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Entretien : «L’électeur n’est pas dupe !»
Publié dans Finances news le 19 - 02 - 2009

* L’expérience d’Asma Chaabi, première Marocaine maire d’une ville, a démontré que les femmes peuvent rivaliser avec les hommes dans la gestion de la chose publique.
* Le débat sur la Charte communale était unanime sur la nécessité de réguler et limiter cet interventionnisme jugé trop possessif dans certaines localités urbaines.
* Point de vue de Asma Chaabi, maire d’Essaouira.
- Finances News Hebdo : Quel bilan faites-vous de votre expérience de maire de la ville d’Essaouira ?
- Asma Chaabi : Sur le plan personnel, le bilan est inestimable. Ce fut une de ces expériences qui marquent la vie, au regard des évènements et des contacts qui l’ont accompagné. J’ai surtout la certitude que cette expérience a montré aux femmes marocaines qu’elles pouvaient rivaliser avec les hommes dans la gestion de la chose publique et, de ce fait, ouvrir la porte à plus de participation féminine dans la vie politique de notre pays.
Sur le plan pratique, il faut signaler l’énorme effort effectué par l’équipe qui a mené les affaires du Conseil de la ville pour rétablir les équilibres financiers et administratifs d’une ville au bord de la faillite. Ces efforts ont également permis la réalisation d’un programme de restructuration et d’amélioration des infrastructures de base de la ville. Je pense que les Souiris rendront justice à l’actuelle équipe pour le travail accompli ; particulièrement pour la réalisation du projet d’amélioration de l’assainissement solide, dont ils sont les seuls à mesurer l’importance vitale pour la ville.
- F. N. H. : Dans quelle mesure les objectifs de transparence et d’éthique, condition sine qua non de toute compétition politique, ont été respectés dans la gestion des communes lors des précédentes communales ?
- A. C. : Le seul baromètre qui existe au Maroc pour évaluer la réalisation de ces objectifs de transparence et d’éthique est, à mon avis, l’action d’évaluation et de diagnostic effectuée par la Cour des comptes et dont le dernier rapport honore le travail de cet établissement. À la lecture de ce rapport, on peut malheureusement conclure qu’il reste encore beaucoup de choses à faire dans ce sens. C’est aussi l’une des causes qui ont motivé le lancement d’un grand débat au sein de la classe politique du pays autour de l’amendement de la Charte communale pour, justement, éliminer les causes qui entravent encore la bonne gestion en toute transparence et éthique des communes. L’intérêt porté par la plus haute autorité du pays à ce sujet, montre son importance et la nécessité de nouvelles règles du jeu entre les partenaires politiques dans cette gestion, à savoir l’autorité de tutelle et l’autorité élue.
- F. N. H. : Comment, à votre avis, peut-on concilier développement tant urbanistique qu’économique et politique des villes pour en faire des locomotives de développement ?
- A. C. : Concilier entre ces objectifs est une question de synergie et de coopération entre les différents partenaires impliqués sur place ; en particulier l’autorité de tutelle qui a un rôle primordial dans la réalisation de ces objectifs, rôle qui lui a été confié par la réglementation en vigueur, et dont l’un des objectifs essentiels pour la classe politique consiste à l’améliorer vers plus d’ouverture et de participation des élus. Sans cette coopération, il est quasi impossible de concilier ces objectifs, et l’exemple vécu à Essaouira et dont la presse a suivi le déroulement, montre à quel point le manque de coordination entre l’autorité de tutelle et les élus de la ville peut avoir des retombées négatives sur la réalisation des objectifs de développement de la ville.
- F. N. H. : Comment évaluez-vous la gestion d’une ville dans un contexte marqué par l’interventionnisme du ministère de l’Intérieur et la multiplicité des acteurs ?
