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Bourse de Casablanca : Faut-il craindre le krach?
Publié dans Finances news le 28 - 02 - 2008

• La Bourse de Casablanca figure parmi les places boursières les plus chères au monde. La place casablancaise a atteint des niveaux de Per inquiétants.
• Les plus sceptiques s’attendent à une forte correction des indices qui pourrait s’inscrire dans la durée, histoire de recouvrer des niveaux on ne peut plus raisonnables. Le même phénomène a été observé dernièrement dans les Bourses du Golfe, disent-ils.
• D’autres, on ne peut plus optimistes, rejettent toute analogie avec les Bourses du Golfe et tablent sur une poursuite du trend haussier entamé il y a cinq ans.
La Bourse de Casablanca figure parmi les places financières les plus chères au monde. Ce constat a été relevé dans une récente étude du Fonds Monétaire Arabe qui indique que la place casablancaise affiche le niveau de Per le plus élevé comparativement à l’ensemble des Bourses émergentes et occidentales. La place marocaine traite en effet à un Per 2007 (estimé) de 24 fois les bénéfices attendus par tout le marché et à un Per 2008 (estimé) de 20 fois les bénéfices attendus comparativement à la moyenne globale des marchés émergents qui se situe entre 12 et 14 fois leurs capacités bénéficiaires attendues en 2007 et 2008. Effrayant! La Bourse de Casablanca aurait-elle perdu la raison? Comment en est-on arrivé là?
340% de performance en moins de cinq ans!
Tout a commencé au beau milieu de l’année 2003. Après un premier semestre 2003 pour le moins fade, les indices de la place sont repartis sur les chapeaux de roues, entamant un cycle haussier sans précédent. Depuis cette fameuse date, l’indice de toutes les valeurs cotées, Masi, n’a cessé de grimper, gagnant successivement durant les années qui ont suivi 32%, 14%, 22%, 71%, et 32%. Si l’on ajoute les 12% de gains cumulés depuis début 2008, on arrivera à plus de 340% de bénéfice engrangé en moins de cinq ans, alors que sur la même période, l’économie du pays n’a progressé, bon an, mal an, que de 5% en moyenne! La capitalisation boursière a gagné, chemin faisant, plus de 350 milliards de dirhams, sans compter les nouvelles inscriptions à la cote qui ont apporté plus de 150 milliards de dirhams à la capitalisation globale du marché qui se situe, à l’heure où nous mettions sous presse, à plus de 600 milliards de dirhams. Richesse fictive ? «Incontestablement, oui», répond ce professionnel du marché qui, vous l’aurez certainement compris, s’est cantonné dans l’anonymat. «Comment expliquer que les indices boursiers affichent des progressions à trois chiffres alors que le PIB du pays peine à s’aligner sur deux chiffres», argue-t-il, avant d’ajouter avec assurance que «la différence entre les performances réelles de l’économie du pays en général et les sociétés cotées en particulier et celles des indices boursiers représente, en gros, une inflation, une richesse fictive et ponctuelle qui est condamnée un jour ou l’autre à se vaporiser». Faut-il alors s’attendre au pire ? Si l’on se tient à ces paroles détonantes, un krach boursier est alors tout indiqué. Le phénomène a été vécu par nos confrères du Golfe. La bulle spéculative qui a sévi les cinq dernières années dans les principales Bourses du Moyen-Orient a bel et bien fini par exploser, malgré la bonne tenue des fondamentaux économiques des empires du pétrole. De grosses fortunes se sont défaites en un petit laps de temps. Ne se dirige-t-on pas alors vers le même sort ? Que nous réserve l’avenir ? Sachant que les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel et que l’évolution des Bourses de par le monde est par nature cyclique, ne faut-il pas craindre alors la rechute ? Sommes-nous au bout du cycle haussier?
