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Budget 2014 : Des objectifs modestes, mais sont-ils réalisables ?
Publié dans Finances news le 28 - 11 - 2013

Le souci tant affiché du rétablissement des équilibres macroéconomiques, de stabilisation des avoirs extérieurs et de maîtrise du déficit budgétaire semble avoir pris le dessus sur les objectifs de relance et de création de richesses.
La réalisation des objectifs escomptés est fortement dépendante de trois facteurs exogènes.
La hausse des dépenses de fonctionnement générera inéluctablement, non seulement une stagnation sinon une baisse de l'investissement (effet de balancier public), mais aussi un retrait notable des dépenses de consommation des ménages.
En discussion à la deuxième Chambre, le PLF 2014 continue de susciter des interrogations sur la manière avec laquelle il a été élaboré et conçu. Si réponse il y a, c'est que la politique économique du prochain exercice réunit tous les ingrédients d'un programme d'austérité. Elle va même à l'encontre des objectifs d'une simulation de la croissance économique durable, de soutien de l'investissement et de promotion de l'emploi et ce, dans un contexte mondial qui montre quelques signes de reprise. Le commerce international réalisera un niveau de croissance double en passant de 2,5% en 2013 à 4,5%, voire 5%. «Le PLF 2014 était préparé en dehors du contexte mondial qualifié par certains de «la sortie du tunnel de la crise» et sans prendre en considération les signes positifs et le début d'une euphorie économique à l'échelle mondiale», constate B. Temsamani, directeur du Cycle supérieur et formation des cadres groupe EHECT. D'après lui, «l'Etat, dans une démarche de libéralisme régulateur, n'est pas créateur d'emplois. Il doit tout simplement aider et accompagner le secteur privé à créer des emplois salariaux et pousser les individus à lancer leurs projets en mettant en œuvre une politique de promotion et de création d'emploi avant-gardiste et volontariste». Et c'est là où le bât blesse.
Toutefois, force est de constater que cette situation de rigueur n'est pas propre au Maroc. Les pays européens escomptent, pour le prochain exercice des budgets d'austérité.
En l'absence d'une stratégie cohérente
Les stratégies d'ajustement budgétaire préconisées privilégient souvent la réduction des dépenses publiques et ne recourent que peu à l'augmentation de l'impôt. Aujourd'hui, les politiques d'austérité sont décriées par ses plus fervents défenseurs. Au premier rang, le Fonds monétaire international qui commence à reconnaître que l'effet négatif de ces politiques de rigueur sur la croissance économique en temps de crise, a été largement sous-estimé.
Pour le cas de l'économie marocaine où le gouvernement est obsédé par le rétablissement des équilibres macro-économiques, les questions lancinantes qui se posent sont : comment les mesures contenues dans le PLF 2014 pourraient-elles aider à la réalisation des hypothèses retenues, à savoir la réalisation du taux de croissance du PIB de 4,2% ? Comment pourraient-elles participer à atténuer l'ampleur de l'impasse budgétaire ? Quelles sont les dispositions qui peuvent dégager des ressources financières à même d'atténuer l'éviction financière qui porte atteinte aux entreprises ?
D'aucuns considèrent que le souci tant affiché du rétablissement des équilibres macroéconomiques, de stabilisation des avoirs extérieurs et de maîtrise du déficit budgétaire semble avoir pris le dessus sur les objectifs de relance et de création de richesses pour une amélioration du niveau de vie de la population. A cette question qui taraude les esprits, B. Temsamani n'y va pas de main morte. «En réalité, au moins une chose est sûre : le gouvernement n'a aucune main-mise sur les indicateurs macro-économiques, comme il est incapable de garantir leur évolution, même pendant une dimension temporelle ne dépassant pas la durée d'une année. Parce que l'économie marocaine, dans sa globalité, reste très dépendante de trois variables exogènes, à savoir l'année agricole 2014, la fluctuation du prix du pétrole et l'évolution de l'économie internationale, et plus particulièrement le «comportement» économique et commercial de notre partenaire l'UE», annonce-t-il. Aussi, d'après-lui, ne faut-il pas trop se leurrer, quant à leur réalisation, parce qu'en dehors de la dette publique qui est aux alentours de 530 Mds de DH, soit 61% du PIB, les autres fondamentaux restent très mitigés et reflètent, encore une fois, l'esprit d'un budget d'austérité (un taux de croissance ne dépassant 4,2%, un déficit budgétaire initial estimé à 4,9%, un déficit commercial de 10%, un taux de chômage avoisinant les 8,8%...).
