Inondations meurtrières à Safi : le ministère de la Santé déclenche une phase d'urgence puis un plan de proximité    Bourita : le Maroc réagit à toute agression raciste visant ses ressortissants en Espagne    Casablanca-Settat: La SRM à pied d'œuvre pour atténuer les effets des intempéries    Bank Al-Maghrib maintient son taux directeur inchangé à 2,25%    Internet : Inwi se branche sur Medusa    L'éducation au cœur des priorités... la Chine trace les contours d'une nouvelle approche de l'éducation morale des enfants    Nicolas Sarkozy menacé par un nouveau procès, Carla Bruni également visée    La CAN Maroc-2025 sera la meilleure jamais organisée, plus d'un million de billets déjà vendus (SG de la CAF)    FIFA The Best 2025 : Achraf Hakimi dans le onze type de l'année    CAN 2025 : Le Maroc favori pour remporter le titre selon Opta    Casablanca-Settat : Suspension provisoire des cours dans plusieurs provinces en raison des intempéries    Chutes de neiges, averses parfois orageuses avec grêle et fortes rafales de vent de mardi à jeudi dans plusieurs provinces du Royaume (Bulletin d'alerte)    Sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Fondation Mohammed V pour la Solidarité lance l'opération "Grand Froid"    Ouarzazate/intempéries : dispositif renforcé pour la prise en charge des femmes enceintes    Divorce le plus cher : prison et amende pour S. Benjelloun    SGTM : L'IPO de tous les records    Suspension des liaisons maritimes entre Tarifa et Tanger en raison du mauvais temps    Visite du Conseil national pour le développement économique et social équato-guinéen à Rabat    Températures prévues pour mercredi 17 décembre 2025    USA : le Sénat se prépare à la perspective d'un nouveau « shutdown » en janvier    Conflit Thaïlande-Cambodge: Bangkok estime que Phnom Penh doit annoncer "en premier" un cessez-le-feu    Revue de presse de ce mardi 16 décembre 2025    Dimiter Tzantchev salue le développement remarquable des relations économiques entre le Maroc et l'UE    Cours des devises du mardi 16 décembre 2025    CA FIFA 2025/Arbitrage : le Suédois Glenn Nyberg pour la finale Maroc-Jordanie    Quand l'entraîneur marocain devient un label de réussite    inDrive x Burger King : Célébrer le football là où tout commence    Football féminin : la FRMF lance un nouveau chantier de formation et des tournées d'inspection    CDM 2026 : une billetterie hors de portée    Cash Plus : Mediterrania Capital Partners cède une partie de sa participation    Tarifs de l'électricité : les détails de la réforme    La Chambre des représentants adopte à l'unanimité trois projets de loi relatifs à la justice    Ahmed Toufiq : « Le Maroc dispose d'une expérience pionnière dans la jurisprudence en matière des questions de la famille »    USA : Trump classe le fentanyl comme « arme de destruction massive »    Les deux soldats américains tués en Syrie identifiés comme des sergents de la Garde nationale de l'Iowa    Inondations à Safi : l'hôpital Mohammed V active son plan d'urgence    Université Rovira i Virgili de Tarragone : création d'une Chaire d'études sur le Maroc pour renforcer les liens euroméditerranéens    Palestine : Accentuation des exactions des colons en Cisjordanie    Sommet du G20 : L'Afrique du Sud exclue d'une réunion sous présidence américaine    Cartes de presse : la CNDP dément toute responsabilité dans la non-publication des listes    Interview avec Ouenza : « Ce n'est pas parce que je porte du rose que je n'ai pas fait de l'underground »    Mode. Le caftan marocain à l'honneur en Azerbaïdjan    Agadir Film Festival : La Mer Au Loin wins big with three awards    MAGAZINE - Jaylann : fée et gestes    Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco : 67 nouvelles inscriptions    Lahcen Saadi : « L'identité amazighe est chère à tous les Marocains »    Trois prix pour «La mer au loin» au 21e Festival international cinéma et migrations    Après l'inscription du caftan, nouveau succès du Maroc à l'UNESCO    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Entretien : «Le système financier mondial entre dans une nouvelle ère»
Publié dans Finances news le 18 - 06 - 2010

* La méconnaissance et le mauvais usage des produits dérivés seraient à l’origine de la crise financière et non pas les produits eux-mêmes.
l* Les exigences d'informations à communiquer aux investisseurs, l'harmonisation des réglementations … sont autant de points à discuter.
* Pour le système financier marocain, les perspectives à l'international sont toujours source d'opportunités de développement, à la conditions d’avoir une bonne connaissance des produits et une optimisation de la transparence.
* Francis Cornut, président de DeriveXperts, qui animera une conférence le 23 juin courant à Casablancasur les produits dérivés, livre son point de vue sur le sujet.
