Le spectre d'un nouveau procès se rapproche pour Nicolas Sarkozy. Le parquet national financier (PNF) a demandé, mardi, le renvoi devant le tribunal correctionnel de 11 personnes, parmi lesquelles l'ancien président de la République, son épouse Carla Bruni-Sarkozy, ainsi que la figure influente des paparazzis Mimi Marchand. Ces réquisitions s'inscrivent dans l'enquête liée à la rétractation controversée de l'intermédiaire Ziad Takieddine, un épisode clé du dossier du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007. La balle est désormais dans le camp du juge d'instruction, chargé de décider si les mis en cause seront bel et bien renvoyés devant les juges. Les enquêteurs soupçonnent plusieurs protagonistes d'avoir orchestré des manœuvres destinées à discréditer les accusations de Takieddine, qui avait affirmé avoir transporté des valises d'argent entre Tripoli et Paris pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy. En novembre 2020, l'intermédiaire franco-libanais s'était rétracté avant de revenir sur ses propos deux mois plus tard. La question centrale reste donc de déterminer si l'ancien président avait connaissance ou non de l'opération visant à obtenir ce revirement. Dans son réquisitoire définitif, le parquet requiert pour Nicolas Sarkozy un renvoi pour association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée et recel de subornation de témoin. Pour Carla Bruni-Sarkozy, le PNF demande un renvoi pour association de malfaiteurs, mais écarte les poursuites pour recel de subornation de témoin. Nicolas Sarkozy a déjà été condamné le 25 septembre 2025 à cinq ans de prison, dont une partie ferme, dans le dossier du financement libyen. Il a passé 20 jours à la prison de la Santé, une première pour un ancien président sous la Ve République. Il a fait appel : un nouveau procès est prévu à partir du 16 mars 2026. Parallèlement, plusieurs recours visant à annuler des actes de la procédure sont encore pendants devant la cour d'appel de Paris.