La ministre française de la Transition écologique et de la Biodiversité, Agnès Pannier-Runacher, a jugé « inacceptable en l'état » le projet de traité international sur la pollution plastique actuellement en négociation à Genève. « Le texte ne répond pas à la commande qui est de savoir comment réduire la pollution plastique dans le monde ? Il n'aborde pas les points essentiels », a expliqué la ministre jeudi dans des déclarations à la presse. Plus de 180 délégations de pays membres de l'ONU prennent part depuis dix jours à des discussions cruciales pour la conclusion d'un accord mondial visant à réduire la pollution plastique, mais sans réaliser des progrès significatifs jusqu'à présent. Pour Mme Pannier-Runacher, le projet « n'aborde pas efficacement » la question de tous les produits chimiques utilisés dans la production plastique et « dont on sait de manière scientifique l'impact sur les écosystèmes et la santé humaine ». Lire aussi: Pollution: les microplastiques omniprésents dans les fleuves européens Elle a déploré aussi que le texte ne traite pas du tout le sujet essentiel de la production du plastique ainsi que la question des microplastiques. Sur le même registre, la Commission européenne a appelé à un accord « ambitieux » pour lutter contre « le problème urgent » de la pollution plastique dans le monde. « L'UE plaide en faveur d'un traité qui porte sur le cycle de vie des plastiques, de la production à l'élimination, et comprend des mesures visant à éliminer progressivement certains produits en plastique qui présentent un risque important pour la santé humaine et l'environnement", a souligné l'Exécutif européen. Selon les données du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) de 2021, la production mondiale de plastique a atteint 400 millions de tonnes par an, mais seulement 12 % sont incinérés et seulement 9 % sont recyclés. D'après les estimations de l'OCDE, une moyenne de 15 tonnes de plastique sont rejetées chaque minute dans les océans où les débris de cette matière représentent 85 % des matériaux polluants. Jusqu'à 23 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés dans les écosystèmes aquatiques, un chiffre qui devrait augmenter de 50% d'ici 15 ans en l'absence d'actions internationales urgentes. A l'ordre du jour des négociations de Genève figurent, notamment, la limitation de la consommation et de la production de plastiques à des niveaux durables, la promotion d'une économie circulaire des plastiques et les mécanismes de gestion des déchets plastiques.