* Le secteur réalise un chiffre daffaires annuel de 3 Mds de DH. * Le coût énergétique constitue le handicap majeur auquel font face les producteurs de céramique. A loccasion de lannonce des résultats dune étude menée par le Cabinet Ucotra Consulting, lAssociation Professionnelle des Industries Céramiques a tenu à présenter le secteur dans un marché national confronté à certaines difficultés. En effet, cette industrie, présente au Maroc depuis 1970 avec la création de la première entreprise spécialisée (Cocema), réalise aujourdhui un chiffre daffaires annuel avoisinant les 3 Mds de DH. La production locale contribue à hauteur de 85% dans la constitution de ces revenus, tandis que le reliquat est généré par les produits importés qui viennent combler le déficit de production constaté depuis plusieurs années. Malgré les mesures de sauvegarde initiées en 2004 après que leur niveau a dépassé les 12 millions de mètres carrés, les importations commencent à perdre de leur efficacité. Cest ainsi quen 2008, lon se rend compte que le Maroc a importé près de 11 millions de mètres carrés contre 7,4 millions une année auparavant. La demande de céramique entrera en stagnation en 2009 et devra afficher, selon létude précitée, 60 millions de mètres carrés. Par ailleurs, si lon tient compte des chiffres de 2007 relatifs à la production mondiale de céramique, le Maroc se retrouve en 22ème position alors quen 2003, il occupait la 24ème. «Cette amélioration résulte du taux de croissance de 6% par an enregistré sur cette période et qui est supérieur à celui du marché, hormis la production de la Chine qui sest limitée à 4,9%», nous confie Fouad Benzakour, président du Conseil dAdministration de lAPIC. Toutefois, malgré ce constat, le secteur devra faire face à une menace de taille dans les années à venir. Et selon létude du cabinet Ucotra Consulting, lEspagne menace denvahir le marché national avec ces produits, ce qui serait fatal pour lindustrie céramique marocaine. En effet, la péninsule ibérique exporte plus de 300 millions de mètres carrés vers les plus grands pays consommateurs dans le monde, notamment la France et les Etats-Unis. En outre, si lon compare les conditions de production entre le Maroc et lEspagne, on constate que cette dernière bénéficie dun coût énergétique 4,5 fois inférieur à celui des entreprises nationales, ce qui lui permet de produire une céramique de meilleure qualité à un prix moindre. Et puisque les principaux clients de lEspagne se retrouvent en récession et enregistrent donc une baisse de la consommation de ce produit, lEspagne pourrait, selon létude, trouver dans le Maroc un marché de compensation où il lui sera aisé découler son stock. Doù les recommandations du cabinet de consulting qui incitent à trouver une solution rapide au handicap du coût énergétique afin de permettre aux producteurs marocains datteindre une capacité de 80 millions, voire 100 millions de mètres carrés dici 2012. Il est aussi recommandé de sintéresser au marché américain avec lequel le Maroc a signé un accord de libre-échange afin de donner aux entreprises locales un statut dexportateur. Enfin, il est à signaler que lindustrie céramique marocaine emploie directement 6.500 personne et indirectement 25.000 ; elle génère unes valeur ajoutée de plus de 750 MDH et paie annuellement 684 MDH dimpôts au Trésor.