La comparaison avec les Bourses du Golfe est non fondée
Interrogés par Finances News Hebdo, les analystes de la place s’accordent à dire que «le niveau de valorisation de la BVC, jugé par le Per, est certes très élevé par rapport à la moyenne globale des marchés émergents, mais au même moment, la croissance attendue des bénéfices pour l’ensemble de ces places n’est que de 9,8% et de seulement 6,6% pour l’ensemble des marchés mondiaux, contre plus de 25% pour le marché marocain», explique-t-on. Ce différentiel au niveau des taux de croissance des capacités bénéficiaires justifie largement, selon eux, le niveau de valorisation de la place marocaine. Les analystes de CFG Group tablent en cela sur un taux de croissance des bénéfices des sociétés cotées de 28,8% en 2007 et un peu plus de 18% en 2008. Idem pour les analystes de BMCE Capital Bourse qui, on ne peut plus conservateurs dans leurs prévisions, estiment que la capacité bénéficiaire de l’ensemble des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca croîtrait aux taux de 22,8% en 2007 et de 15% en 2008. La thèse de nos analystes est irréfutable sauf qu’elle est loin de tout expliquer. Haddi Gharib, Président de la Société Marocaine des Analystes Financiers (SMAF), tout en reconnaissant que le niveau de Per du marché casablancais est un peu trop élevé comparativement à d’autres places, estime pour sa part que «le nombre très réduit des valeurs cotées conjugué à la concentration de l’essentiel de la capitalisation boursière entre 4 ou 5 valeurs rendent le jugement de notre place par les seules valeurs moyennes de ses fondamentaux moins pertinent et insignifiant». Toute comparaison avec les Bourses des pays du Golfe paraît dès lors non fondée. Il suffit de scruter de près la physionomie du marché pour s’en rendre compte. En effet, sur les 73 valeurs inscrites actuellement à la cote, 7 ont des Per qui dépassent de 40 fois leurs résultats prévisionnels. C’est le cas notamment de la CGI, Addoha, BMCE Bank, SNI… 29 ont des multiples de résultats compris entre 20 et 40, alors que la majorité des valeurs (37) traite à des Per inférieurs à 20 fois leurs capacités bénéficiaires prévisionnelles. «Sur la cote Casablancaise, nous trouvons des valeurs qui ont atteint effectivement des niveaux de valorisation réellement inquiétants sans qu’elles ne soient sanctionnées pour autant par le marché. Et de l’autre, on a des valeurs qui restent correctement évaluées, voire sous-évaluées», indique en effet le Président de la Smaf. Mieux, explique un autre analyste, «le niveau de valorisation exagéré atteint par le marché boursier est en grande partie dû au secteur immobilier qui traite à un niveau de Per moyen de 123,5 fois sa capacité bénéficiaire attendue en 2007» (voir encadré). En effet, la capitalisation du secteur immobilier représente près du 1/6ème de la capitalisation globale du marché, sachant que les deux entreprises qui le composent (Addoha et CGI) se sont introduites en Bourse à des niveaux de valorisation élevés eu égard à leur important potentiel de développement dans les années à venir. Cela n’est pas forcément le cas d’autres marché, d’où de grandes différences dans l’appréciation des ratios d’évaluation d’un marché par rapport à un autre. «Hors immobilier, la place de Casablanca ne traite qu’à 20 et 18 fois sa capacité bénéficiaire attendue respectivement en 2007 et en 2008», indique notre analyste qui estime par ailleurs que le marché boursier marocain n’est pas dans une bulle et que l’analogie avec le phénomène des marchés du Golfe est dénuée de bon sens.
La correction n’est pas totalement exclue.
