Des réformettes par ci, des réformettes par là... les comptes sont loin d'être au ren-dezvous. A suivre de plus près les mesures initiées par les pouvoirs publics, nous percevons le goût du tâtonnement, du colmatage des brèches, de la précipitation et du hasard. Le plus lourd reste à faire et le plus dur reste à subir. Tout cela ne semble pas inquiéter outre mesure nos responsables qui se targuent chaque fois que l'occasion se présente des prouesses réalisées, malgré l'hostilité du contexte. Ils mettent en avant le lourd fardeau hérité des précédentes équipes gouvernementales, qu'ils ne disposent pas de la baguette magique et qu'il faut donc donner du temps au temps. Quel culot lorsqu'ils se comparent à des économies développées faisant fi de tout autre indicateur de performance. Comme s'ils omettent que notre degré actuel de développement est similaire à celui desdites économies durant les années soixante-dix. Quel culot lorsqu'ils crient sur tous les toits leur forte résilience à la débâcle financière de 2008. Au coeur de la tourmente et au moment où le marché est en plein désarroi, ils se sentent épargnés comme si le mot mondialisation a été dénué de tout son sens. Les produits financiers dérivés, source de tous les maux, ne sont pas notre tasse de thé. Avouons-le, c'est ce qui nous a épargné des soubresauts financiers dans un premier temps. Mais il a fallu attendre quelques mois pour voir les effets de la crise financière se propager comme une onde de choc à l'économie réelle. Les séquelles sont toujours là. Les chiffres com-muniqués par les différentes institutions se veulent une injection qui rappelle que l'étau se resserre et qu'il faille s'activer en besogne. Les premiers pronostics de 2014 parlent d'une éventuelle baisse de régime. Un ralentissement qui ne manquera pas de se ressentir sur la demande intérieure, les revenus et par ricochet sur le niveau de vie. Ajoutons à cela, l'aggravation de l'atonie des financements bancaires qui n'est en fait que le reflet d'une conjoncture de plus en plus morose. Des chiffres qui semblent confirmer l'aggravation du déficit commercial, et ce malgré toutes les mesures déployées et surtout les budgets alloués. En revanche, la tendance à la réduction du déficit budgétaire va se poursuivre en 2014. Une évolution qui n'est en fait que la résul-tante de la chute de 60% des dépenses de la compensation et qui n'est pas exempte d'incidences sur l'économie. Un vrai cercle vicieux. Face à ce tohu-bohu, S&P améliore la perspective du Maroc de «négative» à «stable» Par Soubha Es-siari