Le constat n'est pas très reluisant. Plus d'une école primaire publique sur deux ne dispose pas d'infrastructures minimales, notamment les sanitaires et l'éclairage. Une pénurie qui sévit lourdement dans le milieu rural. 300 écoles primaires publiques et privées, relevant de trois régions du Maroc (Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi et Fès-Meknès) ont fait objet d'une enquête réalisée par l'Observatoire national du développement humain (ONDH) sur l'éducation. Un document qui tombe à point passant en revue les disparités qui entachent notre système scolaire. Présentés ce mercredi 25 octobre à Rabat, les résultats de cette enquête élaborée de concert avec la Banque Mondiale accusent des inégalités qui gangrènent l'apprentissage des élèves entre les établissements publics et privés. Ces écarts sont davantage creusés en français et en mathématiques. Fossé grandissant entre le rural et l'urbain L'ONDH déplore également un fossé important dans les résultats d'apprentissage entre les zones rurales et urbaines. Plusieurs facteurs ont sensiblement contribué à cette iniquité, à savoir les insuffisances en ressources humaines, en infrastructures, en plus du manque d'autonomie et de l'absence d'implication des parents. En effet, les classes urbaines sont plus chargées que celles rurales, dans la mesure où les classes de quatrième année comptent 50% plus d'élèves par enseignant qu'en milieu rural. Pis encore, l'étude pointe du doigt le niveau à peine passable des enseignants. Ces derniers ont en effet obtenu une note inférieure à la moyenne en langue française (41/100) et en pédagogie (34/100). Un constat compromettant les services rendus en éducation. Pénurie des équipements au coeur du problème Pour ce qui est des équipements, l'étude souligne que 36% des élèves des écoles publiques ne disposeraient pas du matériel didactique minimal tandis que 58% des écoles publiques primaires ne disposent pas d'infrastructures minimales, notamment les sanitaires et l'éclairage. La situation est particulièrement alarmante dans les écoles rurales satellites, dont 20% seulement sont équipées d'infrastructures sanitaires adéquates et de suffisamment de lumière. Dans les écoles satellites publiques, un élève sur cinq n'a pas accès au manuel de cours, déplore l'étude, ajoutant qu'au niveau des efforts fournis par les enseignants, il s'est avéré que le temps d'enseignement réel est altéré par l'absentéisme des enseignants, mais aussi par les retards, surtout en milieu rural. Les élèves des écoles communautaires ont un temps d'enseignement quotidien de 1 heure 8 minutes de moins que ce qui est prévu en moyenne dans les écoles publiques (4 h 26). L'absentéisme des enseignants: un souci majeur Par ailleurs, les écoles ont enregistré en moyenne un taux d'absence non justifiée des enseignants du public de 4,8%. En combinant le temps d'absence de la classe avec les retards et le temps engagé dans des activités qui ne relèvent pas de l'enseignement, les résultats indiquent qu'un élève du secteur public bénéficie, en moyenne, de près de 4 heures d'enseignement effectif par jour, ce qui correspond à 30 minutes d'enseignement de moins par jour rapport à ce qui est prévu. Et de noter que cette étude vise à évaluer la qualité des services de l'éducation primaire afin d'éclairer les différentes parties prenantes dans leurs prises de décisions et d'améliorer les services rendus en éducation.