Soit. Mais cela veut-il dire pour autant que le risque d’un krach boursier ne guette pas la place Casablancaise? Jusqu’où ira la Bourse de Casablanca? Depuis quelques mois déjà, les opérateurs du marché, dans toutes leurs composantes, ont commencé à se poser de réelles questions quant à cette longue série positive des différents indices de la place depuis pratiquement cinq ans. La correction de mai 2007 a failli déclencher la crise, faut-il le rappeler. Mais le marché a tenu bon grâce notamment aux différentes opérations d’introduction en Bourse qui se sont succédé tout au long du deuxième semestre de l’année. Cependant, le signe d’essoufflement était très apparent dans le temps avec des indices n’arrivant pas à afficher trois séances de hausse successives. L’hésitation était de mise et le demeure. Le phénomène s’est accentué encore plus depuis novembre dernier avec une prédominance des séances baissières, d’une part, et des volumes de plus en plus faibles d’autre part, si l’on exclut l’effet de l’anticipation du relèvement de la TPCVM et le fameux effet «janvier», où la revalorisation de portefeuille, souvent accompagnée d’une «fièvre acheteuse», devient le mot d’ordre.
«Une bonne partie des valeurs cotées à la Bourse de Casablanca risque sérieusement une correction qui peut s’inscrire dans la durée, sans pour autant que cela ne puisse atteindre des niveaux catastrophiques, car il y a peut-être des données qu’il ne faut pas perdre de vue», martèle Haddi Gharib. En effet, plusieurs facteurs peuvent amortir le choc, si choc il y a. D’abord, explique Gharib, «il y a une part non négligeable de valeurs qui peuvent assurer le contrepoids positif à toute éventuelle déconvenue, vu le potentiel de croissance dont elles disposent de par leur niveau de valorisation». Des valeurs comme Lafarge Ciment, Addoha, BMCE, Attijari, Sonasid, BCP, Atlanta, … peuvent en effet adoucir la claque vu leur poids dans la capitalisation boursière et la solidité de leurs fondamentaux. Ces valeurs, qui forment rappelons-le la locomotive de la cote, disposent également de business plans ambitieux à même de leur assurer des taux de croissance pour le moins intéressants. Chose qui ne manquera certainement pas d’envelopper toute la capacité bénéficiaire du marché dans son sillage.
Aussi, «l’engouement que connaît le marché boursier marocain ne risque pas de perdre de son ampleur faute de supports de placement concurrents», ajoute-t-il. «Rien que pour ces considérations, je pense que la BVC ne risque pas la crise dans le mauvais sens du terme, quoique le trend baissier a de fortes chances de s’inscrire dans la durée», estime le patron de la communauté des analystes. Morale : la correction n’est pas exclue.
On table sur une performance entre 15 et 25% en 2008
L’autre donne qui pourrait renverser la tendance ou même nourrir les indices serait l’introduction de nouvelles grosses pointures. «L’arrivée de papier frais de qualité engendrerait une correction sur le marché et pourrait permettre aux indices de trouver un nouveau souffle dans les performances de ces nouvelles recrues», s’accordent en effet à dire les analystes de la place. L’historique récent de la Bourse de Casablanca nous a appris en effet qu’en période d’inflation boursière ou d’essoufflement des indices, les introductions de mastodontes étaient de nature à amortir le choc. «L’argent généré par les prises de bénéfices sera injecté immédiatement dans les nouvelles sociétés cotées qui, à leur tour, nourriront la croissance des indices», martèle cet analyste. Le phénomène a été en effet observé à deux reprises, en 2006 dans un premier temps avec Addoha et en 2007 avec la CGI dans un second temps. Lorsque tout le monde s’accordait sur l’imminence d’une correction au terme du premier semestre 2006 et 2007, Addoha et la CGI sont arrivées pour relancer un nouveau cycle de croissance. Pour 2008, de gros poids lourds sont également attendus. Des valeurs comme Chaâbi Lil Iskane, Al Omrane, Delta Holding, Label Vie, Finatech Group… sont attendues à chaud par la communauté des boursicoteurs. Ceci sans compter la kyrielle de PME qui feront également leur entrée en scène cette année. On prévoit en tout et pour tout 15 nouvelles inscriptions à la cote cette année. De quoi nourrir en fait des indices en perte de vitesse… Le consensus de la place prévoit pour l’année en cours une performance comprise entre 15 et 25%. C’est en tout cas, tout le mal que l’on espère!


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