Le monde est aux aguets à la veille du sommet « historique » qui réunira, ce vendredi en Alaska, le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, dans la perspective de baliser la voie pour la paix et mettre fin à la guerre en Ukraine. Lors de cette première rencontre en personne depuis 2019, Trump et Poutine devront évoquer les conditions pour un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine. Les décisions prises auront des répercussions considérables sur le cours des relations internationales et les échanges commerciaux mondiaux. Les deux dirigeants devront laisser de côté leurs divergences afin de concentrer leurs efforts sur une éventuelle résolution du conflit armé opposant Moscou et Kiev, dans l'espoir de parvenir à un cessez-le-feu « rapidement » et asseoir la stabilité dans la région. Lire aussi: Donald Trump veut réunir Poutine et Zelensky après le sommet de l'Alaska À cet égard, M. Trump a déclaré, lundi, qu'une éventuelle paix entre la Russie et l'Ukraine impliquerait des "échanges de territoires" entre les deux parties. Mais le véritable défi actuel réside dans la conciliation des positions. En fait, alors que Moscou réclame que Kiev renonce officiellement à quatre régions (Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, l'Ukraine entend préserver ses intérêts géostratégiques et obtenir des garanties pour une paix durable. M. Trump a ainsi fait savoir qu'il compte parler avec le président ukrainien et les leaders européens, juste après le sommet de l'Alaska, pour les informer de l'issue de ses discussions avec M. Poutine, formant le vœu qu'une éventuelle seconde rencontre pourrait réunir à la fois MM. Poutine et Zelensky. La symbolique du lieu du sommet est aussi à la hauteur de l'événement. Le sol de l'Alaska, acquis par les Etats-Unis il y a 158 ans de l'Empire russe, constitue un point de convergence géographique et stratégique. La ville d'Anchorage, et plus précisément la base conjointe Elmendorf-Richardson, ont été choisies pour accueillir cette importante rencontre. L'Union européenne suit de près les développements de ce sommet, consciente des conséquences potentielles sur la politique continentale et mondiale. Dans ce cadre, une visioconférence entre Kiev et des dirigeants européens d'un côté, et Donald Trump de l'autre a eu lieu, mercredi à Berlin, pour examiner la situation actuelle. Durant son premier mandat, le président Trump avait déjà rencontré son homologue russe à six reprises, notamment lors des sommets du G20 et du Forum de coopération économique Asie-Pacifique. Après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en début d'année, les deux chefs d'Etats ont multiplié les entretiens téléphoniques, centrés principalement sur la résolution du conflit russo-ukrainien. À la suite d'un entretien téléphonique de deux heures avec M. Poutine en mai dernier, le locataire de la Maison Blanche avait indiqué que la Russie et l'Ukraine souhaitaient conclure des accords commerciaux avec les Etats-Unis, considérant que ces échanges pourraient constituer une « opportunité majeure » pour la création d'emplois et de richesses. Depuis son déclenchement en février 2022, la guerre russo-ukrainienne a lourdement pesé sur les chaînes d'approvisionnement et la sécurité alimentaire mondiale, poussant les grandes puissances à se réunir régulièrement pour sécuriser les routes maritimes, en particulier en mer Noire, passage stratégique pour l'exportation de produits alimentaires et d'engrais.