C'est la crise diplomatique la plus grave depuis la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG). L'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unies, le Bahreïn et plus récemment le Yémen ont décidé, ce lundi matin, de rompre leurs liens diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme. La rupture des relations a été annoncée ce matin dans des communiqués officiels diffusés par les agences de presse d'Etat des quatre pays. Ryad, Abu Dhabi, le Caire et Manama ont justifié cette exclusion par le "soutien du Qatar au terrorisme", y compris Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans. Dans de brefs communiqués diffusés par leurs agences de presse officielles, l'Arabie saoudite et le Bahreïn ont déclaré la suspension de toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l'émirat. Ils invoquent des questions de sécurité nationale et accusent Doha de déstabiliser la région et de soutenir le terrorisme. L'agence saoudienne Sana, qui cite un responsable du royaume, justifie la décision de Riyad par la nécessité de protéger «la sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme». « L'Arabie saoudite a pris cette mesure en raison des sérieuses violations de Doha, de son soutien au terrorisme en abritant les organisations terroristes sur son territoire, la propagande des organisations terroristes dans ses médias, le soutien aux actes terroristes liés à l'Iran dans la province de Qatif et le soutien aux militants houthis au Yémen». Citant le même motif, le ministère des affaires étrangères égyptien a également annoncé la fermeture de ses frontières «aériennes et maritimes devant tous les moyens de transports qataris». De son côté, le Bahreïn, a également annoncé «la rupture des relations diplomatiques avec l'Etat du Qatar pour des motifs de sécurité nationale, accordant au personnel de la mission diplomatique qatarie 48 heures pour quitter le pays». A leur tour, les Emirats Arabes Unis ont également accordé 48 heures à la mission diplomatique qatarie pour quitter le pays, et annoncé la fermeture dans 24 heures de toutes les voies aériennes et maritimes en direction et en provenance du Qatar. L'émirat, choisi pour organiser le Mondial-2022 de football, a également été exclu de la coalition militaire arabe qui combat des rebelles pro-iraniens au Yémen. Une mesure saluée par le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi qui a aussi rompu avec Doha. Il l'accuse de soutenir --malgré sa participation à la coalition arabe-- ses adversaires, les rebelles Houthis. L'agence de presse saoudienne officielles a diffusé un communiqué du commandement de la coalition arabe affirmant que les agissements du Qatar, qui « renforce le terrorisme, et soutient les organisations terroristes au Yémen, dont al-Qaïda et Daesh, est en contradiction avec les objectifs de la coalition, à leur tête la lutte contre le terrorisme ». Réagissant à ces mesures, le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abdurrahman al Thani a déclaré que ces mesures sont injustifiées. Pour sa part, Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a appelé les parties au dialogue.