2015 déclarée année de la PME. Première mesure-phare adoptée : un nouveau taux inédit de 5,25% HT destiné à encourager l'investissement des PME. La Banque Centrale Populaire fait fort. Elle vient de fixer son taux d'investissement moyen terme (2 à 7 ans) pour l'exercice 2015 à 5,25% HT. Concrètement, sont éligibles à ce taux les petites et moyennes entreprises, tous secteurs confondus, qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur ou égal à 175 MDH. Seules sont exclues les entreprises opérant dans la promotion immobilière. «Le cycle de l'immobilier n'est pas du moyen terme, mais plutôt de deux ans, ce qui ne correspond pas à l'esprit de notre démarche. Nous privilégions les entreprises qui créent des emplois et de la valeur ajoutée dans le temps», explique Rachid Agoumi, DG de la Banque de l'Entreprise et de l'International, lors du point de presse organisé hier, au siège de la BCP, pour présenter cette offre. Une offre qui n'est pas une action isolée, mais qui s'inscrit dans une stratégie globale, aux contours bien circonscrits, définie pour accompagner valablement les PME marocaines. Raison pour laquelle d'ailleurs 2015 a été décrétée par la banque «Année de la PME». Et ce n'est pas juste un slogan. La baisse conséquente du taux d'investissement, lequel a été fixé à 5,95% il y a deux ans, en est une preuve concrète et met en orbite le rôle central que joue la banque pour soutenir l'économie nationale à travers, entre autres, ses différentes initiatives prises en faveur des PME. Comme le dit si bien Agoumi, «la PME est inscrite dans l'ADN de la BCP». En effet, ce sont 22 Mds de DH qui sont consacrés chaque année à l'accompagnement de ces entités qui représentent 80% de la clientèle entreprise de l'établissement bancaire. La baisse du taux d'investissement, qui obéit à une conjoncture plus que favorable (baisses successives du taux directeur, baisse du taux des bons du Trésor, cours du pétrole au plus bas, finances publiques qui se portent mieux...), devrait permettre de booster encore plus ce chiffre. Et même s'il n'y a pas actuellement d'indicateurs officiels pour déterminer les parts de marché de chaque banque dans le segment PME, la BCP en revendique entre «45 et 60%, selon les indicateurs». «Nous avons une longueur d'avance sur ce créneau où nous nous sommes positionnés depuis très longtemps», relève Agoumi. Une offre complète L'expertise acquise dans le segment des PME par la BCP lui permet aujourd'hui de déployer une offre complète et sur-mesure. Cela va du financement du cycle d'exploitation à l'accompagnement par l'international, en passant notamment par la mise à disposition d'informations bancaires précises, la mise en place d'un portail web pour les informations juridiques, fiscales et réglementaires, et l'accompagnement de l'investissement. Cet engagement aux côtés des PME s'est traduit, en 2014, par «la production de plus de 50% des réalisations en nombre de contre-garanties de la Caisse centrale de garantie», indique, pour sa part, Soumia Alami Ouali, DGA pôle Banque de la PME, tout en relevant l'efficacité dont a fait preuve la BCP dans l'accompagnement des PME, notamment dans le cadre du programme Imtiaz. «85% des dossiers de PME défendus par la banque ont été retenus», souligne-t-elle. Et à l'international, le bilan est plus que flatteur : l'opération initiée en 2014 avec Maroc Export en Afrique subsaharienne, au profit de 98 clients de la banque, a permis de générer 300 MDH de transactions en seulement six mois. Tout cela conforte la BCP dans sa démarche, même si elle reste consciente que les PME sont réputées pour être des entités à risque. «Ce risque est bien calculé ; mais, surtout, il est émietté, au regard notamment du nombre de PME que nous accompagnons», note Agoumi, concluant que «les PME représentent 6% du total des créances en souffrance de la banque».