- A. C. : L’avis général des participants dans le débat national sur l’amendement de la Charte communale était justement unanime sur la nécessité de réguler et limiter cet interventionnisme jugé trop possessif dans certaines localités urbaines, et lequel a complètement occulté les efforts déployés par certains élus pour développer leurs communes. Dans ce cas, on ne peut pas émettre de jugement objectif sur la gestion des villes avec un rôle aussi imposant d’un des partenaires et qui, de plus, tire son hégémonie des textes qui régulent la gestion communale. Toute amélioration des conditions de gestion des communes passe nécessairement par la redéfinition des rôles et des fonctions de chacun des acteurs impliqués dans cette gestion avec plus de moyens, surtout matériels, pour les élus pour mener à bien la réalisation de leurs objectifs.
- F. N. H. : Quelles sont les valeurs de progrès sur lesquelles les candidats doivent se positionner pour être au diapason de la volonté de faire des villes des locomotives économiques ?
- A. C. : Au-delà des valeurs de transparence et d’éthique dont tous les candidats se réclament au début de leur mission, il faut aussi disposer de capacités nécessaires pour anticiper, concevoir et mener à bien des projets de développement humain et économique. Ce qui signifie des possibilités de mener des équipes et de déléguer des responsabilités. De nos jours, ceci est un savoir-faire et une science qui ne laissent plus de place à l’improvisation, ni même à la démagogie qui a longtemps handicapé l’action politique locale, et qui a eu pour conséquence le désintérêt total d’une grande partie de la population à l’action et à la vie politique en général. Il y a aussi le rôle des partis politiques dont la majorité, malheureusement, occulte ces valeurs dans le choix de leurs candidats pour la bataille électorale. Une grande importance est accordée aux candidats «potentiels» aux dépens, justement, de ces valeurs.
- F. N. H. : Quels repères crédibles faut-il suggérer aux citoyens pour leur permettre de faire un choix réfléchi de leurs représentants politiques ?
- A. C. : Les citoyens ont perdu confiance dans la classe politique, ceci est un constat que même les autorités publiques reconnaissent et tentent d’enrayer. Comment alors rendre crédible l’enjeu politique pour les citoyens ? C’est le thème du débat au sein du gouvernement pour éviter une catastrophe électorale annoncée au vu du taux de participation lors des dernières élections législatives lesquelles ont connu la plus faible participation de l’histoire du Maroc. Les repères crédibles à suggérer aux citoyens sont ceux qui doivent éliminer toute méfiance ou suspicion sur la qualité morale d’une part et d’autre part, sur la capacité de travail des candidats et représentants politiques. Ces repères sont généralement représentés par une vie publique saine, un engagement social pour les causes des populations pauvres, une participation active dans le développement d’une image positive du pays sur la scène internationale, et tout ce qui peut redonner confiance aux citoyens en leurs représentants politiques.
- F. N. H. : Comment créer un sursaut positif et faire des élections de 2009 un épisode susceptible de faire avancer le processus économique au Maroc ?
- A. C. : Ce sursaut positif est un défi non seulement pour l’Etat mais aussi pour toute la classe politique engagée dans les prochaines élections de 2009. Il ne peut être atteint qu’avec un engagement total des acteurs de la vie politique de moraliser leur action et d’accorder plus de crédit à des candidatures exemptes de démagogie et de moralité douteuse.
La plus haute autorité du pays a démontré sa détermination à assurer une expérience électorale exemplaire, en insistant surtout sur un rôle neutre et positif des autorités dans l’enjeu électoral. Mais le plus dur reste l’action des partis dont certains ne disposent pas de structures leur permettant de choisir ni de présenter des candidats hors de tout soupçon. Au delà de la problématique des valeurs de progrès des candidats, c’est surtout sur le plan des programmes que les partis sont jugés défaillants. Les programmes présentés par une bonne partie de la classe politique en course dans ces élections, ne sont que des déclarations de principe et des titres de chapitres sans aucune méthodologie d’explication et de vulgarisation pour l’opinion publique. Le ton démagogue et populiste caractérise la plupart de cette littérature partisane qui ne se hisse pas au niveau du programme politique. Or, de nos jours, le public n’est plus dupe. Au regard des expériences politiques vécues dans d’autres pays, relatées par la presse et les médias internationaux et captées dans les coins les plus reculés de notre pays, les gens développent le sens de la comparaison et jugent l’action politique de nos partis. C’est là où il faudra redoubler d’effort pour assurer une bonne participation publique aux prochaines élections.


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