L'Agence nationale de la promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) a pu consolider sa position sur le marché en tant qu'opérateur majeur sur le plan national. L'agence entame une refonte de ses dispositifs et diversifie ses offres, présentées lors d'un séminaire organisé récemment. L'amélioration de l'employabilité des jeunes est un souci majeur au niveau mondial, mais aussi national. Heureusement pour nos jeunes, les décideurs en sont, de plus en plus, conscients. C'est d'ailleurs ce qui motive, ces derniers temps, le dynamisme de l'Anapec en matière de communication. Dans ce cadre, l'Agence a organisé, jeudi 14 novembre, en partenariat avec la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc, un séminaire d'information sous le thème : «L'offre d'accompagnement de l'Anapec au profit des employeurs». Tenu au parc industriel de la CFCIM d'Ouled Salah à Bouskoura, le séminaire était l'occasion idéale pour Hafid Kamal, Directeur général de l'Anapec, de présenter l'offre de service de l'agence destinée aux employeurs et principalement ceux installés au parc d'Ouled Salah. En effet, il a exposé l'offre qu'apporte l'agence aux entreprises et aux recruteurs afin de réussir leurs embauches ainsi que les offres de formation et de qualification des jeunes chercheurs d'emploi. Les entreprises, en quête de profils qualifiés et opérationnels dès leur premier travail, font appel, de plus en plus, aux personnes ayant un certain nombre d'années d'expérience. Résultat, les jeunes fraîchement diplômés se retrouvent écartés de l'équation. Le seul espoir est de faire appel à leur réseau pour faciliter leur embauche ou, avec beaucoup de chance, dénicher l'employeur qui voudra bien les recruter, soit spontanément, ce qui est de moins en moins fréquent, soit par contrainte, pour des raisons purement économiques, vu que ces jeunes n'exigeront pas une grande rémunération. A entendre la présentation du Directeur général de l'Anapec, le calvaire des jeunes chercheurs d'emploi semble révolu. En effet, l'agence collecte les candidatures, diffuse gratuitement les offres d'emploi, effectue la présélection sur dossier selon des critères définis, organise des entretiens et des épreuves de sélection des candidats, et fournit des conseils pour une meilleure gestion de l'emploi et des compétences dans l'entreprise. En plus, l'Anapec aide les recruteurs à identifier, à partir d'une analyse de chaque situation, les compétences nécessaires pour améliorer les résultats et assurer le développement au regard des compétences déjà disponibles. Les services proposés, dans ce cadre, sont principalement un diagnostic de la situation de l'emploi et des compétences dans l'entreprise, des accords de partenariat sous forme de conventions pour la promotion de l'emploi et des compétences. Des séminaires sont organisés réunissant des responsables d'entreprises, pour diffuser des informations sur la gestion des ressources humaines ou des formations sur les pratiques de recrutement. Pour accompagner toutes ces actions, l'Etat avait mis en place les programmes Idmaj, Taehil et Moukawalati. Ce dernier n'ayant pas pu décoller, on n'en entend plus parler. En revanche, Idmaj et Taehil bénéficient du coup de pouce de l'Etat. A titre d'exemple, l'exonération des indemnités de stage, la prise en charge de la couverture sociale et le contrat d'intégration professionnelle. Certes, les retombées de ces incitations sont très positives bien que les professionnels aient émis, lors du séminaire, quelques limites à ce modèle. Dans son intervention, Khalid Idrissi Kaitouni, Directeur de l'appui aux investisseurs et de la création d'entreprise au sein du comité de direction de la CFCIM, a déclaré : «l'objectif initial du contrat d'insertion professionnelle (CIP) était de favoriser le recrutement des jeunes pendant quelques mois dans les PME. Toutefois, j'ai remarqué que la plupart des entreprises qui utilisent le CIP sont les banques, les assurances et les grandes structures, mais sans couverture sociale. C'est en quelque sorte un détournement de l'objectif de ce dispositif destiné principalement aux PME». En réponse à cette remarque, Hafid Kamal n'a pas nié qu'il «fallait rectifier le tir et limiter les excès parce qu'il y a des entreprises qui en abusent et d'autres qui tournent à 100% avec ce genre de contrat». Il a également mis en exergue l'aspect positif du CIP, puisque étant un stage rémunéré, 80% des bénéficiaires dans le secteur bancaire réussissent à décrocher un CDI au sein de la structure d'accueil. Après leur départ, 63% d'entre eux ne mettent que 3 mois, en moyenne, pour trouver un autre poste alors que la moyenne nationale est de 12 mois. C'est dire que le fait de passer par ce dispositif raccourcit la durée de la recherche d'emploi. Sur un autre registre, un expert-comptable, consultant en recrutement, a signalé une sorte «d'excès de zèle» de la part de l'Anapec dans le traitement des dossiers de candidatures, déposés par les employeurs dans le cadre du programme Taehil. «Outre la lenteur de la procédure, on nous refuse un dossier de candidature juste parce qu'on a écrit le prénom Asma avec un seul (a) au lieu de deux», a-t-il souligné. A ce titre, l'Anapec a mis en place un site dédié aux demandes de formation, ce qui pourrait accélérer le processus et faciliter le suivi des dossiers. S. Zeroual Triplement des insertions depuis 2004 Durant l'année en cours, l'Anapec a pu renforcer son positionnement en tant qu'acteur de premier plan dans le secteur de l'emploi. L'agence a réussi à tripler le nombre des insertions des chercheurs d'emploi entre 2004 et 2012 avec une progression moyenne annuelle de 10%, à 60.000 insertions. Aujourd'hui, elle compte 77 agences locales modernes conformes aux standards internationaux et 300 guichets pour l'accompagnement des porteurs de projets d'auto-emploi. La stratégie de développement de l'agence 2013-2016, où les services à distance à destination des jeunes à la recherche d'emploi représentent un axe majeur, lui permettra de consolider davantage sa position en matière d'intermédiation dans le secteur de l'emploi.