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La confrontation avec l’Islam continue...
Publié dans Finances news le 30 - 12 - 2004

Cette année une impressionnante bibliographie traitant de l’islam a envahi la scène intellectuelle marocaine. À ce titre l’institut français a fait appel à une multitude de spécialistes pour discuter de «la redécouverte de l’islam». Voici les principaux ouvrages publiés cette année et médiatisés auprès du lectorat marocain.
«Face à l’Islam», le titre choisi par A. Meddeb pour son dernier ouvrage, évoque bel et bien une confrontation
avec la troisième religion monothéiste. Apparemment influencé par les méthodes sociologiques de l’école américaine, fondées sur l’analyse des rites, l’auteur a voulu à tout prix confondre l’Islam et son histoire...
Durant sa discussion avec Philippe Petit, Abdewahab Meddeb reste très éloigné de l’académisme. Ainsi des questions comme : «l’Islam est-il conciliable avec la république ?» ou «l’Islam est-il rebelle à la pensée critique?» renvoient plutôt à un discours polémique plus qu’analytique. Par conséquent, les idées exprimées par l’auteur ne sont pas arrivées à sortir du vaste cadre théorique établi par les penseurs orientalistes du XIXème siècle, moment de leur découverte de l’Islam. Un exemple rapporté par A. Meddeb pourrait nous éclairer davantage sur la question: «Il y a eu un débat vers 1986, si je me souviens, au parlement égyptien, sur les Milles et Une Nuits. Il a abouti à la décision d’en interdire la diffusion en raison de leur immoralité, de leur pornographie incitant à la débauche. Voilà ce qui arrive à une société pervertie par l’intégrisme...».
Les religions peuvent-elles encore dialoguer ?
«Communier et excommunier : telles sont les deux fonctions antagonistes du lieu religieux, qui lutte contre l’isolement et broie les rébellions. Le broyage collectif se retrouve dans toutes les guerres, dont certaines sont dites «de religion». Le concept date du 19ème siècle agnostique, car il suppose que deux doctrines adverses soient tenues pour égales». Cet extrait du «Petit lexique des guerres de religion d’hier et d’aujourd'hui» d’Odon Vallet (*) ne serait-il pas trop réducteur du sens religieux que requiert la notion d’appartenance ? Ici, la notion d’«excommunion» serait en totale contradiction avec la notion de «dialogue» des religions.
Relire le Coran : la nouvelle «vogue» intellectuelle
Une relecture innovante du Coran : voilà le thème principal du récent ouvrage de Rachid Benzine. Les penseurs, portés en exemple, dans son écrit témoignent que l’aventure consistant à lever le voile sur le secret du Coran est une entreprise très dangereuse. «La raison islamique», paraît-il, reste intransigeante là-dessus. Rachid Benzine en a parfaitement conscience : «je n’ose jamais parler avec ma mère de ce sujet», avait-il assuré à une jeune fille de l’auditoire qui avait montré certains doutes quant aux objectifs de son projet. C’est dire si les «nouveaux penseurs» de l’Islam, qu’il a proposés, sont, quelque part, «maudits» par une opinion publique qui ne saisit jamais la subtilité de leur analyse. L’exemple de Nasr Hamid Abu Zaid, divorcé de sa femme par décision d’un tribunal égyptien, dans les années 90, est éloquent a ce sujet.
Pourtant, l’enjeu de Rachid Benzine est autre. Il n’entend pas démontrer l’historicité du discours coranique uniquement pour le désacraliser. En lieu et place de cette finalité vaine et dangereuse à la fois, le chercheur marocain propose une nouvelle approche de lecture du texte sacré, basée sur «les dernières conclusions des sciences sémantiques et linguistiques». Ainsi, la proposition (ou la thèse) sur laquelle il travaille actuellement serait de «situer la révélation divine à Mohammed, conduite par l’Ange Gabriel, dans le champ sémantique des langues dites sémites». Ceci conduirait à des résultats tout à fait inattendus. Rachid Benzine est convaincu de la capacité de persuasion de sa méthode au point qu’il a détaillé un exemple à l’audience, en récitant «Ayate Al Korssy», très chère aux Musulmans, selon ses dires. Apparemment sans arrières-pensées, la méthode proposée par Rachid Benzine n’a pu être exposée de façon claire devant l’auditoire. À cause de sa grande technicité, sûrement…
Débat sur le fanatique et le politique
«Tirs croisés : la laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman» (éditions Calman Lévy), tel est le titre de l’ouvrage des deux auteurs Caroline Four et Fiametta Venner. Les deux écrivains sont plutôt connues pour leur lutte contre l’extrême droite française. D’ailleurs, c’est cette opposition farouche qui semble à l’origine de la réflexion qu’elles entendent développer devant le public qui sera présent à l’IFC, puisque l’«extrême-droite» française a été associée à l’«extrême-droite» musulmane. Mais ce n’est pas tout. «Depuis le 11 Septembre, le monde vit dans la hantise du terrorisme musulman. Mais ce traumatisme n’a pas permis une réflexion en profondeur sur la source de ce terrorisme : l’intégrisme», peut-on lire dans la note de présentation de l’ouvrage. Il s’agirait donc, pour les deux auteurs, d’un fond commun qui lierait tous «les intégristes» du monde. Le terrorisme, dans ce cas, ne serait pas la spécificité d’une religion précise, en l’occurrence l’Islam.
L’slam fanatique comme cible
Ainsi, «la véritable ligne de fracture, loin de séparer l’Islam du «reste du monde», pourrait surtout séparer, partout dans le monde, les démocrates des théocrates. Autrement dit, les partisans d’une cité ouverte, tolérante et protectrice des libertés individuelles, des fanatiques, fondamentalement d’accord pour prendre la laïcité sous les tirs croisés de leur fanatisme».
D’apparence séduisante, la réflexion de C. Fourest et F. Venner pourrait pourtant être taxée d’«irréalisme». L’extrême-droite européenne, et même celle qui existe maintenant en Israël, est une tendance plus politique que religieuse. Son intolérance s’exerce plus sur le terrain que dans le discours. Avant les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, le fondamentalisme religieux, tel qu’il est décrié actuellement, existait bel et bien depuis des décennies. C’est son alibi politique (l’occupation de la Palestine) qui mériterait d’être approfondi et non pas uniquement ses sources idéologiques.
Le livre analytique proposé par les deux auteurs a pris comme cible «l’Islam fanatique» sans chercher à lui donner une assise politique.


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