Vingt personnes ont été blessées dans l'attentat-suicide perpétré lundi dans le centre de Tunis, selon un dernier bilan communiqué par le porte-parole de la direction générale de sureté nationale, Walid Hekima. Il s'agit de 15 blessés parmi les membres des forces de sécurité et 5 autres civils dont deux enfants, a précisé le porte-parole dans des déclarations à la presse. Il a ajouté que la plupart des blessés, légèrement atteints, ont quitté les hôpitaux où ils avaient reçu des soins et seuls trois autres blessés ont été gardés en observation. M. Hekima a souligné que la réaction des forces de sécurité a été rapide après l'attentat-suicide, intervenant après quelques secondes seulement pour établir un périmètre de sécurité autour du lieu du crime, éloigner les passants pour les protéger et permettre aux équipes techniques d'accomplir leur tâche. "C'est un acte terroriste primitif qui a échoué", a-t-il estimé. Une femme de 30 ans s'est fait exploser à proximité de véhicules de police sur l'avenue Bourguiba, sans faire de victimes, rappelle-t-on. D'après le ministère tunisien de l'Intérieur, la femme kamikaze morte sur place n'était pas connue des services de sécurité pour son radicalisme. La déflagration s'est produite à proximité du Théâtre municipal et un centre commercial, sur l'avenue Habib-Bourguiba où les forces l'ordre ont établi un cordon de sécurité. Depuis la révolution, la Tunisie fait face à une menace terroriste constante. Les attentats du Bardo en mars 2015 puis de Sousse en juin 2015 ont porté un grand coup à l'économie tunisienne. Depuis, le pays mène une guerre sans relâche contre le terrorisme. Plus de 168 terroristes ont été abattus depuis 2014 jusqu'à fin 2017, selon le ministère tunisien de la Défense. Quelque 346 réseaux terroristes et cellules d'envois de terroristes aux zones de conflits ont été également démantelés et plus de 29.000 personnes interdites de voyager au cours de la même période. Dernièrement, le ministère tunisien de l'Intérieur avait mis en garde contre la menace terroriste qui persiste en Tunisie, notamment dans les zones frontalières, malgré une baisse considérable de ce fléau depuis les attentats sanglants de 2015 ayant visé le musée de Bardo près du parlement tunisien et Sousse, et la grande offensive contre la ville de Ben Guérande (sud-est), en mars 2016, à la faveur du démantèlement de dizaines de cellules dormantes et des opérations préventives dans les milieux extrémistes.