- Finances News Hebdo : Après la crise financière qu’ils ont déclenchée aux USA et en Europe, les produits dérivés ont-ils toujours de l’avenir ?
- Francis Cornut : Tout d'abord, les produits dérivés sont-ils réellement la cause profonde de la crise financière ? La méconnaissance et le mauvais usage de ceux-ci ne sont-ils pas plutôt la source réelle de cette crise? Ces produits, certes complexes, attirent fortement les investisseurs du fait de leur potentiel de gain considérable, mais la plupart d'entre eux n'ont pas la connaissance nécessaire à une bonne compréhension de ces outils et, donc, à une stratégie adaptée. Les produits dérivés sont aujourd'hui montrés du doigt par le grand public, mais les autorités ont bien compris que le problème n'était pas ces produits en eux-mêmes, mais l'usage qui en est fait. C'est d'ailleurs pour cela que tous les projets de réglementation actuellement discutés par les autorités, en matière de produits dérivés, envisagent une optimisation de la transparence, à travers la standardisation des informations qui doivent être communiquées aux investisseurs et l'amélioration du niveau de connaissance exigé pour l'utilisation de ces produits complexes, plutôt que la simple interdiction de ceux-ci.
- F. N. H. : Est-ce la faute aux produits dérivés eux-mêmes ou bien à l’absence de garde-fous que cette crise a été déclenchée ?
- F. C. : La crise financière est, à l'origine, liée à l'éclatement de la bulle immobilière américaine. Le Community Reinvestment Act, qui favorise l'accès à la propriété aux personnes à revenus modestes à travers l'octroi de crédits bancaires, a entraîné une hausse des prix de l'immobilier et des comportements spéculatifs. Ces subprimes permettaient aux banques américaines d'externaliser leurs risques. À l'éclatement de cette bulle, les créances liées à ces crédits immobiliers devenus douteux et ayant fait l'objet d'une titrisation (subprimes), sont devenues difficiles à valoriser. La plupart des investisseurs qui ont acheté ces titres (banques étrangères, FCP, fonds de pension) ne connaissaient pas les caractéristiques de ces produits lors de l'acquisition. En réalité, ces produits n'étaient pas problématiques jusqu'à l'éclatement de la bulle immobilière, mais les détenteurs de ces titres n'étaient pas en mesure d'appréhender leur complexité et donc les risques qui leur étaient attachés. L'évolution de la crise et les scandales financiers ont, par la suite, permis de mettre en lumière un manque de transparence plus général vis-à-vis des investisseurs dans l'industrie de la finance. Et c'est pour éviter qu'une telle crise ne puisse se reproduire, que les autorités européennes travaillent aujourd'hui à la mise en place de ces dispositifs de sécurité qui ont manqué.
- F. N. H. : Quelles sont, à votre avis, les actions à mener pour mieux réglementer le marché des produits dérivés et éviter ainsi les dérapages ?
- F. C. : Les exigences d'informations à communiquer aux investisseurs, notamment via le KID (Key Information Document), le recours à un valorisateur indépendant (exigé par l'ACAM et envisagé dans la Directive AIFM), ainsi que l'harmonisation des réglementations et des autorités entre les pays européens, sont des sujets qui sont au coeur des projets de changements réglementaires actuellement discutés, et qui semblent primordiaux.
- F. N. H. : Si le Maroc a été épargné aujourd’hui du choc financier grâce à la Banque centrale, est-ce qu’à la longue le système financier marocain ne gagnerait-il pas à s’ouvrir sur le marché financier international pour un meilleur développement ?
- F. C. : Si un marché national restreint permet sans doute un meilleur contrôle, les perspectives à l'international sont toujours source d'opportunité de développement. Avec une bonne connaissance des produits et une optimisation de la transparence, un contrôle toujours rigoureux et notamment dans un contexte où la plupart des pays essayent aujourd'hui de mettre en place des dispositifs permettant de minimiser les risques d'une nouvelle crise financière internationale, une ouverture du système financier marocain pourrait effectivement être bénéfique.
- F. N. H. : Comment doit-on procéder à l’aune de cette remise en cause du système financier international ?
- F. C. : Difficile de donner la recette miracle en quelques lignes.... alors même que les plus grands économistes ne sont pas unanimes sur la solution. Une seule chose fait consensus : il faut agir pour éviter que cela ne se reproduise.
- F. N. H. : Actuellement, quelle leçon faut-il tirer de ces deux dernières années particulièrement éprouvantes pour le marché financier de manière générale, et pour le marché des produits dérivés, en particulier ?
- F. C. : Les marchés financiers ont connu une période d'innovation très importante au cours des 20 dernières années. La crise récente a mis en lumière certaines déficiences, mais les autorités politiques au plus haut niveau mondial ont décidé d'agir. Je pense que nous entrons dans une seconde phase qui sera longue à mettre en œuvre, mais qui débouchera sur un système plus stable et plus robuste.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.