« La politique étrangère des Etats-Unis ne doit pas être uniquement pro-israélienne, mais également pro-palestinienne », dixit Benny Sanders. Seuls sept des quinze candidats, encore en course pour l'investiture à la présidentielle dans moins d'une année, ont participé au sixième débat télévisé de la primaire démocrate, qui s'est déroulée à Los Angeles le 19 décembre. Ceux qui ont donc débattu à l'université Loyola Marymount, sous les caméras la chaîne publique PBS et le site Politico, L'ex vice- président de Barack Obama, Joe Biden (27,8 % des intentions de vote), le sénateur progressiste du Vermont, Bernie Sanders (19,7 %), la sénatrice également progressive du Massachusetts, Elizabeth Warren (15 %), Pete Buttigieg, premier candidat homosexuel (8,6 %), l'homme d'affaires Andrew Yang (3,4 %), la sénatrice Amy Klobuchar (3,2 %) et le milliardaire californien, Tom Steyer (1,4 %), avaient pour ce faire, réussi à leur examen de passage en répondant aux critères des instances du parti (intentions de vote et nombre de petits donateurs). Le débat s'est déroulé sans Michael Bloomberg (5,1 % d'intentions de vote), qui n'avait pas rempli la seconde condition (moins de 200.000 donateurs) et qui s'y est mis un peu tard. Mais qu'à cela ne tienne, le milliardaire centriste finance sa campagne avec sa fortune personnelle. L'ancien maire de New York vise les Etats qui voteront début mars, comme le Texas et la Californie et a fait l'impasse sur l'Iowa premier Etat à débuter ces primaires démocrates début février. Mais mine de rien, ce nombre limité de sept candidats a enrichi le débat. On notera cependant, que ces derniers n'ont pas manqué de commenter, la mise en accusation du président Trump dans le cadre de la procédure de destitution le visant et qui du reste, a mis le temps de sa procédure, la campagne des démocrates en veilleuse. On s'est aussi chamaillé, si l'on peut dire, à l'image de la prise de bec entre le maire de South Bent (Indiana), Pete Buttigieg et les deux sénatrices Elizabeth Warren et Amy Klobuchar, le plus jeune des candidats ayant platiné leurs plates-bandes s'est fait vilipender par les seules dames de ce meeting télévisé. Le favori, le centriste Joe Biden a fait preuve de sérénité en ménageant le chou et la chèvre, mais ce que l'on retiendra c'est l'intervention de Benny Sanders, qui a introduit Israël dans le débat et pour le moins d'une façon surprenante. En effet pour le second de la classe, l'aide des Etats-Unis à Israël doit dépendre de la fin de l'expansion des implantations. Et d'y aller d'une diatribe à l'encontre de Benyamin Netanyahou, qu'il a traité de raciste « en Israël, nous avons un chef, Netanyahou, qui a récemment, comme vous le savez, été inculpé de corruption ». Il a également émis le vœu de voir les Etats-Unis, qui soutiennent Israël, adopter une perspective pro-palestinienne. « Israël a – et je dis cela en tant que personne ne qui a vécu en Israël, enfant, et qui est fier d'être juif – Israël a le droit d'exister, non seulement d'exister, mais d'exister dans la paix et la sécurité. Mais la politique étrangère des Etats-Unis ne doit pas être uniquement pro-israélienne. Nous devons également être pro-palestiniens ». Il a par la suite ajouté, « Ce dont nous avons besoin, c'est de règles du jeu équitables pour le Moyen-Orient, qui traitent de la terrible crise qui frappe Gaza, où 60 % à 70 % des jeunes sont au chômage ». Elizabeth Warren et Pete Buttigieg ont soutenu le discours et l'idée de conditionner l'aide.