Un Trésor qui arrose le marché, des dons du Qatar, des rentrées de devises dues à plusieurs sorties à l'international d'organismes aussi bien publics que privés, en plus de l'Etat. Tout est réuni pour une meilleure liquidité du marché monétaire. C'est d'ailleurs le cas, à en croire les dernières données de BAM qui explique que la situation aurait pu être encore meilleure sans l'avalanche de retraits de monnaie fiduciaire de la part des Marocains dus à la période estivale. Les trésoreries bancaires se sont améliorées de 25,3 Mds de dirhams au cours du deuxième trimestre de l'année 2014. Les principaux contributeurs sont les opérations du Trésor, ainsi que les opérations sur avoirs extérieurs. En effet, le Trésor a injecté 15,8 Mds de dirhams émanant d'une hausse significative de ses placements sur le marché monétaire. Une hausse qui est imputable, à son tour, à l'émission à l'international d'un milliard d'euros et à l'encaissement, au mois d'avril, d'un don de 4,1 Mds de dirhams en provenance du Qatar. Par ailleurs, les opérations sur avoirs extérieurs ont eu une incidence positive de 13,9 Mds de dirhams sur la liquidité, résultat de l'émission obligataire de l'OCP sur le marché international d'un montant de 1,5 Md de dirhams, soit un peu plus de 12 Mds de dirhams. Durant ce deuxième trimestre, les facteurs expansifs cités ont été en partie atténués par les retraits nets de monnaie qui ont atteint 5,7 Mds de dirhams sur le trimestre. Un troisième trimestre moins favorable Si le deuxième trimestre a permis d'améliorer les trésoreries bancaires de 25,3 Mds de dirhams, le troisième trimestre de l'année a connu une dégradation de 8,4 Mds de dirhams. La principale cause est la circulation importante de monnaie fiduciaire pendant la période estivale. En effet, les retraits nets de monnaie fiduciaire ont atteint quelque 8 Mds de dirhams. En outre, les opérations en devises ont induit une ponction de liquidité de 3,7 Mds de dirhams. En revanche, les opérations du Trésor ont été à l'origine d'une injection de liquidité de près de 2 Mds de dirhams : elle résulte notamment de la différence entre, d'une part, le remboursement des échéances de la dette intérieure au profit des banques pour 17 Mds, le règlement des dépenses de compensation pour 7,4 Mds et le paiement des salaires des fonctionnaires pour 5,6 Mds de dirhams, ainsi que des pensions des retraités (3,6 Mds); et d'autre part, les émissions du Trésor pour 6,4 Mds de dirhams, ainsi que la baisse de l'encours des placements sur le marché monétaire (-3,6 Mds de dirhams), auxquelles s'ajoutent les recettes fiscales et douanières. BAM arrive en renfort Compte tenu de l'impact restrictif des facteurs observés tout au long du troisième trimestre, l'encours des interventions de la Banque centrale s'est établi à 48,9 Mds de dirhams, en hausse de 5,3 Mds de dirhams par rapport au deuxième trimestre. Les avances à 7 jours ont représenté 59,3% du total des opérations, contre 28,4% concernant les opérations de prêts garantis à un an, au titre du programme de soutien au financement de la TPME, et de 12,3% pour les opérations de pension livrée à 3 mois. Par ailleurs, le taux moyen du marché interbancaire s'est inscrit en baisse par rapport au trimestre précédent pour s'établir à 3,01%. A noter enfin que, dans ce contexte, les interventions de BAM continuent sur leur tendance baissière après le pic d'octobre 2013 où elles atteignaient plus de 70 Mds de dirhams.