Quel effet éviction sur les ménages ?
Depuis l'avènement de la crise qui a secoué l'économie mondiale, qu'il s'agisse du canal commercial portant sur les échanges sur marchandises, de flux de services liés au tourisme ou aux transferts courants sur revenus des MRE, ou encore des opérations portant sur les IDE, l'effet de baisse était palpable. Comme analysé, dans une note de conjoncture récente, toutes ces rubriques de la balance de paiement accusent des baisses plus ou moins importantes.
Les analystes de l'Observatoire de conjoncture mettent aussi le doigt sur le taux de couverture des importations par les exportations qui ne cesse de se dégrader pour atteindre 47% en 2013. Aussi, les recettes afférentes aux transferts des MRE stagnent-elles, voire reculent. Le solde des opérations relatives aux IDE fluctue d'un exercice à un autre depuis 2012. Important clignotant rouge, c'est le déficit courant de la balance de paiement qui représente 6,6% du PIB en moyenne sur la période 2008-2012 contre un excédent de 1,4% du PIB sur la décennie 1998-2007.
Toutes ces contreperformances se traduisent illico par une diminution des réserves en devises avec toutes les conséquences qui en découlent sur le financement des agents économiques et de celui de l'Etat. Le déficit de liquidités dans lequel baigne l'économie depuis 2009 est une pièce du puzzle. Dans ce contexte marqué de plus en plus par une raréfaction de liquidités, l'augmentation des besoins de financement de l'Etat accentuera l'effet d'éviction du secteur privé. «A rappeler que pour contrecarrer le déficit en nette progression, les autorités monétaires ont fortement sollicité l'épargne intérieure du secteur non bancaire. La pression accrue sur les disponibilités du marché financier s'est traduite par une réduction de la mobilisation des financements en faveur de l'entreprise pour assurer le développement de leurs activités», notent les analystes. D'après eux, l'encours de la dette intérieure du Trésor a atteint 374,9 Mds de DH.
Les économistes de l'offre pensent qu'il vaut mieux réduire les dépenses publiques afin de rétablir la santé des comptes. En vue d'être menée à bon escient, cette politique doit être accompagnée par des mesures importantes à même de relancer l'économie.
Pour B. Temsamani, les défis qui restent à surmonter par le gouvernement sont très nombreux. Il se focalise sur les chantiers structurants et qui sont en relation étroite avec le consommateur, à savoir les régimes de retraite, la compensation et l'unification du taux de TVA. Des mesures et préconisations qui n'ont pas été transformées en actions concrètes et opérationnelles dans le PLF 2014. «Finalement, il est clair que la hausse des dépenses de fonctionnement générera inéluctablement, non seulement une stagnation sinon une baisse de l'investissement (effet de balancier public), mais aussi un retrait notable des dépenses de consommation des ménages. Par conséquent, le secteur privé ne sera pas en mesure de jouer convenablement son rôle moteur en tant que levier de la croissance économique.
Une réalité très partagée par le Patronat qui, le jour même de la publication du projet, est monté au créneau pour dénoncer les dispositions contenues dans le projet, exprimant sa forte inquiétude à propos de la réforme de la TVA ( voir www.financenews.ma). L'élargissement de l'assiette de la TVA et le relèvement systématique des taux appliqués à certains produits sont de nature à augmenter de façon importante la pression fiscale sur les consommateurs et peser lourdement sur la compétitivité des entreprises. Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM avait même revendiqué la mise en place d'une Loi-Cadre fixant les orientations de l'Etat en matière de fiscalité et reposant sur une stratégie économique cohérente en vue de donner plus de visibilité aux entreprises. Les opérateurs dénoncent ce projet qui relève d'une logique de ressources, prédominée par des taxes parafiscales qui viennent alourdir le coût des intrants et créent une iniquité fiscale favorisant les importations au détriment du tissu économique national. Une logique de ressources qui risque de porter, également, préjudice à notre balance commerciale.
Une simple lecture en diagonale du Budget de l'Etat pour l'exercice 2014 montre qu'il est difficile voire illusoire d'atteindre les objectifs escomptés en dépit de leur modestie.
Ceci étant, les pouvoirs publics, s'ils veulent soutenir pleinement la croissance économique, sont appelés à relever les défis de l'emploi et de création de richesses avec un assainissement des comptes publics à un rythme qui ne handicape pas la relance de l'activité économique.


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