La réforme en cours de la Moudawana, conduite selon une approche inclusive impliquant magistrats, oulémas, experts juridiques et société civile, est une dynamique continue portée par la Vision de SM le Roi Mohammed VI, a affirmé l'ambassadeur du Maroc au Chili, Mme Kenza El Ghali. Mme El Ghali, qui a animé mercredi un séminaire à l'Université O'Higgins du Chili sous le thème « Les réformes relatives aux droits des femmes sous l'égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a ajouté que le Souverain ne cesse d'accorder Sa Haute sollicitude à la promotion des droits des femmes et à la consolidation du rôle de la famille comme socle de la société marocaine. Devant un large public composé d'universitaires, d'étudiants, de représentants institutionnels et d'acteurs de la société civile, l'ambassadeur du Maroc a mis en lumière le rôle central de la réforme du Code de la famille, initiée en 2004 sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi, soulignant que cette réforme n'a pas créé de droits nouveaux, mais qu'elle a considérablement renforcé leur effectivité. La réforme de 2004 avait notamment amélioré l'accès au divorce pour les femmes, introduit des garanties renforcées en matière de garde d'enfants, et encadré de manière rigoureuse la polygamie. Ce processus a permis de placer la famille sous la double responsabilité des deux conjoints, en rupture avec l'approche patriarcale antérieure. En 2011, a-t-elle ajouté, la Constitution marocaine est venue consacrer dans son article 19 le principe de l'égalité entre les sexes, en affirmant l'engagement de l'Etat à promouvoir la parité et en conférant à cette disposition une force constitutionnelle. Cette avancée structurelle s'est accompagnée d'un suivi politique et juridique permanent. Dans le Discours du Trône de 2022, Sa Majesté le Roi a exprimé la nécessité de mettre à jour la Moudawana, afin qu'elle reflète les évolutions sociales, économiques et culturelles du Royaume. Cette volonté Royale s'est concrétisée par la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement en septembre 2023, appelant à une révision profonde et participative du Code de la famille. Ainsi, la réforme en cours, conduite selon une approche inclusive, vise à corriger les insuffisances identifiées dans l'application du Code, à renforcer les garanties pour les femmes et à inscrire cette législation dans une lecture ouverte, juste et équilibrée de la Charia, a poursuivie la diplomate marocaine. Mme El Ghali a partagé avec l'auditoire des données récentes illustrant les avancées significatives dans la représentation féminine au sein des institutions marocaines. Aujourd'hui, les femmes occupent 24,3 % des sièges à la Chambre des représentants et 31,6 % à la Chambre des conseillers. Dans le monde de la diplomatie, 43 % du personnel du ministère des Affaires étrangères et 40 % des ambassadeurs, consuls généraux et chefs de mission du Maroc sont des femmes. Ces chiffres s'ajoutent à d'autres avancées majeures : depuis 2006, des mourchidates sont formées pour enseigner un islam tolérant et accessible aux femmes, et depuis 2018, les femmes peuvent exercer la fonction de Adoul. De même, plus de 30 femmes ont été nommées ambassadeurs et d'autres occupent des postes influents dans les domaines de la magistrature, de la santé, de la recherche, de l'entrepreneuriat ou encore de l'art et de la culture. Lire aussi : Révision de la Moudawana : Les principales propositions dévoilées L'ambassadeur du Maroc a toutefois rappelé que des défis importants subsistent. Le premier d'entre eux concerne l'application effective des lois, qui, bien qu'existantes, peinent parfois à se concrétiser sur le terrain, notamment dans les milieux défavorisés. Elle a également pointé du doigt les écarts salariaux persistants entre hommes et femmes, ainsi que les difficultés spécifiques rencontrées par les mères dans la progression de leur carrière. Ces défis exigent, selon Mme El Ghali, des réponses systémiques : politiques publiques adaptées, garde d'enfants, congés parentaux équitables et mécanismes de soutien à l'emploi féminin. Cette réforme continue de la Moudawana est accompagnée d'initiatives majeures sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi, dont l'INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain), le RAMED et l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). La Constitution de 2011 a consacré ces engagements en ancrant l'égalité de genre comme principe fondamental de l'Etat de droit. L'assistance a enfin suivi une vidéo sur les initiatives marocaines en Afrique, mettant en avant les efforts du Royaume en matière d'éducation, de santé, de formation professionnelle et d'infrastructure. Il est notamment souligné dans la vidéo que la promotion des droits des femmes est indissociable du développement économique du continent, et que l'autonomisation économique des femmes africaines constitue un levier puissant pour faire progresser leurs droits.