La dernière décision du ministre PJDiste en charge des droits de l'Homme et des relations avec le Parlement, Mustapha Ramid, pourrait acter la rupture entre les appareils législatif et exécutif. Le ministre a en effet annoncé que sa présence à l'hémicycle est désormais conditionnée par les questions à l'ordre du jour. Autrement dit, Ramid n'assistera aux séances parlementaires que si des questions en lien avec les deux départements dont la charge, sont programmées. Il en a informé les membres du bureau de la chambre des représentants lors d'une récente réunion, dans un pas interprété par certains comme « un acte de défi» à l'égard de l'institution parlementaire. En guise de réponse, le bureau de la chambre a fait part dans un communiqué rendu public, « de l'importance qu'il accorde au déroulement normal des séances plénières », appelant « au respect de l'éthique au niveau de l'action parlementaire et de la noblesse de la mission dont sont investis les représentants de la Nation ». Mais de son côté, le ministre est passé à l'acte et mis ses menaces à exécution en s'absentant de la séance des questions orales lundi à la chambre des représentants, et celle législative mardi à la chambre des conseillers. En vertu du décret 2.19.954, relatif aux attributions du ministère chargé des relations avec le Parlement, le ministre doit «représenter constamment le gouvernement dans le parlement et suivre ses travaux, faciliter le dialogue entre pouvoir exécutif et législatif ». A cet égard, le bureau de la chambre a invité le président à adresser une protestation officielle au chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, pour l'informer que « les députés refusent ce comportement méprisant à l'endroit de l'institution parlementaire ». Pour sa part, une source proche du chef du gouvernement, a fait savoir que le comportement de Ramid « met El Otmani dans l'embarras et complique ses relations avec le Parlement ». Les prémisses de cette crise sont apparues quand la présidence avait refusé, lors d'une séance antérieure, de donner la parole au ministre, «car le règlement intérieur interdit au gouvernement de commenter les interventions des parlementaires ». Ramid avait exigé un temps de parole qui lui avait été refusé, avant qu'il ne brandisse la menace de la démission, en protestation contre ce qu'il avait appelé « le non-respect de l'équilibre devant être maintenu entre les pouvoirs législatif et exécutif ». « Les députés essaient d'imposer un point de vue unique, ce que le gouvernement ne saurait tolérer!« , avait-il martelé.