurs de contrats à date certaine.
Pour les notaires et adouls, «cette approche exprime le double langage du gouvernement et le décalage entre son discours et ses pratiques. Alors qu'il promeut le mérite et l'équité comme fondamentaux constitutionnels, dans le même temps il bafoue ces principes en prenant l'initiative de mettre en avant une catégorie d'agents immobiliers sans veiller à leur imposer aucune condition de compétence et d'expertise pour exercer un métier de rédacteur d'acte qui nécessite des diplômes universitaires, une formation pointue et une longue période de stage».
Un notaire ayant souhaité garder l'anonymat assure que l'accès au métier de notaire est des plus restrictifs. En plus des années de formation, il faut ajouter les années de stages, en plus de l'investissement important pour entrer en activité. «Nous avons également un métier à très grande responsabilité face à la loi, que le moindre écart peut être sanctionné par l'incarcération, que d'autres professionnels n'ont pas et ce n'est pas logique lorsqu'on prétend sécuriser les transactions et veiller ainsi au respect des droits des citoyens».
Confusion des prérogatives
Depuis jeudi 24 octobre, les réunions se sont succédé, même du côté du ministère de la Justice qui a publié le jour même du sit-in un communiqué où il se confondait en explications sur les motivations de sa décision.
Notamment que le projet de Loi relatif aux agents d'affaires vise à mieux organiser cette profession et ne confère à ces agents la rédaction que d'actes coutumiers, tout en soumettant l'exercice de leur profession au contrôle du parquet général. Côté garanties, pour exercer le métier d'agent d'affaires, il sera exigé un permis émanant des autorités administratives et un certificat délivré par l'administration fiscale qui prouve l'exercice habituel de la profession. Un communiqué du ministère signale également que les agents d'affaires ne peuvent, en aucun cas, être dépositaires de fonds, ni assurer les procédures afférentes à l'enregistrement et à l'inscription de l'acte auprès de la Conservation foncière.
Mais cela ne semble pas convaincre, puisque l'attribution de la compétence de rédiger des actes à date certaine aux agents d'affaires «en l'absence de conditions objectives d'aptitude, de formation juridique et d'expertise professionnelle va conduire non seulement à la perte des droits et des biens des citoyens et des investisseurs mais aussi à une crise économique et juridique qui aura pour conséquence l'encombrement des tribunaux avec de nouveaux litiges inutiles», soutiennent les notaires et les adouls.
Les deux professions s'interrogent même sur l'intérêt de créer une nouvelle profession, alors même qu'aucune étude préalable n'a été réalisée en vue d'évaluer les conséquences de cette décision sur la sécurité des transactions et ses impacts au niveau économique et social.
Une ombre au tableau de la réforme de la Justice
Le projet de créer une nouvelle profession chargée de la rédaction des actes à date certaine va constituer une anomalie dans l'arsenal juridique national et une exception au niveau régional et même international, alors même que le Maroc s'est engagé à mettre à niveau sa législation avec les normes internationales. Comme il a institué comme principe constitutionnel la primauté des conventions internationales ratifiées, estiment les notaires et les adouls du Royaume.
Voilà pourquoi l'Ordre national des notaires et l'Ordre national des adouls ont demandé au gouvernement de surseoir à la mise en œuvre du processus législatif du projet de Loi 88-12. Prédisposés à participer à toute discussion sérieuse et responsable afin de remédier à cette situation incongrue, ils n'ont encore eu pour réponse qu'un communiqué qui insiste sur le fait que ce projet de Loi a déjà été déposé au Secrétariat général du gouvernement (SGG) en 2011 par l'ancien gouvernement.
Le texte du projet a même été publié sur le site web du ministère de la Justice et des libertés pendant trois mois. Il a également été publié sur le site du SGG pendant un mois. «Pourtant, aucune réclamation ou protestation n'a eu lieu à l'époque, ce qui a laissé croire que toutes les parties concernées approuvaient ce projet, mais les notaires et les adouls nous surprennent par leur rejet», souligne le ministère de la Justice.
Voilà donc une ombre de plus au tableau de la réforme de la justice et à celui de Ramid.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.