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Entretien : «Le gouvernement marocain peut inciter, fiscalement, les banques à offrir des produits financiers variés et adaptés»
Publié dans Finances news le 21 - 05 - 2009

* La tendance actuelle est marquée par des disponibilités de liquidités de plus en plus faibles et des lignes étrangères réduites ou annulées.
* En guise de réponse à la crise en Afrique, la BAD a prévu de mettre en place une série de mesures pour venir en aide aux banques.
* Un fonds de 1,5 million de dollars, dans un premier temps, est prévu pour couvrir toute l’Afrique.
* En matière de bancarisation, le Maroc est nettement mieux loti que d’autres pays africains.
* Point de vue de Robert P.j. Zegers, coordinateur SME – Finances/Banque Africaine de Développement, Tunisie.
- Finances News Hebdo : Quelles sont les entraves qui persistent et bloquent encore le développement de la bancarisation dans des zones comme l’Afrique ?
- Robert P.j. Zegers : A mon avis, les entraves se situent à deux niveaux : le premier est relatif au client qui n’est pas bien informé sur les avantages des services qu’offre un établissement bancaire et, donc, continue de cacher son argent sous son matelas. De l’autre côté, la responsabilité incombe aux banques qui ne développent pas assez de produits adaptés et à coûts accessibles pour une clientèle pauvre. Les banques sont appelées à revoir leur marketing et leur stratégie de manière à inclure cette population dans leurs objectifs tout en identifiant ses besoins. Il ne suffit pas d’ouvrir des comptes à ces clients pour effectuer des dépôts et des retraits, mais bien au-delà. Ils ont besoin bien entendu de crédits, mais également de produits spécifiques pour l’école de leurs enfants, l’immobilier, la santé… Les banques doivent aussi offrir des produits appropriés aux TPE, en l’occurrence des crédits à court et à moyen termes pour faire face aux besoins.
Donc, ce que je peux dire, c’est que les banques doivent changer de comportements tout en se dotant de départements à même d’identifier des besoins spécifiques et de développer des mécanismes de suivie des clients d’une façon efficace, par exemple en utilisant les technologies de communication et des logiciels modernes, et en minimisant le risque pour cette catégorie de clientèle.
- F.N.H. : A ce sujet, comment les banques doivent-elles procéder afin de concilier maîtrise des risques et distribution de crédits à cette population-cible ?
- R. P.j. Z. : On peut citer en premier les garanties en contrepartie d’un crédit, comme c’est le cas pour l’immobilier. Mais il y a d’autres méthodes pour minimiser le risque comme, par exemple, l’institution des réseaux. Donc, si quelqu’un n’arrive pas à rembourser ses échéances, c’est la famille ou les amis qui sont responsables des garanties qui vont le faire. Donc, il y a des méthodes différentes, mais ce n’est pas nécessairement toujours évident.
- F.N.H. : Mais est-ce que vous ne pensez pas que la crise financière, qui sévit actuellement et dont les subprimes sont à l’origine, ne risque pas de porter un coup dur à l’octroi de crédits et surtout aux groupes-cibles comme vous les appelez ?
- R. P.j. Z. : Absolument. Le manque de liquidités auquel font face les banques et la minimisation des risques vont certainement conduire les banques à réduire le financement des PME, celui des individus mais aussi du commerce international. Les lignes étrangères sont désormais réduites ou annulées. C’est dans ce sens que la Banque Africaine de Développement est en train de mettre en place des mesures pour permettre aux banques opérant en Afrique de continuer à financer ce type de besoins.
w F.N.H. : Est-ce qu’on peut avoir une idée sur les mesures mises en place par la BAD ?
- R. P.j. Z. : La BAD est en train de développer quelques solutions. Nous voulons mettre à la disposition des banques africaines des liquidités pour pouvoir venir en aide aux individus, aux PME... Le but est aussi de garantir les flux d’échanges et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Nous avons développé également l’Emergence Liquidity Facility (ELF) pour les clients qui ont un besoin immédiat de liquidité d’une valeur initiale d’USD 1.5 milliard. On peut aussi citer les mécanismes de garanties que nous sommes en train de mettre en place : il s’agit d’un fonds de garantie initial de 500 millions de dollars qui couvre toute l’Afrique. Les bénéficiaires de ce fonds sont les institutions financières publiques ou privées africaines.
Aussi, nous sommes en train de mettre en place des fonds spécifiques pour développer la micro-finance en Afrique. Nous voulons instituer une assistance technique pour que les institutions de micro-finance (IMF) puissent renforcer leurs capacités en vue, chemin faisant, de pouvoir accéder au financement sur le plan local ou international. Les IMF sont appelées à revoir leurs plans de gestion parce que les bailleurs de fonds sont de plus en plus prudents.
- F.N.H. : Quel est alors le rôle que l’Etat est appelé à jouer pour développer la bancarisation dans un pays comme le nôtre ?
- R. P.j. Z. : Il faut savoir que, comparée à d’autres pays africains, la bancarisation au Maroc est déjà beaucoup mieux, soit autour de 37%. Ce que peut faire le gouvernement et ce qu’il fait actuellement au Maroc, c’est l’apport des garanties pour les crédits que les banques commerciales donnent aux PME. Ce qu’il peut faire encore c’est inciter les banques, par exemple fiscalement, à offrir des produits financiers variés. Il est aussi important de vulgariser le service bancaire par le biais des médias. De plus, les banques centrales ont à leur disposition des mesures comme la ration de réserve en espèces à tenir avec la Banque centrale, que l’on peut étendre aux banques qui ont leur focus sur les TPEs et PMEs.
- F.N.H. : Dans ce contexte de crise, les normes IFRS sont pointées du doigt. Qu’est-ce que vous pouvez conseiller à un pays comme le Maroc?
- R. P.j. Z. : C’est vrai qu’il ne faut pas adhérer à une norme juste parce qu’elle est internationale ; il faut qu’elle soit adaptée au contexte, mais il faut aussi être prudent. C’est ce qu’ont fait les banques en Afrique et c’est ce qui explique, en partie, pourquoi les banques maghrébines ont été épargnées de la crise.
- F.N.H. : Quels sont, finalement, les principaux enseignements que l’on peut tirer de cette crise pour le secteur bancaire ?
- R. P.j. Z. : Premièrement, il est important pour les banques de ne pas avoir un seul profil de clientèle. Il ne faut pas se focaliser sur un seul secteur ou, par exemple, sur les grandes entreprises. Inclure les PME dans leur portefeuille est un enseignement à prendre au sérieux parce que ces dernières ne sont pas trop engagées dans l’économie globale et posent, pour cette raison, moins de risque.
Les banques sont appelées à identifier davantage les besoins du marché local et donc de développer des produits parfaitement adaptés.
Elles sont aussi exhortées à être prudentes, compétitives et responsables.


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