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Travail temporaire : Sans contrôle, c’est le «Far West»
Publié dans Finances news le 02 - 05 - 2008

* Les derniers événements de Hay Hassani nous montrent qu’il faut assurer plus de transparence dans ce secteur, puisque les victimes étaient malheureusement des salariés d’une entreprise de travail temporaire.
* Il est ridicule que les sociétés déposent un chèque d’un million de DH qui va dormir pendant des années.
Finances News Hebdo : Quelle appréciation faites-vous du travail temporaire tel qu’il est défini par le code du travail; quels sont les points qui nécessitent un ajustement d’urgence?
Jamal Belahrach : Aujourd’hui, ce qui est important c’est que le code du travail a reconnu la légitimité du travail temporaire ; ainsi, on est en conformité maintenant avec la convention 190/1 du Bureau international du travail, ce qui est une bonne chose. Il reste des améliorations à apporter et des éclairages, concernant principalement les conditions d’exécution de l’activité, notamment en matière d’autorisations et de garanties.
Deuxièmement, il faut clarifier la responsabilité de l’entreprise qui utilise la main-d’œuvre temporaire. Les derniers événements de Hay Hassani nous montrent qu’il faut assurer plus de transparence dans ce secteur, puisque les victimes étaient malheureusement des salariés d’une entreprise de travail temporaire.
Ensuite, la définition du statut de l’intérimaire est un besoin de première nécessité. C’est un salarié comme les autres. Et enfin, il faut bien mettre en avant les responsabilités de l’entreprise du temporaire.
Donc, le code du travail a bien reconnu la profession, maintenant il faut encadrer la profession pour que les règles soient beaucoup plus claires et précises tout en assurant un certain degré de transparence et que tout se passe dans une bonne éthique collective.
F.N.H. : En principe, les entreprises peuvent faire appel aux travailleurs temporaires pour une courte durée: en cas d’accroissement temporaire des travaux, de hausse saisonnière de l’activité ou de l’absence d’un salarié (article 495). Pourquoi demandez-vous alors un élargissement de la durée du contrat du travail temporaire de 6 mois non renouvelables à 18 mois ?
J.B. : D’abord, il faut noter que le Maroc fait partie de l’ensemble des pays du monde qui œuvrent dans une économie de marché. Aujourd’hui, notre pays a vocation d’attirer un maximum d’investissements étrangers en assurant en contrepartie un climat favorable au développement des entreprises nationales.
Pour ce faire, la flexibilité est une donnée incontournable. Parmi les principaux outils de cette flexibilité : les heures supplémentaires, l’élargissement de la durée du travail… et notamment le travail temporaire. La durée d’une mission du travail temporaire de 6 mois est une hérésie, pour la bonne et simple raison que les 6 mois sont à peine suffisants pour qu’un intérimaire puisse s’adapter à son poste de travail.
Donc, si les professionnels demandent un élargissement de la durée du contrat du travail temporaire, c’est pour assurer un certain degré de performance de l’entreprise cliente tout en assurant la création de l’emploi. Aujourd’hui, avec une courte durée de mission de 6 mois, on ne crée pas de l’emploi tant qu’on crée de la précarité, puisque que l’employé qui commence à peine à apprendre son métier, se voit notifier qu’il faut partir. Sans oublier le besoin de la compétitivité du Maroc au niveau international.
Il faut noter que la durée de la mission, partout dans le monde, est à peu près de 18 mois. D’un autre côté, le CDD (contrat à durée déterminée) est de 14 mois. Alors, il n’y a aucune raison à ce que la durée de l’intérim soit de 6 mois.
F.N.H. : Pourquoi préférez-vous déposer une caution bancaire au lieu de la caution déposée à la CDG ?
J.B. : C’est un problème de trésorerie. Il est ridicule que les sociétés déposent un chèque d’un million de DH qui va dormir pendant des années. Donc, le fait de la demander sous forme de caution bancaire, est une garantie que la banque va donner à l’Etat ce que l’entreprise va payer sous forme d’intérêts. C’est beaucoup plus souple. Deuxièmement, une caution bancaire permettra de promouvoir cette activité-là. Il est clair que la charge de la trésorerie et l’encaissement d’une telle somme d’argent engendre un déséquilibre financier de la société. En effet, cette formule, caution bancaire, poussera tous les opérateurs à la payer, alors que la garantie financière, personne aujourd’hui ne la paye.
F.N.H. : Considérez-vous que la caution à déposer qui correspond à 50 fois la valeur globale annuelle du SMIG, soit près de 1,2 million de DH, comme élevée?
J.B. : En fait, cette caution n’est pas adaptée à la taille de l’entreprise. Elle pourrait dépendre du CA. Mais dans un premier temps, il faut fixer un minimum qui soit acceptable et que ce minimum soit payé sous forme de caution bancaire. Après, il faut réfléchir à la manière de rendre cette caution beaucoup plus juste et proportionnelle dans le temps.
F.N.H. : Pourquoi les entreprises de travail temporaire ne sont-elles pas réunies dans le cadre d’un seul organisme représentatif?
J.B. : Dans tous les pays à vocation démocratique, il y a des pratiques où il y a plusieurs opérateurs et plusieurs fédérations ; donc, le Maroc est en train de se construire et c’est normal qu’il y ait des expressions différentes. C’est un signe de bonne santé. Maintenant, il faut laisser le temps au temps et si les choses vont dans le bon sens, je pense qu’au terme de quelques années, on sera dans une configuration beaucoup plus cohérente que celle d’aujourd’hui puisque c’est un secteur jeune qui a besoin de mûrir.
F.N.H. : Quels sont les points qui nécessitent un éclaircissement ?
J.B. : Pour profiter de ce qui s’est passé récemment et pour que ce secteur soit bien encadré de manière plus précise et plus sérieuse, que les entreprises du travail temporaire se développent, la question de la sécurité au sein des entreprises doit être aujourd’hui une mission prioritaire, d’une part pour les entreprises du travail temporaire et, d’autre part, pour les entreprises bénéficiaires.
Mais particulièrement les entreprises du travail temporaire qui délèguent actuellement du personnel dans une autre entreprise et qui, souvent, ne peuvent pas porter l’attention nécessaire à la sécurité. L’encadrement de ce secteur d’activité est une priorité absolue. Le contrôle, les conditions d’exercice, la responsabilité de l’entreprise utilisatrice et l’entreprise du travail temporaire, sont les principaux moyens de mettre fin à cette anarchie caractérisée. Il est à signaler que ce secteur est en pleine expansion. En 2007, il a connu une croissance de 20%, soit actuellement un marché moyen de l’ordre de 1,2 Md de DH. Et dans 5 ans, il atteindra les 2 Mds. En contrepartie, il faudra veiller à ce qu’il ne se transforme pas en un Far West.


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