Les hommages à Brahim Bouarram prennent cette année une tournure particulièrement politique. Alors que c'est la première fois depuis 2002 que le Front national (FN) accède au second tour des élections présidentielles en France, plusieurs personnalités politiques, dont l'adversaire de Marine Le Pen Emmanuel Macron, ont rendu hommage à cet homme de 29 ans que le racisme a tué il y a 22 ans. Brahim Bouarram a en effet été tué par des skinheads après avoir été poussé du pont du Carrousel dans la Seine en marge du défilé organisé annuellement par le FN à l'occasion de la Fête du travail. Nous sommes le 1er mai 1995. Alors que 12.000 sympathisants du FN défilaient sur la rive gauche de la Seine, quatre militants de l'extrême droite française se sont dirigés vers la Seine. Après un bref accrochage avec Brahim Bouarram, père d'un enfant de neuf ans, il est jeté à la Seine. Ne sachant pas nager, il meurt noyé. Par la suite, les quatre mis en cause ont assuré qu'ils ne sont pas membres du FN. Pourtant, deux d'entre eux ont participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti présidé à l'époque par Jean-Marie Le Pen, rappelle Le Monde. L'un d'eux a été condamné à huit ans de prison pour le meurtre de Brahim Bouarram, les trois autres à des peines plus légères pour non assistance à une personne en danger. Ce matin, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage à la victime du racisme sur les lieux du crime. Plusieurs personnalités lui ont enchainé le pas, comme Emmanuel Macron, accompagné de l'ex-maire de Paris Bertrand Delanoë, ainsi que le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Macron a par ailleurs affirmé qu'il "n'oubliait rien" du passé du FN, dont les "racines" extrémistes sont "vivaces".